Livre « Tête à tête avec la Sierra Nevada andalouse » à petit prix sur kobo.
- Une étape de 27 kilomètres
- Deux sommets à plus de 3000
- 580 mètres de dénivelé positif
- 2885 mètres de dénivelé négatif!
Venez, accompagnez-nous tout au long de cette journée !

Laetitia a vraiment passé une mauvaise nuit avec son mini tapis de sol. Je crois bien qu’il serait plus sage de modifier nos prévisions et prévoir un retour aujourd’hui même.
Nous allons voir comment nous évoluons dans ce massif, mais produire un effort sans avoir bien dormi n’est pas de ce qu’il y a de plus agréable. Et pour nous ces randonnées doivent rester un plaisir.
Il ne fait pas très chaud à ces altitudes, surtout quand le vent se lève, accompagnant le soleil qui illumine les sommets proches.
Cependant, dans un tel décor le petit déjeuner se prend dehors.

C’est alors qu’un bouquetin se découpe sur la crête, ne sommes-nous pas les rois du monde ?

Cette fois-ci, nous ajustons notre sac à dos et nous voici parti sur un sentier bien tracé ; avec une pente régulière qui nous permet, malgré le peu d’échauffement de nos muscles, de monter à un bon rythme. C’est nécessaire pour nous réchauffer et cela ne nous empêche pas d’avoir l’onglé.
Nous arrivons d’abord au refuge Forestal Elorrieta. Il nous fait plus penser à d’anciennes casemates militaires d’une guerre passée qu’à un refuge de haute montagne. Nous préférons regarder le panorama qui se dévoile à nos yeux.

A partir d’ici, plus questions d’apercevoir la trace d’un sentier, car nous évoluons dans un dédale de roches.

Nous distinguons le sommet, ce qui nous aide à nous orienter, nous voici au :
Pico de Virgen 3250 mètres d’altitude.


Pour gravir notre prochain sommet de plus de 3000, il nous faut rejoindre la crête voisine ( flèche rouge ) et le sommet se trouve sous la flèche verte. Il est distant de 7 kilomètres.
Ici à nouveau plus de sentier, Laetitia reprend le GPS et nous suivons la trace. Mais arrivés au niveau de la barre rocheuse (flèche orange ) nous ne trouvons point de passage ou alors beaucoup trop vertigineux pour nous, surtout avec les sacs à dos, l’équilibre n’est pas la même.
Je suis un peu déçu d’éviter cette rando de crête variant d’une altitude de 2900 à 3100 mètres.

Pour l’instant nous piquons vers une lagune qui va nous permettre de retrouver le sentier. Ces lagunes ont la particularité d’être différentes que ce soit leur couleur ou leurs abords.

Dans les derniers textes je parlais de chamois, de bouquetins, il faut que je rétablisse la vérité au sujet de ces animaux magnifiques et très paisibles.
Ce sont des Cabras Montes ou bouquetins Ibériques qui nous observent de toute part alors que d’autres continuent a chercher le meilleur brin d’herbe au milieu de toutes ces roches.

Le mâle, appelé bouc, a de grandes cornes en forme de lyre. Le dimorphisme sexuel est très marqué, les femelles nommées étagnes possèdent des cornes droites ne dépassant pas 25 centimètres. C’est une race endémique de la péninsule Ibérique dont la plus grande concentration se trouve dans la Sierra Nevada.


C’est incroyable ces sentiers espagnols.
Ils ont un super balisage puis tout à coup tout signe disparait.
Parfois, selon la carte on devrait trouver un sentier et il n’y a rien.
D’autres fois, aucun sentier sur la carte, mais sur le terrain une belle sente.
Plus rien ne nous surprend et encore moins ces chaines installées un peu au milieu de nulle part pour nous aider à un passage vertigineux.




Cette fois-ci, c’est une montée bien raide mais courte qui nous attend, nous l’avalons en 20 minutes pour atteindre :


un dernier effort et nous y sommes..
Le sommet El Caballo, 3011 mètres

Toujours cette récompense :
le regard qui embrasse un panorama exceptionnel, les yeux pétillent, gourmands de se repaître de ce plat de montagnes, de vallées, de nuages qui est intarissable.

