Je vous ai laissé à Hoeck van Holland dans le vent et un beau crachin.
La piste cyclable qui nous permet de quitter cette pointe sillonne dans les dunes et en nous éloignant le temps se calme. C’est ensorcelant que de rouler au milieu de ces parfums de plantes de bord de mer.
Notre objectif maintenant est de rejoindre la capitale des Pays-Bas. Après avoir longer la mer aux vagues mugissantes dont la crête à l’écume blanche est une belle représentation de la puissance de l’eau, nous la quittons pour quelques temps.
Traversons La Haye où nous sommes surpris de voir une cité d’immeubles populaires fleurie et très propre, puis nous nous enfoncons dans ce plat pays, longeant les multiples canaux.
Nous découvrons que les nombreux moulins étaient surtout des moulins pour évacué l’eau. Ils sont remplacé aujourd’hui par des pompes pour gérer cette eau qui partout dans ce pays est plus bas que le niveau de la mer.
Les villages nous enchante ; pas de mur ou de grillage pour séparer les propriétés, mais des petites haies. Enfin ces grandes fenêtres qui permettent à la lumière d’inonder les pièces, sur le rebord desquelles se trouvent de nombreux objets de décoration toujours avec goûts et chaleur.
Cet ensemble nous donne une sensation caline et chaleureuse.
Sur les pistes cyclables, il y a beaucoup de monde, mais chacun étant respectueux du sens de circulation tout se passe très bien et ceux qui roulent plus vite peuvent doubler aisément. Avec nos chargements nous avons droits à des » hallo » très chaleureux.
Voici Amsterdam et de suite je suite surpris, étonné par le nombre impressionnant de vélos qui circulent sur les pistes. Je vois bien que tous ces gens se dirigent aisément et rapidement car ils savent où ils se rendent. On pourrait croire qu’un chef d’orchestre invisible dirige ce mouvement. Des flots de cyclistes s’arrêtent simultanément à un feu tricolors alors qu’un autre flot démarre et malgré le nombre tout se passe dans une grande fluidité et rapidité. Dans ce mouvement Laetitia se sens très à l’aise et prend de l’avance.
Je suis intimité par le nombre, la synchronisation et je fais la seule erreur à ne pas commettre m’arrêter alors que le flux de cyclistes est important. Il n’est pas facile de repartir et de reprendre le rythme, mais rien ne sert d’attendre car le nombre de vélos reste toujours aussi important. Enfin j’arrive à rattraper Laetitia.
Ce qui m’époustoufle, ce sont les garages à vélos sur plusieurs étages à la gare centrale.
Nous voulons visiter la ville et nous nous installons dans le camping proche du centre. Cette ville va nous charmer non par l’odeur entêtante des cooffe schop, mais par le dédale de canaux et cette succession de ponts qui offrent des perspectives incroyables sur les bateaux habitations.
Peu de circulation automobile donc la ville est presque silencieuse, c’est étonnant pour une capitale et cela rajoute à la présence de l’eau et des arbres une sensation très bucoliques. Nous prenons un grand plaisir à trainer dans le marcher aux fleurs. Notre engouement va pour le Albert Cuyp markt, marché important où il faut prendre le temps de flâner, observer écouter les gens même si l’on ne comprend pas cette langue un peu gutturale, ce sont les expressions des visages qui sont importantes.
Gourmand comme nous sommes nous nous laisserons tenter par les
- « Matjes brötchen » sandwich au harengs et oignons
- Et surtout par la » stroopwafel » et les meilleurs se trouvent chez : » Rudi’s Original Stroopwafels »
Il faut s’éloigner des touristes qui pour la plus part ne pense qu’à envahir les coffee shop, nous sommes partis loin du centre et avons retrouvé l’ambiance de fin de journée avec les néerlandais à la : Brouwerij ‘t IJ. Un ancien moulin réhabiliter en brasserie et bar.
Nous avons énormément marché, observé, aimé ces habitations sur l’eau, aménagées avec beaucoup de verdure.
C’est enchanté que nous quittons Amsterdam, certain que nous y reviendrons pour visiter le musée Van Gogh.
Nous repartons et longeons la Makermeer un grand lac aux vaguelettes qui se poursuivent et créé un clapotis digne des plus belles berceuses. Une digue avec une route sépare ce dernier de l’IJsselmeer que nous longeons. Ce lac jusqu’en 1932 était une mer au nom de Zuiderzee ( mer du sud ) relié à la mer du Nord.
La grande digue
Aujourd’hui, il est séparé du grand large par la digue Afsluitdijk,
un ouvrage d’art incroyable.
32 kilomètres de long
permettant le passage d’une autoroute et… d’une piste cyclable. Le seul ouvrage édifié par l’homme, à part la Grande Muraille de Chine, qu’on voit depuis l’espace !
Quand nous avions regardé la carte pour tracer notre itinéraire, il nous paru évident à tous les deux que nous devions passer cette digue avec nos vélos. Nous devons découvrir un tel monument. Et ce fut un moment inoubliable, certain doivent se dire longer une autoroute cela ne doit pas être bien agréable surtout que la circulation y est importante.
Non seulement c’est incroyable d’être sur cette digue avec la mer du Nord plus basse que la l’IJsselmeer, mais quasi tous les véhicules nous croisant nous encourageaient ou félicitaient à coup de klaxon ou de jeu de phare et de grands signes. Cela en devenait émouvant et euphorisant.
32 kilomètres, c’est long et nous pûmes profiter pleinement de cette expérience. Mais surtout, nous avons eu une chance extraordinaire c’est d’avoir le vent dans le bon sens, c’est a dire dans le dos. Ce fut l’un des grands moments dans la traversée de ce pays.
Pour la suite de notre voyage nous ne verrons pas souvent la mer du Nord pour deux raisons :
- Elle se cache derrière les digues qui sont nombreuses afin d’éviter les inondations du plat pays.
- Lors des marées basse, elle part très très très loin.
De temps en temps de grandes plages avec de charmantes cabanes pour deux personnes avec un petit toit arrondis et qui ont de multiples couleur très vives. Ces cabanes sont mobiles afin de les orienter pour regarder la mer mais surtout s’abriter du vent et se blottir l’un contre l’autre. Comme la chaleur n’est pas fréquente il y a même des plaids pour se calfeutrer.
J’ai quand même voulu me baigner par principe dans cette mer alors que Laetitia me regardait depuis l’une de ces cabanes. Il me fallu marcher longtemps, pour petit à petit avoir de l’eau jusqu’au molet. Et pour me mouiller entièrement il n’y a qu’une solution qui s’offrait à moi se coucher dans l’eau ou alors il m’aurait fallu marcher, marcher et peut être jamais vraiment y arriver ou attendre que la mer remonte. Mais comme tout est plat il faut attendre, attendre et nous on préfère pédaler.
De grand troupeaux de moutons paissent sur ces digues et en assurent l’entretien. Ils ne s’inquiètent pas des vélos qui circulent sur la piste cyclable. C’est amusant de slalomer entre les moutons et de constater qu’il est hors de question pour eux de se pousser ou de se lever. Ces différents troupeaux sont séparés par des clôtures et régulièrement il faut descendre de vélos pour ouvrir et refermer des portes, à force cela casse le rythme et nous enquiquine. Enfin après plusieurs jours dans ce décors de digue et d’ovins cela nous lasse, nous avons repris des routes un peu plus vers l’intérieur des terres ce qui nous permis de découvrir de mignonnes bourgades.
Et c’est ainsi que nous allons retrouver l’Allemagne…