Un temps plus sec est de retour et le soleil est annoncé pour les jours qui viennent. Nous quittons notre doux repaire et partons pour un col à la réputation sévère, surtout depuis que le tour de France s’y est aventuré pour la première fois en 2012 :
le Col de Péguères.
Les cyclistes empruntèrent ce qui s’appelle le mur de Péguères avec des passages à 16 et 18% au départ de Massat. Nous serons plus raisonnables et l’abordons depuis Sentenac de Séroux par une montée plus douce en moyenne 7%, des passages à 12%.
Dans l’ascension, la route bordée de sapins créé comme un cocon au parfum de résine qui donne la sensation d’une certaine intimité. Nous montons à notre main, heureux de renouer avec l’effort. Les deux derniers kilomètres du col sont facilez avec une pente de 3%.
Nous voici à 1375 mètres d’altitude.

Et un premier regard sur les sommets lointains, nous annonce de magnifiques magnifiques dans ces montagnes.

Chaque fois que je me retrouve dans un tel environnement, me revient la chanson de Ferrat avec sa voix envouteuse: » Que la montagne est belle. »
Au col, nous observerons l’abri pastoral qui aujourd’hui est utilisé par des cyclistes ou des randonneurs. Nous éviterons même le mur de Péguères pour la descente et nous partons sur le col de Portel à 1432 mètres, comme nous redescendons très peu, la montée se fait presque au sprint, je dis bien, presque !

Nous sommes heureux de retrouver le silence des grands espaces et sur ces petites routes pyrénéennes rien à voir avec les Alpes, ici il y a très peu de véhicules.

Nous arrivons à Massat par le chemin de l’école buissonnière. Ce village à la particularité d’avoir accueilli dans les années 1970 de nombreux jeunes, qui refusaient la société de consommation. Ils furent surnommés hippies et passèrent pour de doux rêveurs.
Quand on voit aujourd’hui ce que nous surconsommons, les tonnes d’emballages inutiles produits qui se promènent sans raisons dans la nature, sans parler des volumes impressionnants de nourriture jetées quotidiennement; il serait judicieux d’arrêter l’esprit moqueur envers ces gens et de se poser la question ; n’avaient-ils pas raison ?
Ils sont toujours là avec quelques rides en plus et des cheveux qui ont adopté la prestance de la sagesse en grisonnant. C’est un village où cette philosophie perdure car certains vivent dans des maisons cabanes, pour d’autres leur domicile n’est accessible qu’à pied, ou encore ne sont pas raccordés à internet. De nombreux parents font l’école à leurs enfants.
Plutôt que de juger et stigmatiser, ne serait-ce pas plus intelligent de constater qu’ils ne font de mal à personne?
Si, surement au système qui étouffe l’humain et la terre mère. Quand à eux ils rêvent toujours d’une société plus humaine, ne mettent-ils la première pierre à l’édifice?
Nous, c’est tout autre chose qui nous réjouis en ce jour et pour cela nous filons au camping municipal, car ce soir nous fêtons l’anniversaire de notre rencontre. Le début d’une belle histoire sentimentale et de voyages. Nous nous offrons un bon restaurant.
Après cela, les cols vont se succéder. Voici le col d’Agnès 17 kilomètres de montée avec une pente moyenne de 5% pour nous hisser à 1570 mètres d’altitude.

La route est très calme et nous serons doublés par quelques cyclistes qui nous saluent bien amicalement. A quelques kilomètres du sommet nous ferons une halte à l’étang de Leers. Nous savourons la quiétude des hauteurs.

Au sommet, nous grimpons jusqu’à une table d’orientation où nous apercevons des rapaces en vol, formant des arabesques dans le ciel. Et en redescendant c’est la danse des papillons qui attire notre attention. Ne sont-ils pas une palette de peintre libérée en pleine nature ?

On redescend sur Aulus les Bains pour remonter le col de Latrape.

Descendre pour mieux remonter et monter pour mieux redescendre, va être notre sort, nous l’avons choisi en conscience et nous nous réjouissons quand nous aborderons les hautes Pyrénées.
Ce col est une partie de rigolade pour des vieux briscard comme nous, 5 kilomètres avec une moyenne de 7.5% ; le passage à 10% c’est pour mettre un peu de piquant dans l’histoire, il ne faudrait pas que l’on s’ennuie ou pire encore que l’on s’endorme.
La une de la presse locale:
" un cyclotouriste ronflant sur son vélo effraye l'ours qui était prêt à voler une brebis " !
Nous nous offrons un beau bivouac le long d’un ruisseau entre deux maisons fermées actuellement. Tellement agréable le bivouac qu’un rouge gorge vient nous saluer. Ces moments sont formidables, car tout simplement nous évoluons dans le silence et nous pouvons surprendre la grâce.

Ce ne sont pas les propriétaires qui nous réveilleront mécontents, mais un chevreuil avec ses aboiements en continue.

Nous atteignons Seix et je me priverais de tout jeu de mot déplacé ne souhaitant pas que mon site se retrouve interdit au moins de 12 ans. Par les temps qui courent où tout le monde tente d’emmerder tout le monde soyons sur nos gardes !
Mais la descente de Seix n’est pas dû à un manque de vigueur, car il remonte rapidement pour atteindre le col de Cor à 1395 mètres encore un col « cool » avec une pente moyenne de 6%.
Les Pyrénées sont sympa avec nous et nous avons le temps de bien nous préparer et nous échauffer avant les grands cols. Dans cette montée il fait lourd et au sommet la vue est bloquée par les nuages.

Nous discutons avec deux cyclistes retraités qui n’en reviennent pas de notre baroud et un couple qui chaque année font en randonnée une partie du GR10 qui traverse les Pyrénées.
Une belle descente où nous nous arrêtons à l’étang de Bethmal..

avant d’arriver à l’agglomération du même nom. Nous passons Castillon-en- Couserans et trouvons un bivouac sur un sentier forestier avant Audressein.

L’Ariège est un département « à part » dans les Pyrénées, isolé, très attachant mais aussi un peu difficile à pénétrer. On le sent bien dans votre page de blog, et elle me rappelle de bons souvenirs ! Merci !
Amitiés, Thierry
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