Avant de vous parlez de notre journée je vais revenir sur le balisage des chemins et surtout faire des excuses concernant ce que j’avais affirmé lors de notre première randonnée.
Je m’explique ;
Voici quelques temps que nous parcourons ces montagnes et nous observons les quelques espagnols que nous voyons. Ils se déplacent sans problèmes et nous commençons à faire comme eux.
Il suffit d’avoir l’œil, bien regarder la trace et être vigilant aux cairns.
Pour avoir beaucoup randonné en France, voire en Allemagne ou en Suisse, j’en déduis que nous sommes des nations trop assistés, trop accompagnés.
Avec nos sentiers super balisés où se trouvent régulièrement des panneaux indiquant le nom des lieux, avec soit le kilométrage ou le temps de marche, nous sommes trop gâtés.
Alors quand nous arrivons dans un pays où tout cela n’existe pas, en bon Français que je suis, je peste.
Je vais vous parler d’une montagne que je connais par cœur : les Vosges.
Souvent elles font rigoler les randonneurs qui les insultes en les nommant » montagnes à vaches « . Et pourtant tous les ans, on dénombre des accidents graves, voire mortels. Pourquoi?
Justement, un super balisage incite toutes personnes à s’aventurer sur n’importe quel chemin avec un très mauvais équipement. Par exemple le sentier des roches qui est technique et un peu vertigineux. Tous les ans la sécurité est améliorée avec des passerelles, des chaines ou des câbles et des échelles. A l’entrée un panneau informe que ce sentier est praticable à la condition d’un bon équipement. Et tous les ans des gens s’engagent avec des sandalettes, nous en avons déjà vu en tong.
Ici, donc pas de balisage et des sentiers techniques, moins de monde et les espagnols qui randonnent sont de vrais montagnards bien équipés.
Pourtant avec la route du Veleta où les parkings se situent à 2500 mètres, la montagne est très accessible. Comme elle n’est pas balisée, elle est réservée au vrai montagnard. Nous sommes rentrés dans cette caste.

Et aujourd’hui, nous nous sommes engagées sur des sentiers qui ne nous donnaient pas confiance, pas du tout.
Lors de nos randonnées, il y avait des sommets et des sentiers où nous ne nous étions pas engagés, invoquant la prudence. On se trouve toujours les bonnes excuses.
Et dimanche dernier, on voit sur l’un de ces sentiers un groupe d’une dizaine de personnes. Nous les avons observé quelques temps et ils évoluaient rapidement dans un pente qui semblait impossible.
Notre curiosité fut ravivée et sûrement notre ego un peu taquiné. Au retour de notre dernière rando, comme nous avons franchi quelques passages vertigineux nous nous sommes dit :
- Nous devons en avoir le cœur net, nous devons allez nous rendre compte par nous même. Soit ça passe et c’est super, soit on sent que l’on est plus en sécurité et dans ce cas, il n’y a pas honte de faire demi-tour.
Ce matin, réveil à 5h 30 et la journée commence merveilleusement bien par une super lune qui se couche

et qui prend des couleurs rose, ocre, enfin indéfinissable. C’est extraordinairement magnifique et émouvant alors que le café n’a même pas réveillé toutes mes cellules.
Petit déjeuner et nous grimpons à nouveau la pente du Veleta avec le soleil qui se lève

Mais notre objectif n’est pas le pico Veleta mais une crête rocheuse qui bloque la vallée à une altitude variant de 3000 à 3200 mètres.

A droite un télescope pour l’observation de la voie lactée.
Nous amorçons le sentier, qui dans ces éboulis est bien voyant. Nous sommes tout de même impressionnés quand nous voyons la falaise vers la quelle nous nous dirigeons et notre chemin se trouve quelque part là-haut.


Pour l’instant nous repartons confiants.


Cette fois-ci les choses se complique et les mains deviennent utile pour se hisser.

Le sentier nous demande une forte concentration et nous délaisserons les photos, sauf pour partager avec vous la prestance de ce male cabras.

Nous atteignons le Carihuela à 3284 mètres d’altitude.
Laetitia en est folle de joie !

Nous regardons vers Grenade et la station de ski qui est au pied du Veleta.

Il nous reste 2 kilomètres, d’après ma montre, pour nous sortir de ce monde de falaise. Content de cette première réussite, nous repartons et traversons un lieu particulier avec un sable jaunâtre et une roche qui peut-être le gardien de cette espace..


Cette fois-ci, cela se complique !











Et voici les portes de sortie ou d’entrée de ce sentier, balisage originale, mais bien sympathique !
Cela nous a demandé de l’assurance, de la concentration, c’est est un très bon exercice pour le corps. Une fois la crainte dépassée, nous nous sommes pris au jeu et en avons tiré du plaisir.
Après tout ça, nous avons un creux à l’estomac ! arrivés sur de grande dalles un seul besoin nous taraude: manger. Ces paysages grandioses nous nourrissent d’un sentiment indéfinissable et c’est des heures que nous pourrions rester en extase ou en médiation en ces lieux.

