Via Algarviana. Rando 14 ème jour.

Nous nous réveillons au moment où le ciel se colore de belles teintes rouge/orange.

Impossible de rester enfermé dans la tente et rater le spectacle. Pourtant le vent qui souffle n’est vraiment pas chaud, tanpis nous allons braver cette fraicheur/froide pour prendre le petit déjeuner devant le lever du soleil. Face à nous, un vol d’oiseaux que nous pensons migrateurs, d’autres vols vont se succéder.

Sur cette côte, l’originalité c’est que l’astre émerge de la mer, cela rend cet instant encore plus solennelle. Des levers de cette magnifique boulle de feu j’en ai déjà observer des dizaines et l’émotion à la vue de cette féérie reste aussi forte. Je dirai que les sensations sont inexplicables.

La naissance du jour, l’arrivée de la lumière, l’illumination du ciel, l’astre sortant de la mer, les rayons se reflétant dans l’eau , le chant des oiseaux qui s’élèvent des taillis ; tout cela est d’une harmonie qui se déroule à la perfection. C’est divin et ça nourrit l’âme.

Le spectacle terminé, nous retournons à la tente pour ranger et plier bagages. Mais d’abord, nous nous calfeutrons dans les duvets pour nous réchauffer un peu et surtout les mains.

Chemin, sentier, piste se succèdent, alternativement nous longeons la mer puis nous nous en éloignons. Le sommet des falaises nous offre un panorama époustouflant sur l’océan et ses plages.

Nous profitons des senteurs qui émanent avec l’arrivé de la chaleur. Bien sur le ciste, mais aussi le pin maritime, le fenouil et le romarin sauvage.

Ce sentier des pêcheurs, de Sagres à Lagos est certainement le plus technique de tout notre parcours, des pentes difficiles avec des cailloux qui roulent sous les chaussures, du rocher, des racines et l’à-pic des falaises.

Nous y avons croisé une dame qui ne pouvait faire qu’une chose descendre sur les fesses tellement la pente lui faisait peur. Nous avons vu des jeunes en espadrilles qui tenaient à peine debout et doubler d’autres personnes dont les genoux les faisaient souffrir.

C’est ici, que nos chaussures de rando et nos bâtons de marche ont été de la plus grande nécessité. Nous nous régalons sur ce genre de terrain technique.

Nous avons aussi croisé la maisonette de nos rêves dans un vallon bien calme et isolé.

L’océan prend des couleurs de mer des Caraïbes et la transparence de l’eau nous permet d’observer les fonds marins.

En arrivant sur le village de Burgau, un coup de colère pour ces villages de vacances avec pour chaque maison une piscine,

société de consommation irresponsable et en se retournant une belle plage à deux pas. Ce monde est fou et imbécile !

Heureusement dans le village, il reste quelques maisons traditionnelles.

Pour digérer tout cela, une pinte de bière et du frango piri piri avec patatas maison dans un cadre de rêve ! Elle est pas belle la vie de randonneur ?

Il fait très chaud et l’écart de température est assez inimaginable entre le matin et le soir où nous devons avoir 10° environ et la journée où au soleil le mercure doit dépasser les 25°.

Ces falaises sont très fragiles et régulièrement des pans entiers s’effondrent.

Nous passons la bourgade de Luz et sommes dans le coeur du tourisme aisé où les prix sont adaptés. L’Algarve c’est aussi une côte qui se bétone… Et un ciel menaçant pour la soirée.

Depuis ce promontoire on aperçoit Lagos, il nous reste 7 kilomètres pour y arriver, nous les gardons pour demain.

Pour notre dernier bivouac un bel emplacement dominant l’océan.

Notre journée ce termine avec 24 kilomètres pour un dénivelé positif de 668 mètres et de 453 en négatif, sportif le bord de mer !

Et demain ne ratez pas notre fin de baroud et notre retour.