Via Algarviana. Rando 11 ème jour.

Nous avons bien dormi dans ce petit coin du Portugal, l’aube se pointe; le silence de la nuit est encore présent, il est rompu par le chant du rossignol des rivières 🐦 qui se trouve dans un buisson à proximité de la tente.

Moment divin, instant de grace. À ce moment je me suis dit : peut-il y avoir moment plus riche ? Connaitre un tel instant est une leçon de vie !

Le soleil brille et accompagne nos premiers pas, nous avançons dans une grande vallée avec beaucoup de verdure. Dans cette partie de la Via Algarviana des dalles de marbre sont gravées et représentent des métiers de la vie agricole de l’Algarve, dont certains ont disparus.

Les chèvres d’Algarve, cette race est en forte diminution.

Une femme qui fabrique des objets agricoles a partir de feuilles du palmier  » chamaerops humilis ».

Ci-dessus le leveur de liège.

Ci dessous, la cueuillieuse de figues, fruits important dans la région.

Le vendeur d’articles multiples qui passait avec sa mule de hameau en ferme isolée.

Quand je vois le materiel vétuste et le manque de moyen des agriculteurs qui sont encore en activité, il est facile de comprendre qu’aucun jeune ne reprendra ces fermes. D’ici quelques années la friche aura encore avancée et encore de nouvelles maisons seront à l’abandon.

Pendant ce temps, les énormes céréaliers de la Beauce ou la Brie touchent des subventions par milliers d’euros et travail avec un materiel ultra sophistiqué. Il serait temps de revoir cette répartition des aides agricoles. Aider ces petites fermes, perpétuer la vie dans ces zones rurales, maintenir des paysages harmonieux, empêcher le feu de se développer grace à l’entretien ; très belle idée, mais pas rentable m’a t-on répondu dans les instances agricoles ! Quand va t-on changer cette politique de l’argent maître et revenir à l’humain? Combien de catastrophes va t-il falloir encore vivre ou observer ?

En nous dirigeant vers l’ouest, nous remarquons que la végétation est plus en retard, pas étonnant avec ce vent froid qui souffle encore aujourd’hui, les mimosas sont seulement en fleur.

Ce matin je vais vous parler de quelques fleurs : oxalis pes pacrae ou oxalis pied de chèvre, une fleur jaune éblouissante que l’on trouve facilement et qui crée des parterres dorés dans les prairies.

Vous coupez la tige le plus bas possible et vous la mettez en bouche, vous allez avoir un puissant côté acidulé qui rafraichi quand vous avez très soif.

La bourache, vous pouvez manger la fleur ,

vous croirez manger une huitre. Fleur à déposer sur vos salades pour les égayer.

Les capucines ; la fleur et la feuille se mange.

Quand je faisais des tables d’hôtes à la ferme, je proposais des salades de feuilles de capucine. C’était un met apprécier en Alsace il y a quelque décennies, surtout lors des mariages. Nombreuses sont les fleurs bonnes à manger telle la fleur de calendula. Vous faites une belle salade verte, un peu de tomates, du bleu des fleurs de bourache, l’orange de la capucine et comme vous êtes au Portugal n’oubliez pas quelques olives. 😉

Nous voici Barao do Sao Joao des œuvres d’art sont exposées dans la rue, j’ai retenue celles-ci :

Nous traversons une belle forêt de pins qui nous mène au sommet d’une butte. De là nous avons une vue sur le sommet de Monchique au centre, le Mont Picota à droite, il y a quelques jours nous étions la haut ! En nous retournant à l’horizon nous apercevons l’océan. L’arrivée est proche !

Ce vent violent et froid commence à faire souffrir Laetitia, Si ces pieds aiment ce type de montée que nous avons encore eu aujourd’hui,

ils ce sont mis à souffrir sur les grandes pistes d’un plateau où un incendie à tout ravagé et où le vent par rafale nous déstabilise. Et ce n’est pas ce bois d’eucalyptus qui nous protége. En la voyant j’eus pitié d’elle et je me suis dit qu’il serait peut être temps de s’arrêter.

Il nous fallu parcourir encore trois kilomètres avant de trouver un lieu de bivouac protégé du vent. C’est son mental qui lui permis de terminer les 36 kilomètres de la journée.

Dans la tente, les doigts de pieds en éventails elle retrouva vite le sourire.

Arriverons nous demain ???