Nous approchons de l’un de nos objectifs: le cap nord!

De la même manière que les alpinistes effectuent des marches d’approche, nous vivons notre marche d’approche pour le Cap Nord.
Celle-ci va commencer dès le Finlande, tout change l’environnement, l’air que l’on respire.



Nous voici en Norvège, un plateau balayé par le vent très frais, voir froid. La toundra avec de petites plantes , des plaques de neige, des lacs et de temps en temps un hameau sans âmes qui vivent.

Ce vent nous glace, nous frigorifie au point que même nos os commencent à avoir froid!!
Nous avons besoin d’un coin à l’abri pour manger. Une église ! La Maison du bon Dieu va nous accueillir afin que nous puissions nous réconforter. Que nenni!
Derrière, l’église, une cabane, ouverte! Pas bien grande, 3 ou 4 mètres carrés mais c’est le luxe pour nous en ce jour. Suffisant pour manger et faire la sieste.



Nous repartons , au sommet d’une côte, face à nous, des massifs montagneux enneigés, paysages somptueux qui nous font oublier le froid.

Nous trouvons un emplacement pour notre cabane pas loin de la route entre des arbrisseaux et au milieu d’une flore extraordinairement belle.



120 kilomètres parcourus avec ce vent et ce froid, pas d’insomnie pour cette nuit.
Au réveil Ciel bleu, soleil, il fait presque chaud , hier 7 degrés , aujourd’hui pas loin des 20 degrés.
A midi nous mangeons sur un banc au soleil.

En fin de journée notre route domine la mer de Barents et descend sur la ville de Laksvel. Le ciel est noir et ne promets rien de bien agréable pour la soirée. Rapidement une pluie très foide descend des cieux.

Un restaurant sera notre abri. Dans cette salle il fait bien chaud , nous avons une faim de loup, mais qu’est-ce que cela sent bon!
Mmmm! un arome de pizzas
On décide de se laisser tenter et de manger sur place.
Laetitia trouve une carte et me lance un regard désolé:
Que se passe-t-il ?
Je n’ai plus faim me dit-elle en me tendant la carte!
Mes yeux s’écarquillent, oui je vois bien 25 € la pizza.
Ca me coupe direct l’appétit. Nous avons oublié que nous étions en Norvège.
L’averse est terminée, nous partons à la recherche de notre chambre à coucher. Les nuages se dispersent, une éclaircie tous les sommets alentour sont enneigés .

À la sortie de la ville, une forêt d’arbustes, nous montons la tente, nous enveloppons dans nos duvets et organisons notre souper.
Un regard sur la météo pour les jours à venir, demain 30 juin 2019 beau temps, après demain dimanche 1er juillet beau temps. Lundi 2 , dégradation et pluie violente avec un vent fort.
Nous décidons d’y arriver pour le 1er juillet.
Réveille de bonne heure, grand beau temps un panneau nous indique Cap Nord 191 km.

Nous suivons le fjord de Porgansen, le paysage est stupéfiant, la mer, des falaises, des prairies,


des rennes,

des îlots habités, des maisons aux toits végétalisés. Rouler dans cet environnement apporte jubilation et exaltation.


Voici le tunnel qui passe sous la mer, une belle descente de 9% et bien sûr autant pour montée.

Il est un peu plus de 20h nous pénétrons dans l’antre de la terre, l’éclairage est faible c’est très humide et il ne fait pas chaud.
Voilà un bruit assourdissant résonnant qui va en s’amplifiant, on dirait un train pas possible nous sommes dans un tunnel routier.
En des fractions de seconde, les idées défilent, l’imagination s’envole avec des élucubrations les plus farfelues entraînant inquiétude. Mais qu’est-ce que cela peut-il bien être ? 2 yeux apparaissent devant moi, je divague un monstre ?
C’est une voiture!
Chaque voiture qui nous double ou nous croise, nous offre ce vacarme assourdissant semblable au passage d’un train de marchandise, c’est horrible. Heureusement à cette heure peu de circulation
Nous sommes au point le plus bas du tunnel soit 212 mètres sous la mer.

