Récit de nos différents voyages à vélos. Episode 4 : la tempête et les contes.

Voici comment nous avions marqué nos 1000 kilomètres.

Nous traversons le delta de l’Ems en bateau et par la même occasion, nous franchissons la frontière entre les Pays-Bas et l’Allemagne. À Emden charmante ville Allemande, nous retrouvons le plancher des vaches. Le paysage et l’architecture sont très semblable aux Pays-Bas et le dépaysement n’existe que par la langue. Nous poursuivons toujours notre voyage le long de la mer du Nord et pour ce soir nous trouvons un bivouac dans une immense prairie qui vient d’être fauchée.

Le paysage est agréable, au-delà de cette prairie une zone humide de joncs et roseaux, plus loin la mer et au delà l’on devine la côte Néerlandaise. Un vent assez fort viens de l’intérieur des terres. Nous poussons trois balles de foin enrhubannées pour abriter notre tente et nous nous installons pour notre souper face au soleil couchant.

A l’horizon sur la côte des Pays-Bas, de gros nuages s’amoncellent et en peu de temps nous voyons les éclairs qui zèbrent le ciel. Dans ces spectres lumineux, nous observons  de longues et importantes traînées, c’est la  pluie qui descend pour arroser la terre.

Nous nous disons que nous avons bien de la chance d’être là et qu’il ne doit pas faire bon se trouver sous cet orage. Sur ces dires nous partons nous blottir dans nos duvets. Après une journée de vélo, le sommeil nous gagne rapidement.

Soudain, en pleine nuit, nous sommes réveillés par un vent déchaîné qui souffle en continue avec une force qui fait plier les arceaux de la tente. Encore en train de me frotter les yeux pour comprendre ce qui se passe, un craquement assourdissant suivi d’une illumination du ciel termine de me réveiller. L’orage est là, juste au dessus de nous. La pluie enfin s’abat avec une telle violence quelle provoque à l’intérieur de la tente un effet de brumatiseur.

Le bruit de la pluie, les craquements du tonnerre et la force du vent ne font plus qu’un. Quand au ciel, il nous donne l’impression qu’un projecteur multicolore éclaire la prairie.

Mais ce n’est pas le moment de se rendormir, les arceaux de la tente se plient de plus en plus : vont-ils résister à ce déchaînement ???

Comme nous avons un doute, nous les tenons et les aidons à résister à la force des éléments naturels. Impossible de se parler et en avons nous envie ??

La bruine commence à bien humidifier l’intérieur de l’habitacle. Pas la peine de sortir nos frontales, les lumières céleste sont assez puissantes.

Éclairs, tonnerre, vent, pluie, tonnerre, vent, éclairs, pluie ; voilà la valse que nous propose l’univers.  Dans ces cas là le temps est toujours très long et cette fois-ci nous croyons vivre  l’apocalypse !

Brutalement tout s’arrête telle  la symphonie alors que le chef d’orchestre abat sa baguette.

Le silence que nous aimons habituellement, en devient presque pesant. On entend encore quelques grondement au loin, dehors il fait encore bien nuit, rien ne sert de s’inquiéter pour l’humidité ambiante nous verrons demain. Qu’une seule chose à faire se rendormir.


Au matin nous sommes réveillés par le soleil qui illumine la tente. Le ciel est d’un bleu immaculé. Sans l’humidité de l’herbe,  des flaques d’eau présente et une partie de nos affaires qui sont mouillées, on pourrait se dire que c’était un horrible cauchemar.

Ce soleil va nous faciliter les choses pour le séchage. Nous étendons toutes nos affaires sur des barrières environnantes et il ne nous reste plus qu’à attendre que la chaleur des rayons du soleil fasse son boulot.

Nous continuons notre voyage et faisons le tour de la baie de Jade, arrivé à la pointe de celle-ci nous sommes au point le plus éloigné de notre domicile.

Maintenant nous voici à l’estuaire de la Weser, fleuve allemand que nous allons suivre. De Nordenham nous prenons le bateau pour traverser l’estuaire jusqu’à Bremerhaven. Puis nous longeons le fleuve et arrivons dans la ville de Brême.

Mais avant d’arriver nous fêtons nos 2000 kilomètres, là encore sur la voie cyclable nous marquons le chiffre à l’aide d’églantines et stroopwafel, il est évident que nous avons mangé ces dernières.

Cette ville est surtout connue pour le célèbre conte des frères Grimm : les musiciens de Brême. D’ailleurs dans la ville on les retrouvent sous toutes les formes possibles et inimaginables et il est amusant de partir à leur recherche.

