Lors de l’étape 14, j’écrivais :
Quand on sourit à la vie, celle-ci sait nous sourire !
Lisez jusqu’au bout et vous verrez que ce que je dis où écris, je le vis !
Quelle nuit merveilleuse, pas un bruit le long de la via verde. Le grand silence qui permet de bien se reposer. Et au réveil aucune envie de se lever pour ne pas rompre ce silence. Rester à l’écoute du rien, blottit l’un contre l’autre. C’est une nourriture psychologique.
On fini par s’extirper de notre torpeur et comme nous sommes bien descendu en altitude nous pouvons prendre notre petit déjeuner dehors.

Laetitia va profiter de ce lieu calme, pour terminer la vidéo du Pico Veleta pour YouTube.
Le soleil est déjà haut dans le ciel quand nous partons. Et comme hier au soir nous nous amusons des tunnels.

Ou de la perspective qu’ils nous offrent.

La nature est reposante, des petites falaises survolées par des vautours, beaucoup de verdure et un Rio qui court dans le fond des ravines. Aller doucement, s’arrêter, profiter de cette plénitude et surtout ne pas parler trop fort pour ne pas perturber le cycle de la vie présente en ce lieu.

Nous passons le bourg de Puerto Serrano et filons sur Villamartin, fini le calme. Voici la grande route avec sa kirielle de voitures, de camions et le bruit qui les accompagnent. Il est un peu plus de 12h, nous avons parcouru 22 km, hier à la même heure nous en avions fait un peu plus de 50. Les jours passent et ne se ressemblent pas !
Quelques achat pour le repas de midi et voilà que nous passons devant un grand bazar, ni une ni deux Laetitia se précipite et avec un grand sourire de victoire sort en me présentant une bouteille de gaz. Nous étions déjà parti dans l’idée de nous faire des repas froid afin de garder le gaz pour le café du matin.
Nous trouvons un parc un peu sale et peu entretenu pour notre repas, mais celui-ci va nous combler : du poulet avec une sauce aïoli, un vrai bonheur. Il ne nous faut vraiment pas grand chose.

Alors c’est vrai, on peut nous reprocher de manger un poulet sûrement industriel avec une sauce chimique…. Ce problème nous l’avons retourné dans tous les sens. Si nous voulons être cohérent avec notre démarche nous construisons notre maison écologique avec un peu de terrain pour notre jardin, quelques poules etc… et surtout on ne bouge pas.
Nous y avons réfléchi, mais l’idée de ne point réaliser nos rêves créerait en nous une frustration. Nous avons donc fait le choix de réaliser ce qui nous motive:
voyager à vélo, en camping car ou a pied.
Et pour être en cohérence et vivre libre nous avons vendu tout nos biens matériel. Nous avons gardé nos vélos, un camping car, quelques livres et depuis peu nous avons racheté une caravane qui nous attend dans l’Ecopark de Alportel au Portugal.
C’est un peu notre camp de base, de repos, le lieu qui nous donne de l’inspiration.
Nous avons décidé de vivre libre, de nous débarrasser de tout principe et de toute croyance limitante. Nous avons simplement décidé de vivre en harmonie avec nos envies, nos rêves. Cela nous apporte un bien être qui nous permet de vivre dans la joie et de rayonner de ce bien-être. Oui nous avons des incohérences, mais qui n’en a pas ? Alors nous les assumons et les gérons avec geaité et détente. Dans toute notre démarche nous réfléchissons toujours à nos achats et tout ce que nous faisons nous y mettons beaucoup d’amour. Quand on aime plus ce que l’on fait, il faut s’arrêter. Chose que j’ai toujours pu faire dans ma vie. Et si je ne me décidais pas, la vie me donnait un grand coup de pied aux fesses.
La dernière personne écolo/bio que nous avons rencontré, se privait d’un certain nombre de ses envies, était mu par une frustration et une colère qui annihili tous ses efforts. Il y a plus de 30 ans, j’ai écouté un conférencier qui évoquait l’intérêt de l’agriculture biologique et il fini sa conférence par cette réflexion » quoi que vous fassiez l’essentiel c’est de le faire avec amour « .
L’après-midi, nous allons rouler au milieu d’un paysage de grandes cultures labourées, c’est un peu triste mais cela nous permet d’appuyer sur les pédales.


Nous tournons le dos aux montagnes et leur disons au revoir.

Au sommet d’une bute, le château d’Espera

Pause bien agréable à l’entrée de ce bourg, Laetitia a encore de la force pour des pitreries, nous pouvons donc continuer de rouler sur ces routes baignées de soleil.

Et alors que nous approchons des 90 km, nous arrivons à Lebrija. Nous avons envie d’une glace et allons faire quelques pas dans cette ville où nous découvrons cette façade extraordinaire.