Il nous reste à remontée dans ce trou noir, cela provoque des difficultés à respirer. L’ambiance est étouffante , ça devient désagréable, éprouvant, harassant je me sens suffoquer, écraser incommoder.
Enfin un point lumineux , qui lentement se rapproche, grandit, grossit, la sortie ! Je m’extrait de ce gouffre. Me voici à l’air pur, il fait bon, le soleil brille, j’entends le clapotis des vagues, mon odorat après avoir respiré cet air humide est heureux de se retrouver à l’air libre.
Un regard sur ma droite, en contrebas, une plage, un spot idéal pour le campement.

Laetitia à son tour en finit avec cette caverne, heureuse comme moi de retrouver l’air libre.
L’étape a été longue 145 km, 1200 mètres de dénivelé positif en 7h15.
Nous installons notre tente en bord de mer, au pied de falaises enherbées où nichent une multitude d’oiseaux.
Là, sur cette plage, le soleil brille, il fait très bon.
Nous sommes bien et profitons du temps, des instants de vie.
Mais au fait quelle heure est-il ? Presque minuit!


Là, tous les deux dans un petit coin idyllique de Norvège, avec la mer, un cœur d’oiseaux, une petite brise qui nous permet de respirer l’air de grande pureté. Là, tous les deux, en face de nous des montagnes et le soleil qui est haut dans le ciel.
Là, tous les deux en amoureux, amoureux de nous, amoureux de la terre, amoureux de notre voyage, amoureux de notre condition physique, amoureux de l’univers. Là tous les deux, nous vivons notre premier soleil de minuit !
Instant magique, instant unique !



Le temps est venu d’aller dormir un peu.
Une chaleur insupportable nous réveille. Le premier réflexe, quelle heure est-il ? Avec ce jour en continu et le soleil haut dans le ciel nous ne savons plus où nous en sommes.
Ma montre indique 4h30 je m’en frotte les yeux, c’est pas vrai ! La tente s’est métamorphosé en étuve . Le soleil dardant ses rayons à transformer notre chambre à coucher en sauna. Un bol d’air frais, c’est bien! Mais un peu juste pour tenir le coup toute la matinée.

Nous prenons un petit déjeuner de rêve, un mariage, une union dont nous faisons partie intégrante entre les montagnes, la mer, la plage, les rochers, les falaises et le vol incessant des oiseaux.
Nous reprenons la route, un panneau nous indique Cap Nord 45 km.
J’ai encore du mal à croire que dans 45 kilomètres je réalise un rêve.
Après un tunnel de 4 km 440 bien plat car se contentant de passer sous une montagne, nous arrivons à la ville de Honningsvag, pause casse-croûte, l’émotion creuse l’appétit!

Pour atteindre un objectif, un but, cela se mérite !
Plus l’effort est important, plus le plaisir est grand !
Devant-nous un raidillon de 3 km à 9 %, qui nous permet d’atteindre le plateau désertique qui mène au Cap Nord où seul le vent danse, tourne, saute comme il l’entend. Une route vallonnée et le Cap Nord au loin jouent à cache-cache avec nous.

voici ce que j’écrivais ce 1er juillet 2019:
“ je me délecte de chaque coups de pédale, mes muscles comme une danse orchestrer par la joie de me rapprocher de ce lieu idyllique sont souples et me permettent de gravir aisément les pentes. Montagnes, lacs, désert de lichen, neiges et des rennes, c’est le décor lunaire qui va nous mener au Cap Nord. Il faut ressentir la vie de ce plateau, c’est cette sensation qui le rend merveilleux et émouvant.”