Nous nous installons au camping dont le bâtiment au toit végétal s’intègre parfaitement dans le milieu naturel. Ce  camping se trouve en bordure d’un lac et d’un immense parc qu’il suffit de traverser en vélo pour se retrouver en plein centre ville.

Il y a beaucoup de choses à écrire sur cette ville et vous en trouverez de nombreuses explications dans mon livre.

Comme de nombreux touristes nous sommes partis à la recherche de la statue officielle des musiciens de Brême et surtout nous n’avons pas oublié de caresser les pattes et le museau de l’âne car cela porte chance.

Nous avons aimé le quartier du Schnorr, admiré le rathaus, apprécié le quartier des artistes….

Nous longeons la Weser en repartant de cette ville dont nous sommes tombés sous le charme. Et nous pénétrons dans l’histoire des nombreux contes des frères Grimm. Tout au long du fleuve et dans les villages des ecrits et des statues relatent des anecdotes liées aux différents contes.

Celui qui nous a marqué le plus, c’est dans la ville de Hamelin :

l’histoire du joueur de flûte.

Dans le pignon de la mairie s’ouvre des volets où défilent au son de la musique le joueur de flûte suivis des rats, puis le voici suivie des enfants. Cette animation attire beaucoup de monde sur la place centrale.


A Münchhausen, il est évident que nous croisons un certain nombre de statues humoristiques pour certaines, abracadabrantesque pour d’autres, concernant le baron du même nom.

Nous voici à  la confluence de la Fulda et de l’Eder qui forme la Weser. Nous allons suivre la Fulda, nous sillonnons dans une campagne bucolique entre prairies, cultures, forêts et bien sûr Biergarten où nous nous sentons obligé de nous arrêter pour nous désaltérer.

Mais avons nous abuser des pintes de bière? car devant voilà un drôle de système pour traverser la Fulda. Une manivelle sur chaque rive permet de ramener une nacelle vers soi. Celle-ci arrivée sur la terre ferme nous y montons avec nos vélos et une fois dans la nacelle, une manivelle permet de rejoindre la rive opposée. Il n’y a que les Allemands pour trouver de tels systèmes ingénieux et amusant.

Nous parvenons à la ville de Fulda où se court un célèbre marathon avec des orchestre à différents endroits et particulièrement un groupe du style des tambours du Bronx qui redonne vitalité à tous les coureurs.

Nous quittons la Fulda qui est devenu un torrent fougueux de montagne. Nous abordons de petites montagnes et nous avons deux cols à franchir, nous sommes dans la région de la Bavière. Dans la descente nous longeons un ruisseaux qui cour dans les prairies, son eau très claire saute lors de petites cascades pour se calmer un peu plus loin afin de reprendre de l’élan pour se faufiler  entre des rochers. Son nom la Sinn.

Quelques virages et réapparaissent des vignes, nous voici le long du Main. La Skytowerun gratte ciel très futuriste de 185 mètres de haut abritant la banque central Européenne, nous informe que nous approchons de Francfort.

Nous découvrons une ville particulière. Celle-ci fut presque entièrement détruite par les bombardements alliés et le centre historique est réduit à néant. Aujourd’hui c’est une ville résolument moderne avec de nombreux immeubles futuristes au milieu desquels subsiste quelques bâtiments anciens ou d’autres qui furent reconstruit à l’identique.

Cette cohabitation moderne et ancien n’est pas disgracieuse comme on pourrait le croire mais harmonieuse. Après cette visite nous n’échappont pas à la dégustation d’une saucisse du même nom que la ville.

Encore quelques coups de pédales le long du Main et… nous fêtons le passage de 3000 kilomètres, cette fois-ci nous marquons en inscrivant le chiffre avec des rondelles de charcuterie et du bretzel, celui-ci ne resteras pas après notre départ nous le transformont en casse croûte.

Nous arrivons à Mayence où nous retrouvons le Rhin.

Au prochain épisode la fin de notre voyage…avec une sacré aventure le long du fleuve !

2 commentaires sur « Récit de nos différents voyages à vélos. Episode 4 : la tempête et les contes. »

  1. C’est intéressant de raconter ces anciens voyages avec le regard de baroudeurs confirmé que nous sommes.
    Nous avons une très belle nouvelle mon manuscrit à été retenu par la maison d’édition Maïa. Je vais donc être édité ce qui est une belle récompense pour le travail fourni.
    Très amicalement
    Pascal

    J’aime

  2. Les milliers de km défilent à toute allure, merci pour ces sympathiques et amusantes photos. La relecture de la nuit de tempête aux Pays-Bas est impressionnante…
    Merci de relater vos aventures avec le recul et l’expérience d’autres milliers de km qui suivent.
    Amitiés
    Thierry

    Aimé par 1 personne

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