Nous prenons la décision de descendre jusqu’au fourgon pour éviter à Laetitia une nouvelle nuit à dormir sur le dur.
Soit parcourir 17 kilomètres et redescendre à 700 mètres d’altitude, la différence va être pénible, mais c’est la meilleure solution.
De grosses masses de nuages qui étaient bloqué sur la mer remontent vers les sommets.

Et très rapidement, nous nous retrouvons dans la brume. A ce moment nous sommes bien contents de ne pas être sur une crête sans balisage.
Toujours au bon endroit au bon moment !

Nous croisons de cairns qui ici ne nous servent à rien, car le sentier est bien balisé en jaune et blanc. Mais d’en parler cela me permet de vous présenter un cairn artistique et vous dire que les espagnols les appelles cascajales.

Nous descendons rapidement ( 5km/h) les muscles des cuisses sont fortement sollicités, mais la décision est prise alors nous sommes déterminés. En nous retournant, on constate notre efficacité le sommet est déjà bien loin.

Plus on descend, plus la chaleur nous enserre, on étouffe. L’écart entre la fraicheur des sommets et cette chaleur écrasante est difficile. La plante des pieds commence à nous brûler.
Comme nous sommes passés par là à la montée, nous savons où nous allons pouvoir nous rafraîchir. En attendant la nature nous offre un brin de fraîcheur et d’élégance.

Enfin voici le rio de Lanjaron, et nous n’hésitons pas à ramener la température de notre corps à des normes acceptables !
Il nous reste encore 1h30 de descente, surement la partie la plus pentue et en plein soleil. Même si il est 17h, le soleil andalous frappe fort. Alors…


C’est surtout nos pieds qui sont contents et nous voici parti pour le dernier round.
La chaleur est suffocante, nous arrivons à 19 heures, trempés de sueur à notre fourgon garé à Lanjaron après 7 heures 50 de marche.
Nous dormirons sur une aire de pique-nique à l’entrée du bourg. Enfin Laetitia dormira, mais pour moi, il fait beaucoup trop chaud, mais où est la fraîcheur des sommets ??
Sur les hauteurs la température atteint environ 16° en journée.
Dans les vallées, la température monte jusqu’à 37°, voire plus.
Choc thermique garantie !!
Ce vendredi matin nous allons faire la pire des choses pour des montagnards amoureux des grands espaces et du calme ; nous nous rendons à Grenade.
Seul endroit où nous trouverons un magasin de montagne digne de ce nom.
Je dors pendant que Laetitia conduit et je me réveille dans un embouteillage à l’entrée de la ville.😥
Ne nous plaignons pas, nous trouvons après quelques manoeuvre de Laetitia une place proche d’une laverie et à 700 mètres du magasin de montagne.
Nous y trouvons un matelas de rando de la marque Thermarest, le neo air Venture.
J’en profite pour me racheter une paire de bâtons de marche, car ceux que j’utilise sont très fatigués.
Nous sommes allés au magasin : Deportes Sherpa Granada. Bien achalandé en matériel de qualité pour la randonnée, l’escalade et les sports d’hiver.
Tout cela terminé, on se ravitaille en nourriture et vite nous repartons dans les montagnes à 1500 mètres pour un super coucher de soleil

Et un petit déjeuner de rêve !

Nous préparons une autre rando avec toujours des sommets à plus de 3000 mètres.
Nous vous réservons encore de belles découvertes dans cette Sierra Nevada.
Merci beaucoup Thierry pour ce témoignage élogieux. Cela fait plaisir de savoir que j’arrive à retransmettre nos efforts et parfois inquiétudes. Nous sommes tombés amoureux de ce massif.
Bien amicalement
Pascal
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Quand on vit au ras des pâquerettes, contempler ces photos et rêver devant vos efforts rend humble et envieux. C’était une lecture passionnante, beaucoup ont dû vous suivre pas à pas et vivre vos hésitations face à une sente inconnue, vos moments de fatigue comme vos instants d’exaltation. A tout le moins, certains dont je suis, connaissent mieux – grâce à vous deux ! -, ce massif magnifique que l’on voit de loin en longeant la côte en voitiure, ou de haut quand on vole vers le Maroc. Bravo et merci !
Amitiés, Thierry
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