La Sierra Nevada, dans un dédale de roches à 3000 mètres !

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Ce matin le vent est toujours bien présent avec force et fraicheur.

Il nous provoque quelque soucis pour plier la tente et nous devons avoir un regain de vigilance.

Avant de prendre le petit déjeuner nous avons tout remballer et nous nous abritons derrière quelques gros rochers pour manger face au soleil levant.

L’astre céleste s’élève tranquillement et le vent de la même manière se calme.

La flèche indique notre lieu de bivouac.

Nous repartons tout schuss dans la rocaille pour retrouver la trace GPS.  Nous arrivons sur la crête qui dès le matin nous offre un horizon époustouflant, mais gardons notre souffle, nous allons en avoir besoin.

Dans la montée très raide qui se trouve face à nous se dessine un semblant de sentier et effectivement des cairns nous guide. Démarrer à froid avec un dénivelé de 200 mètres dans de la pente très raide, les muscles ont un peu de mal à digérer la violence de l’effort.

Nous parvenons au sommet du

Puntal de Vacares 3136 mètres.

Les lagunes du même nom sont justes en dessous de nous. Il n’est pas prévu de nous y rendre.

Devant nous deux sommets à plus 3000, on se demande bien par où on passe et on s’attend à de la difficulté.

Il y en a un sur la droite que l’on distingue mal et celui qui parait immense, mais n’atteint pas 3100.

Nous évoluons dans des éboulis de roche qui sont heureusement presque toutes stables, restons quand même vigilants. Si nous sommes souples, nous ne sommes pas des chamois !

Nous suivons des cairns jusqu’au moment où ils nous indiquent différentes directions. Dans tous les cas cela devient de plus en plus compliqué et l’on commence à se demander où est-ce que nous nous sommes engagés !

Un beau rocher se dresse devant nous, mais ce n’est pas encore le sommet.

Flèche rouge premier sommet, la jaune le deuxième.

Nous passons un petit névé ; le moral est toujours là malgré la difficulté qui augmente.

Trouvez la boule de neige !

Enfin voici le Puntal de las Calderatas, 3066 mètres d’altitude.

L’imbroglio de roches et de profondes crevasses prouvent que nous sommes dans une calderas. D’après la carte nous devons rester sur la crête.

Je pars devant et très rapidement je me retrouve dans une situation vertigineuse à l’étroit sur une dalle avec un vide impressionnant.

Je reviens sur mes pas, explique la situation à Laetitia et nous refusons de nous aventurer, car en regardant la suite de la crête, nous quittons l’activité randonnée pour une activité d’alpinisme.


Nous ne gravirons pas le Puntal de El Goteron situé à 3067 mètres. J’ai toujours un pincement au coeur de ne pas réaliser notre objectif, mais il faut laisser parler la sagesse.


A travers les pierriers, les rochers et dalles bringuebalantes nous piquons en direction des lagunes.

Nous avons parcouru

3 kilomètres en 3 heures de temps.

Arrivés aux lagunes de Vacares, un peu fatigués, nous effectuons notre pause repas. Nous économisons un peu la nourriture, car nous avions prévu deux bivouacs et là, il est évident que nous allons être amenés à en faire trois. Ou bien abandonner l’escalade du Mulhacen, mais cette idée ne parvient pas jusqu’à notre esprit.

Laetitia est soulagée d’être revenue sur un terrain plus stable.

Les flèches, sur la photo ci-dessous, indiquent notre descente depuis la crête.

Pendant notre repas nous sommes étonnés d’entendre un éboulis de pierre dans la falaise, relevant la tête près à observer chamois ou bouquetin, nous sommes ébahis de voir deux randonneurs. Depuis le croisement de l’équipage d’un autre temps nous n’avons vu personne.

Nous effectuons aussi notre ravitaillement en eau, une oasis au milieu de ce monde minéral.

Et quelle eau fraiche et pure !

Avec quelques perles

Toujours le même rituel, après le repas comparaison de la carte, du GPS et observation du terrain et nous repartons.

Nous croisons une belle cascade qui dans son chant, nous offre la joie au cœur pour gravir vaillamment le troisième sommet plus haut de la sierra Nevada.

Laetitia me  montre le chemin, de loin il est impressionnant, vu la pente et le devers, mes jambes flagellent quelques instants. Je les rassures en leur disant que l’effet d’optique est toujours un peu trompeur.

Pas après pas nous y arriverons bien.

Nous y voici dans cette montée et dire que nous l’avons grimper en chantant serait un mensonge plus gros que tout le massif dans lequel nous usons les semelles de nos chaussures, mais la sente bien tracée est raide. 

Dans de telle situation, je me concentre à l’écoute de mon corps pour adopter le rythme qui lui convient et terminer l’ascension pas trop essoufflé, mais surtout je veux éviter l’asphyxie.

Nous voici sur la crête et pour la première fois ; moi avec ma carte et Laetitia avec le GPS, nous ne sommes pas d’accord sur le lieu où nous pouvons être. Et en montagne cela change beaucoup de choses.