Nous croisons un défilé de motos et de camping-car, les chauffeurs et passagers de tous ces véhicules nous klaxonnent, nous avons droit à de grand salut, des pouces levés, des félicitations de toutes sortes. Certains s’arrêteront pour nous photographier, filmer, voir applaudir. Je ne sais plus si j’accède à mon rêve intime, arriver au Cap Nord ou si je suis sur une étape du Tour de France.

Sur cette route je suis à la fête, la fête du cœur qui réalise un rêve.
Encore 2 km, le bâtiment touristique est là, juste devant nous, une larme à essuyer au coin de l’ œil, l’émotion est grande.

Laetitia prend la pause sous le panneau Cap Nord

et là nous roulons quelque temps main dans la main. J’ai le sentiment d’avoir réalisé quelque chose d’ extraordinaire. Le partager avec Laetitia, partager cela décuple, démultiplie l’émotion!
Nous contournons le bâtiment touristique et voici devant nous le globe. Il n’y a pas de mots , le moment est intense et seul le silence à du sens.

Nous posons les vélos, un baiser, une étreinte, je monte quelques marches je suis sous le globe, Laetitia me rejoint c’est super! Peu de monde, juste une famille d’Asiatique avec qui nous partageons notre joie et quelques photos. Rencontre furtive mais intense.
Nous profitons pleinement du lieu, de l’instant

Regarder, observer, s’imprégner !
Nous avons parcouru 4432 km.

Un regard depuis l’intérieur car déjà le vent s’étant levé il se met à faire bien frais.

Voici déjà l’heure de repartir nous décidons de bivouaquer sur le plateau de l’île afin de nous imbiber du lieu.

Nous trouvons un petit coin au pied d’une bute pour minimiser les effets du vent sur la tente. A ce moment-là, pour nous rien n’a plus d’importance que de passer la nuit sur ce plateau.
Le matin, belle surprise au sortir de la tente un troupeau de rennes pour nous dire au revoir , bel instant, nous pouvons quitter le plateau du Cap Nord ravi et serein.

Gamin dans ma chambre je regardais la carte d’Europe et songeait à ces pays nordique, ces pays du froid, ces pays de père Noêl, comment est-ce?
Âgé d’un peu plus de 30 j’organisais ce voyage au cap nord mais pas assez de congés, le voyage bifurqua sur l’Islande.
A 67 ans le rêve est réalisé, c’est magique! Comme ingrédient, de la patience, de la persévérance, de la conviction. Il n’est jamais trop tard, le bon moment arrive toujours pour réaliser le rêve. faut il savoir le saisir.
Tout est toujours parfait et un rêve est fait pour être vécu.
Et vous avez vous réalisé un beau rêve ?
En avez-vous un au fond de votre cœur?
Partagez le avec nous ?
Et voici le cap nord comme nous ne l’avons pas vue, peut-être un jour, un autre rêve?

Retrouvez cette aventure sur notre chaine:
Réponse à la question: non, car j’oublie toujours de cocher la case ad’hoc !
Je penserai à le faire dorénavant…
Thierry
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Salut Thierry,
Malheureusement non! Il y en a toute l’année mais elle ne peuvent se voir que lors de la nuit et des nuits nous n’en avons pas eu. Alors peut-être un jour partirons nous pour quelques semaines dans ce froid nordique pour voir ces effets de la nature, ce doit être exeptionnel.
Oui le Cap-Nord reste un magnifique souvenirs pour moi!
Mais j’aurai une question quand je fais une réponse reçoit tu une notification?
Bien amicalement
Pascal
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Bonjour les amis,
La dernière photo m’inspire une question que vous n’avez jamais abordée: avez-vous admiré des aurores boréales durant votre long périple en Scandinavie ?
Je n’ai pas l’impression, car je ne doute pas que vous en auriez parlé avec talent et émotion. Mais je me trompe peut-être…
Belle page de blog en tout cas, atteindre un objectif est toujours un moment à part, et souvent très personnel. C’est votre cadeau !
Amitiés, Thierry
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