Cette nuit un petit orage et beaucoup de pluie. Nous avions prévu un départ pour 6h30 mais l’atmosphère humide nous ayant un peu retardé, nous partons une heure plus tard.
Pour vous faire pleinement profiter de ce que nous avons vécu dans la montée de ce col le plus simple est de vous partager ce que j’ai écrit à l’époque :
» Rencontre avec le Galibier !
Debout lever du jour
Suite à l’orage de la nuit, le ciel est encore bien chargé.
Une dernière averse, les nuages se déchirent
La météo ne s’est pas trompée, le ciel bleu apparaît.

Nous partons pour 18 km de montée et les premiers km annoncent la couleur, 9%!
Nous sommes heureux, de chevaucher nos vélos et de les mener à 2642 mètres d’altitude.
Rencontre avec le silence matinal,
les sommets ensoleillés nous saluent,
rencontre avec un troupeau de moutons, le berger dirige les chiens pour les rassembler;
beau travail mené avec précision.
Un peu plus loin le cri strident de la marmotte nous stoppe.
Elle est là, dressée sur ses pattes,
rencontre avec sa famille au détour d’un virage.
Elles ne bougent pas, sachant que nous ne leur feront pas de mal.

Galibier 10 km, 8%
Nous annonce la borne
Les lacets se succèdent, la vie se réveille autour de nous :
Moto, camping-car, vélos nous croisent ou nous doublent.
Rencontre de quelques secondes, mais au combien encourageante, chacun y va d’un sourire, d’un salut ou » bon courage «
Cela donne de l’énergie et des émotions aux cyclos voyageurs que nous sommes.

Rencontre avec l’immensité des paysages, imposant par leur grandeur
Rencontre avec un couple de Breton lors d’une pause « détente des fessiers » !
Le cyclo voyageur prend toujours le temps pour une causette
Plus loin alors que le vélo danse sous nos coups de pédales, une voiture s’arrête, des Italiens nous photographie.
Rencontre insolite quelques heures plus tard à Briançon, ils nous reconnaissent et nous montre avec fierté les photos prises.
Le col est là, à portée de regard.
Que de monde là-haut,
serait-ce pour nous?
Le tunnel est utilisé par les véhicules, notre route s’élève sur la gauche et se dresse devant nous. Dans ce monde minéral, on distingue bien les lacets qui nous attendent ou encore ceux que nous venons déjà de gravir.

Rencontre avec nous même, avec notre respiration, nos muscles et toutes les sensations du corps dans l’effort.
Encore 2 km, la route tel un serpent se redresse encore.
Rencontre avec l’asphalte pour trouver la meilleure trajectoire, éviter le trou, la bosse ou le vide sur le bas coté.

Rencontres au sommet, la foule c’est pour nous!
Grâce aux Bretons qui sont là et d’autres personnes qui nous ont doublés hier dans le télégraphe,
C’est bien une trentaine de personnes qui nous accueille.
Des applaudissements, des félicitations, une remarque :
« Vous croyez que votre femme va y arriver ? »
« Mais bien sur si non elle ne serait pas ma femme ! »
Les rires fusent.
Rencontre avec un couple en tandem, échange avec tous ces gens.
Cette arrivée, c’est une Rencontre avec :
- la récompense de l’effort
- La joie,
- l’émotion
- le bien-être,
- la satisfaction
Rencontre simple, humaine et joyeuse, Rencontres éphémères
Merci le Galibier pour ces Rencontres avec la vie. «
Accrocher à son palmarès le Galibier ce n’est pas rien et nous sommes très fier de ce que nous réalisons, mais nous ne prenons pas la grosse tête pour autant cela serait gênant de ne plus pouvoir mettre le casque !!!

Même si il ne fait pas très chaud nous prenons notre casse croûte au sommet. Face à nous c’est une vision extraordinaire dont on ne se lasse point :
Contempler, s’extasier

Avant de nous lancer dans la descente retour à l’enfance avec quelques boules de neige !

A Briançon, nous allons faire tamponner notre passeport et la charmante personne à l’Office du tourisme nous déconseille de continuer. La météo annonce des orages violents pour la nuit et le lendemain, particulièrement sur le relief. Sagement nous partons rejoindre le camping.
L’orage a grondé toute la nuit, se rapprochant, s’éloignant, revenant et repartant. Ce matin c’est un peu plus calme, mais les sommets sont invisibles envahit par la masse nuageuse. Nous en profitons pour visiter Briançon. Plus haute ville fortifiée d’Europe.