Mais où sommes nous ? Où allons-nous ?

Mais notre confiance en la vie fait en sorte que nous sommes toujours au bon endroit au bon moment, voilà qu’arrive les deux randonneurs que nous avions apperçu tantôt.

Ils sont Espagnols Catalans nous disent qu’ils parle un tout petit peu français, mais en définitive parle très bien et confirment que Laetitia à raison, nous sommes au bon endroit pour gravir l’Alcazaba.

Ils repartent d’un bon pas alors que nous prenons un peu de temps à ces altitudes un énervement même léger, fatigue autant qu’une montée. Enfin l’essentiel, nous sommes sur la voie du sommet.

Ces deux randonneurs qui ont le pas allègre, me font évaporer tout sentiment de déception d’avoir évité un sommet de 3000. Ils ont fait la traversée de tous les plus de 3000, sans redescendre à l’inverse de nous.

Il nous faudra plus d’une heure pour l’atteindre ce sommet, aucun sentier en vue, nous marchons d’objectif rocheux en objectif rocheux. De plus ces montagnes sont taquines, on aperçoit un sommet et satisfait nous nous disons nous y sommes presque. L’objectif atteint, un autre sommet apparait qui n’est toujours pas le vrai sommet.
Je vous raconte pas la joie qui nous envahit quand notre regard appercoit l’Alcazaba et encore plus grande quand nous y sommes et avons vaincu ses 3371 mètres d’altitude.

Nous retrouvons nos deux conseillers Espagnols et un couple qui casse la croute. Il y a un peu de monde, c’est un signe que l’on se rapproche du maître des lieux le sommet des sommet, le Mulhacen.

L’Alcazaba porte se nom, car de l’une de ses faces il fait penser à un bâtiment de l’architecture arabe. En attendant il nous surprend, car il a deux sommets.

Mais aussi par un chamois qui a compris que la venue du randonneur est une aubaine pour s’engraisser facilement pour passer l’hiver.

Le panorama de ce sommet est extraordinaire et nous allons prendre du temps pour admirer.

Nous repartons sur un plateau en direction d’un col qui va nous permettre de descendre aux sept lagunes.

Avant la descente un regard en direction de l’Alcazaba.

Tout au font l’Alcazaba troisième sommet le plus haut de la sierra Nevada.

Nous voici au dessus des sept lagunes, c’est prenant comme paysage. Surement plus pour nous, car nous ressentons tous ces moments comme des récompenses de nos efforts.

Nous trouverons notre lieu de bivouac quelque part la en bas. Elles ne sont pas toutes visibles mais il y en a bien 7.

Cette fois-ci, nous abordons une descente très technique, il ne faut surtout pas glisser et les muscles des cuisses sont fortement sollicités pour nous freiner.

La flèche indique le début de la descente, après le sentier zigzague dans les éboulis de la pente

De loin nous observons où nous pourrions poser notre cabane pour la nuit, cela ne va pas être simple. Entre les rochers, le terrain pierreux et nous ne construisons pas de grands espoirs avec la verdure qui doit être un secteur bien humide.

Nous cherchons remarquons que nos collègues espagnols se sont déjà trouvés un petit coin au sec. Nous voyons bien quelque place, mais bien souvent humide ou encore en pente. Nous finissons par trouver un lieu derrière une grosse roche qui a déjà du servir de point de bivouac.

Bivouac à une altitude de 3030 mètres.

Nous sommes encerclé par l’eau. Elle court partout au milieu de cette herbe bien verte avec des reflets changeants.

Un beau torrent tout proche, c’est formidable pour se rafraichir les pieds,

Je crois que je n’aime l’eau que dans les situations inaccoutumées. Cette journée nous ayant bien fait transpirer rien de tel qu’une bonne thalasso.

Les bouquetins viendront pâturer tout près de nous et resteront impassible. Dans un tel lieu, le mieux c’est d’écouter le chant du torrent, respirer profondément l’air pur et se laisser envahir par le bien être.

Au loin nous observons un troupeau de vaches sur une crête et c’est une belle montée qui nous attend dès le lever demain.

Pour l’instant, nous profitons du coucher de soleil sous la surveillance du Mulhacen

4 commentaires sur « La Sierra Nevada, dans un dédale de roches à 3000 mètres ! »

  1. Vous frôlez l’exploit sportif, tous mes compliments pour ces conquêtes aériennes. En effet, le massif est très minéral et particulièrement sauvage. Le risque est présent, et il faut compter sur la vigilance de tous les instants. Et tout cela à 3000 m d’altitude ou presque ! Belle aventure bien documentée, bien expliquée et illustrée par des photos étonnantes de vérité. Merci !
    Bon courage, Thierry

    Aimé par 1 personne

  2. Heureusement que vous nous montrez quelques fleurettes, sinon on pourrait croire à une téléportation sur Mars,
    En tout cas , de superbes photos.
    Vous êtes courageux. BRAVO

    Aimé par 1 personne

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