Dans cette rudesse et froideur de la pierre, une touffe d’herbe avec sa fragilité et sa finesse.
Et pourtant ici à 3100 mètres après les froids de l’hiver, le vent, la chaleur de l’été. Les écarts de températures peuvent aller de -35° à + 35°.
Ces plantes cachent une indispensable puissance pour arriver en peu de temps à se glisser entre ces roches, grandir et trouver l’eau de la vie, car les étés sont secs.


Tout proche de nous, un sommet nous taquine, voire nous provoque, il n’est pas encore dans notre registre des sommets qui ont eu la chance de sentir la force de nos pas. Il est tout juste midi, nous nous sentons en pleine forme et sûr de nous, allons-y !

A nouveau des éboulis coupent le sentier, des cairns plus loin nous indiquent qu’il ne faut pas hésiter à utiliser les mains ou adopter des positions pas très esthétiques pour continuer. Ce que nous recherchons c’est l’efficacité.

Et à la clef, le succès ! Nous sommes au sommet Tozal del Cartujo 3152 mètres.


Mais les difficultés ne sont pas finies pour autant, avec le cœur léger et la vigueur de la confiance plus rien ne nous inquiète.




Cette fois-ci, c’est la sortie de ces chemins de hautes altitudes, il ne nous reste plus qu’à descendre et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de moins fatiguant. Comme dans ce cas là, nous déroulons nos foulées et les muscles des cuisses sont bien sollicités. Dans certains passages abruptes, il est plus facile pour nous de descendre en petites foulées.

Après la roche, le vent et l’altitude, la couleur verte revigorante, le clapotis de l’eau du ru et la douceur des petites fleurs offrent à nos sens de la plénitude.

Le sentier traverse la station de ski où nous faisons des rencontres particulières.



Salut,
Quand on a randonnée dans les Vosges voir les Alpes ou d’autres massif il est surprenant quand même de voir si peu de balisage. Cela à un inconvénient en rendant plus difficile et fatiguant la rando. De plus nous avons vu des sentiers inexistants sur la carte on aurait bien aimé savoir ou ils pouvaient nous emmener. Par contre un avantage que nous avons apprécié de ce fait je pense qu’il y a beaucoup moins de monde dans ces montagnes que les Alpes par exemple, les grands espaces sont à nous.
Et on fini par avoir l’oeil de la trace et du cairn. Nous avons fait un peu du GR et parfois même certain PR il faut se mettre à la recherche de la trace. Les Espagnols aiment peut être les jeux de pistes ??😂
De quel région êtes vous en France ?
Et qu’est-ce qui vous a attiré vers la Sierra Nevada ?
Amitiés des hauteurs
Pascal
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Merci pour ce partage d’expériences. De notre côté nous sommes adeptes des longs treks avec tente etc sur le dos. Et nous avons justement traversé les Vosges l’an dernier et sommes cette année en Sierra Nevada 🙂
Concernant les sentiers, j’ajouterai une nuance: que les sentiers soit difficiles à suivre à 3000m, sur des terrains accidentés, je comprends. Et nous assumons de galérer un peu, à la carte et à l’altimètre c’est normal 🙂
Autant là où je suis plus frustré c’est concernant l’état du GR240 et je laisse ici un message à ceux qui s’y intéressent : c’est très loin des standards d’un GR où normalement, on est censé avancer sans perdre la trace toutes les 2h, c’est terriblement épuisant et frustrant, et on voit bien que le balisage n’est pas entretenu.
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Ho oui! Ça grimpe et on y prend goût. Cette montagne nous envoûte !
Unir la carte et le GPS peut-être une solution raisonnable. C’est vrai que l’on voit de plus en plus de monde avec le portable en main. La montagne ne serait-elle pas faite pour nous libérer un peu de ces ustensiles modernes ?
Amicalement
Pascal
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Ouh la la ! çà grimpe de plus en plus en alpin dans ce coin de la sierra, certains passages sont vertigineux, c’est bien visible sur vos photos toujours aussi impressionnantes. J’ai beaucoup aimé, Pascal, tes observations sur la balisage *** de nos sentiers français: tu as peut-être bien raison d’écrire que les randonneurs n’ont plus qu’à se laisser guider tant les balises de la FFRP sont parfois nombreuses.
Malgré cela, certains se perdent bêtement car ils ont les yeux fixés sur leur GPS… ! Finalement, s’arrêter de temps en temps et faire une petite triangulation visuelle avec 3 repères sur carte IGN, çà marchait pas si mal. Avant !
Amitiés, Thierry
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