Avant de vous emmener dans nos anciens voyages à vélos, je vous invite amis lecteurs dans le temps présent afin de partager avec vous l’arrivée du printemps ici en Algarve et vous donner du beaume au coeur.

D’Alès à Foix, quatre jours de paysages variés…
Notre objectif est d’effectuer :

Cette route débute à Cerbère et se termine après 942 kilomètres à Hendaye pour franchir 34 cols et 15937 mètres de dénivelé positif.
Pour rejoindre Cerbère, il nous faudrait longer le Golfe du Lion. Après la cohue que nous avons connue sur la Côte d’Azur, en cette fin juillet hors de questions pour nous d’aller nous enfourner sur ce bord de mer surpeupléeet dans une ambiance où nous nous sentons mal.
Nous changeons nos plans et irons chercher la route des grands cols au-dessus de Foix, cela nous permettra de rendre visite à des copains qui habitent proche de cette belle cité médiévale et ancienne capitale du comté du même nom que la ville.
Nous cheminons à travers des garrigues, des vignobles, des oliveraies, des vergers, des champs et de coquets hameaux.

Nous prenons la direction de l’Hérault, le département et la rivière et nous arrivons à St Martin de Londres. Une montagne au profil pointu s’élançant vers le ciel se dresse devant nous c’est le Pic Saint-Loup du haut de ses 658 mètres, il fait face à la montagne d’Hortus et est visible de presque tout le département.

Nous passons un petit col au village du Frouzet et nous amorçons une descente qui nous permet de découvrir les gorges de l’Hérault.

C’est magnifique, très minéral, l’eau glissant au fond du canyon creusé dans le causse de la Selle est d’une clarté époustouflante si nous n’étions pas si haut nous pourrions apercevoir la truite fario ou autres amphibiens. Après une nuit très chaude nous descendons par une route étroite qui nous permet d’atteindre le pont du Diable

Construit au IXème siècle, c’est le plus vieux pont Roman de France. Juste derrière, faisant de l’œil au vieux pont moyenâgeux son antithèse la passerelle des anges d’où son nom. Cette passerelle piétonne est un chef d’œuvre de technologie.
Dans ce cadre mirifique nous prenons un bon bain qui va nous rafraîchir afin d’être en forme pour suivre la route très vallonnée avec toujours une surprise au sommet de chaque côte.
Nous franchissons l’Orb.

et nous effectuons un super bivouac en hauteur dans un verger d’amandiers abandonné.

Un somptueux lever de soleil nous met en forme pour filer en direction du canal du midi.
Mais avant d’y parvenir nous serpentons au milieu du vignoble de Saint Chinian.

Les vins de Saint-Chinian sont expressifs ont retrouve le contraste géologique où la vigne capte la signature minérale des sols partagé entre le schiste et le calcaire ainsi que les influences aromatiques de la flore, le chêne vert, le ciste ou l’arbousier. A Saint Chinian village, nous trouverons une bonne vinothèque où avant d’acheter même qu’une seule bouteille le gérant nous fera une intéressante explication de la richesse de ses vins avec une dégustation.
Puis nous pénétrons dans le vignoble du Minervois où les ceps sont plus petits et poussent dans la roche calcaire.
Arrive le village d’Olonzac et nous sommes au canal du midi, nous avons toujours entendu qu’il était plaisant et enchanteur de suivre ses chemins de halage à vélo. Nous découvrons avec une grande déception une piste non débroussaillé aux ornières et racines qui nous font danser un rock particulier.
Nous parcourons 50 kilomètres sur cette piste avec des passages étroits.

Il est agréable de se poser le long du canal d’où émane des effluves paisibles alors que le soleil illumine les arbres de ces derniers rayons.

Nous serons triste de voir tous ces beaux platanes coupés pour cause d’une maladie qui se propage, heureusement une action de restauration est mise en place et d’autres essences sont plantées.
Au matin d’un bivouac au pied de ces imposants platanes marqués pour l’abattage c’est une légère pluie qui nous accueille. Nous quittons cette piste trop mauvaise et partons en direction des Pyrénées, la route est vallonnée et la bruine du matin se transforme en grosse averse avec un vent de face pour nous ralentir. Nous arrivons à Belpech vers 14 heures, point d’ambage trempés comme nous sommes, il nous faut un remontant. Nous filons au resto du village et il leur reste deux plats du jour, cela tombe bien nous sommes deux : poulet provençal, crème brûlée et café ; mais que demande le peuple ?? Quelle richesse de savoir ce contenter de peu et d’être heureux avec pas grand chose.
Car déjà ce que nous nous sommes payé pour certain cela reste inaccessible et il faut en avoir conscience.
Du coup ces petits événements de la vie que l’on trouve normal, qui sont rentrés dans les habitudes et auxquels on ne prête bien souvent aucune attention, prennent une valeur inestimable et cela apporte un effet positif et enthousiasmant dans notre vie !
Après ce remontant, nous voici face à notre premier col Pyrénéens et Ariégeois : le Pas de Portel, 498 mètres d’altitude 1,200 km de montée à 7% de moyenne.

Après ce col, la pluie redouble et voici un éleveur bien embêté, ces vaches doivent traverser la route pour rejoindre une autre pâture, certaines d’entre elles insouciantes sous cette averse se régalent de belles touffes d’herbes oubliées de ci de là.
Les premières pressées de trouver une prairie plus verte avec une verdure bien grasse et fleurie commencent à se disperser sur la route. Sans hésiter et ce malgré une pluie froide,

nous aidons l’homme qui s’affaire dans tous les sens, nous comprenons son désarroi pour avoir vécu des aventures similaires. Nous n’avons pas oublié nos talents d’éleveurs et les gestes reviennent vite tandis que nos vélos feront office de barrière afin de réorienter les bovins dans la bonne direction.

Encore quelques tours de roues, nous arrivons chez les copains où nous allons nous réchauffer, nous sécher et attendre que la perturbation se termine avant de repartir affronter les cols légendaires des Pyrénées.
Pour nous faire patienter Bernard nous régalera chaque matin de chocolatines bien fraîches. Attention à ne pas alourdir nos carcasses qui vont nous faire souffrir pour aborder la haute montagne.
Cependant, on peut voir les choses différemment, nous faisons des provisions pour prendre des forces et ne pas subir l’hypoglycémie dès le premier col.
Dans la vie, j’ai le choix d’emprunter la porte menant vers les sommets éblouissants de splendeur et d’harmonie ou plutôt celle menant vers les oubliettes sombres et humides.
Selon mon choix, mes sentiments vont être complètement différents.
J’ai expérimenté ces situations, où suite à un évènement le moral ne frappait plus à la porte, alors je me disait:
- Ai-je envie de rester cloîtré dans ces angoisses et ce mal être?
- Au lieu de pleurnicher, si je regardais ce que j’ai là dans l’instant?
L’événement est resté le même, mais ma réaction à changée, jouant sur mes sensations. Suite à cela, voilà la question que je me posais:
- Ne serions-nous pas les seuls responsables de nos souffrances?
C’est moi seul qui décide de mon état et je peux passer de la tristesse à l’espoir.

Les lecteurs ont hâte d’en savoir plus 🙂 ! Merci pour cette page de souvenirs estivaux, qui éclairent la grisaille hivernale de notre région. Amitiés, Thierry
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