Après nous être requinqué, nous repartons, cette ville mériterait du temps pour une visite, mais nous avons un dilemme à réglé. Sur la carte il y une route qui mène au fleuve Guadalquivir et un bac pour son passage. Laetitia sur Maps.me ne voit rien de tout cela.
A la sortie de la ville, il devient difficile de trouver cette route, nous filons plein ouest c’est bon signe. Tout autour de nous des champs de coton, les agriculteurs sont en pleine récolte et nous sommes des fourmis au milieu d’un ballet de camion et tracteurs avec remorques. Du coton vole de partout et nous nous rendons compte que nous tournons en rond. Un agriculteur qui doit avoir pitié de nous viens nous voir et confirme qu’on peut se rendre au fleuve par une piste mais il n’y a pas de bac pour le traverser.
Hors de question d’emprunter cette piste qui n’est que volute de poussière soulevée par les tracteurs qui s’y déplacent à vive allure.
Nous reprenons Maps.me et on repère un parc en bordure de Lebrija, le seul souci c’est qu’il faut retraverser la ville et :
- Nous avons chaud
- Nous sommes fatigués
- Le compteur indiqué bientôt 💯 km de parcouru
- Il est 19h30
- La nuit arrive doucement
- Nous sommes encore en ville
- Nous ne savons absolument pas où nous allons bivouaquer.
- Nos jambes ont qu’une envie se poser
- Notre corps rêve d’une eau qui le nettoie de la sueur et de la poussière de la journée
- Notre estomac aimerait bien quelque chose de consistant.
Bref, La fatigue se fait sentir, le soleil est encore très chaud et notre tête boue sous le casque. Nous repartons pris dans le flot de circulation et pour nous faciliter le coup de pédale une rue avec des pavés bien disjoints, suivi d’une rue en pente à 7%, là ça pique fort. Heureusement que les automobilistes Espagnols sont sympa. Dans ces cas là, il est important de ne pas se faire de reproche, mais au contraire : être unis et soudé.
Nous ne nous affolons pas, nous restons zen, nous avons toujours trouver et nous allons bien trouver. Dans la difficulté nous restons encore plus solidaire. Un rond point, à nouveau un regard sur Maps.me et on emprunte une piste cyclable qui doit nous mener au parc. On traverse une route et là un monsieur en bord de celle-ci nous hèle
» Ola! Hablas espanol? »
S’ensuit un échange..
Laetitia se retrourne vers moi tout sourire et me dit » ce monsieur nous a repéré, il a déjà fait du vélo et il a compris que nous cherchions un coin pour dormir, il nous invite chez lui « . Il faut être fou pour refuser.
Une demi heure plus tard, nous sommes chez Borja accueilli par un grand sourire et une très bonne humeur. Par contre il ne parle qu’espagnol. Laetitia va mettre toute son attention et son énergie pour comprendre et discuter avec Borja qui adore parler. Moi je tente d’attraper aux passages des bribes de phrases. Lui aussi est sportif et aime le vélo. Nous parlons voyage, vélo… il y a une semaine il a déjà héberger un cyclovoyageur français originaire de Briançon.
Discussion, douche salutaire et pour le repas nous nous mettons à la mode espagnole puisque nous mangeons à 22 heures. Nous qui avons pour habitude de manger vers 18 heures et léger le soir, nous voici tout chamboulé, car Borja prépare un repas gargantuesque.
Une tortillas avec 12 oeufs, alors que nous sommes trois, ( la meilleure que nous avons manger jusqu’à présent) des hamburger maison et des crevettes.😋

En attendant on apprécie les bières bien fraîches qu’il nous sert.

Ce fut une magnifique soirée et nous nous rendons compte que nous avons la même philosophie de vie. Ce soir, nous dormons dans un lit à presque minuit.

A ce moment je me rend compte que nous ne sommes jamais posé la question de covid, de masque ou de distanciation sociale. Il y avait juste la rencontre de l’amitié, de la joie, du plaisir de partager et tout cela est bien plus puissant qu’un virus.
Ce qui est incroyable dans cette histoire, c’est que si j’avais écouté Laetitia qui avait raison pour le bac nous ne devions jamais venir dans cette ville. Borja devait faire des courses depuis le matin, à chaque fois il eu un empêchement et c’est enfin le soir qu’il eu le temps et nous croisa !
Souriez à la vie et la vie vous sourit.
De la persévérance, du calme de l’entente et les forces de vie font l’autre morceau du chemin.
Nous aurions été colère et énervé l’un envers l’autre, je pense que cette rencontre n’aurait pas eu lieu.
Qu’un mot Gracias !
Notre journée se termine avec 98 kilomètres et 608 de D+
Et bien pour une journée où il ne devait pas se passer grand chose… Demain je vous raconte la nuit et le petit déjeuner…
Salut Thierry,
Je crois que des types comme ceux là nous en avons rencontrés d’autres. Dont un à l’entré de Lyon où nous étions un peu perdu. Tu dois bien t’en souvenir !!!
Amicalement
Pascal
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Belle histoire que cette rencontre inattendue ! Un ange gardien amateur de vélo doit veiller sur vous 🙂 !
Ce monsieur a une bonne tête, vous avez eu raison de nous montrer comment il se présente.
Il y a encore des types sympa, compréhensifs et altruistes, c’est réconfortant même si ça semble tenir un peu du miracle. Et bon cuistot en plus !
Amitiés,
Thierry
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Oui quand on est bien avec soi tout ce met en place tout seul ! Souriez à la vie !
Bises
Pascal
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Bonjour les cyclonomades,
Très belle leçon de vie…
Quelle belle rencontre, que du bonheur pour terminer cette après-midi difficile.
Et que de coïncidences pour en arriver là, c’est merveilleux.
Bises.
Gabrielle
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