La pluie reprend de plus belle et les températures baissent, nous retournons au camping et je vous partage ce que j’ai écrit sur le courage.
Beaucoup de gens nous disent:
« Bon courage »
« Vous en avez du courage ! »
Cela est très aimable de leur part et nous les remercions mais nous ne comprenons pas bien pourquoi on nous souhaite tellement de courage.
Car nous n’avons pas la sensation d’avoir besoin de courage pour faire ce que nous faisons.On se lève chaque matin, pressé dans découdre avec la route, avec le pourcentage, pousser sur les pédales. voilà ce que réclament nos jambes.
On aime ce que l’on fait, on est passionné.
Oui parfois dans certaines ascensions les muscles font mal et nous rappellent leurs existences, nous avons le souffle court et le coeur risque de s’envoler en dehors de la cage thoracique.
Mais là ce n’est pas du courage, c’est de la persévérance, c’est de la volonté c’est la foi en ce que nous faisons.

Cela dure combien de temps face à la durée du voyage que nous avons entrepris??
Face à une vie?
Nous savons très bien qu’après un effort nous avons une récompense ;
- La satisfaction personnelle d’y être arrivé.
- Être satisfait de soi, jubilé de sa réussite et ressentir une joie interne!
- Le partage avec la personne aimée de ces moments d’efforts et de récompenses.
- Au sommet profiter de la nature, la contempler, s’extasier, s’émerveiller.
- Ressentir le bien être général du corps, se sentir en vie.
- Apprécier les encouragement des motards, des automobilistes ou d’autres cyclistes.
Alors du courage n’est pas nécessaire quand on sait que tous ces cadeaux nous sont offert gracieusement.
Par contre nous pensons que pour vivre dans une société pleine de bruit,
Il faut du courage!
Pour manger Mc Do , boire coca ou tout autres produits similaires, il faut beaucoup de courage!
Pour prendre des transports en commun quotidien surbondé il faut du courage!
Pour se polluer avec la fumée du tabac et mettre sa santé en danger oui! Il faut du courage!
Prendre la route se croire surpuissant et rouler en ignorant les autres, que de courage!
Ignorer la beauté de la nature et ne pas la respecter il faut du courage !
Vivre au milieu des virus et avaler des tonnes de médicament mais quel courage !!!
Se vautrer sur un canapé devant des infos anxiogènes qui polluent notre cerveau, époustouflant ce courage!
Et la liste n’est pas exhaustive, alors du courage nous n’en avons pas, car nous faisons ce que nous aimons.
Nous dormons et mangeons la plus part du temps par terre.
Nous nous arrêtons quand nous en avons envie et repartons quand le coeur nous en dit.
Nous vivons libre, notre seul maître : la nature.
Alors pour vivre prisonnier des dogmes, des principes de la société, des normes, selon le regard des autres, le quand dira t-on, OUI! Il faut beaucoup de courage!!
Nous ce n’est que de l’amour mais il semblerait que pour beaucoup d’être humain vivre dans la simplicité et l’amour, chose normale, il faille maintenant du courage «

Dans la réussite de nos franchissement de col, dans le plaisir de l’effort que nous fournissons, de vivre au milieu des ces montagnes aux paysages époustouflants, d’entendre les marmottes et autres volatiles, de recevoir des milliers d’encouragements cela nous transporte dans un état de grâce, dans un enthousiasme puissant qui nous apporte un équilibre mental et physique.
Nous sommes impatients d’aller à la rencontre des 3 autres cols de plus de 2000 qui nous restent à franchir.
Au départ nous avions une crainte qui nous coupait un peu l’appétit, maintenant nous avons:
une faim de gravir,
une faim de montagne,
une faim de douleur musculaire une faim de victoire sur nous-même.
Salut Thierry,
La beauté et le silence des montagnes nourrissent l’âme de ce duo il ‘e peut naître que de la richesse philosophique.
Bien amicalement
Pascal
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L’altitude vous inspire de riches méditations et de bien belles humilités. Moi, ce genre de promenade avec des vélos surchargés me laisse bouche bée.
« Bravo » est le seul mot qui résume mon admiration !
Amitiés,
Thierry
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