Livre « Tête à tête avec la Sierra Nevada andalouse » à petit prix sur kobo.
Nous sommes a Capileira pour profiter d’un bon

que nous avions découvert il y a 2 semaines et si vous êtes dans la région nous vous le conseillons vivement.

Mais ce n’est pas la seule raison qui nous a amené à ce magnifique village de l’Alpujarra.

Lors de notre montée du Mulhacen, point culminant de la Sierra Nevada, je vous disais que l’on pouvait y acceder par trois face :
- Lors de notre voyage à vélo en septembre dernier, nous l’avions gravi sur sa face la plus facile.
- Après notre bivouac aux sept Lagunes, nous l’avons monté par sa face la plus technique.
- Il ne nous reste plus qu’à l’escalader par sa face la plus difficile.
C’est pour cette raison que nous sommes là, effectuer cette montée de 2 km dans une pente de caillasse abrupte.
Nous avons descendu ce sentier et nous avons constater que ceux qui montaient tardivement sous le soleil qui darde fort ses rayons, souffraient.

flèche verte notre point de départ, une lagune derrière cette crête,
flèche rouge un sentier grimpe dans ce mur de caillasse.
Après avoir pris cette décision avec Laetitia, je me demandais :
Pourquoi avons nous besoin de nous lancer de tel défi?
Pourquoi s’engager dans un projet où nous savons que nous allons en baver, souffrir ?
Mais déjà là, j’ai le sentiment que les mots utilisés ne sont pas exacts. Ces deux mots n’ont rien à voir avec ce que nous vivons, car jamais nous ne plaignons de la difficulté.
N’aurions pas tout simplement l’amour de l’effort !
Et là toute expression négative perd son sens ! L’effort, activité devenu presque tabou, voire folie dans notre société ou tout est construit pour effectuer le moins d’effort possible. Quand j’observe, je vois que tout est bâti autour de deux axes: la facilité et la vitesse.
Facilité, vitesse cela va à contre courant du sens de la vie. C’est à l’inverse de la randonnée qui est effort et lenteur. Les champions sportifs, les personnes qui sont en haut de l’affiche, sont enviées, mais il faut avoir conscience de l’effort qu’ils ont fourni pour y parvenir.
Il faut retenir ou savoir que l’effort permet de réaliser des activités extraordinaires, mais souvent le mental intervient en disant : ce n’est pas possible, ce n’est pas pour toi, tu n’y arrivera pas…
Et quand on est capable de donner le petit coup de pouce, le bénéfice de l’effort fourni se ressent rapidement.
Serait-ce une drogue ? Un besoin ?
Certains diront, c’est dû aux trois hormones des sportifs : l’endorphine, la dopamine et l’adrénaline. Certainement qu’elles jouent un rôle sur un bien être, je ne vais pas contredire les scientifiques.
Mais je pense que cela va bien au delà d’un savoir scientifique. Pour moi ce qui se passe est au niveau des sentiments et c’est intime, différents d’un individu à l’autre et pas obligatoirement explicable. Tel que le plaisir d’avoir réussi un défi personnel. De s’être dépassé, de se prouver que l’on peut aller plus loin.
Enfin je me rend compte que pour nous, c’est un jeu. On s’amuse et n’est-ce pas là, la plus belle des choses ?
L’effort en lui même nous apporte déjà un contentement et un assouvissement.
Le fait que ce soit personnel et intérieur, rend compliqué d’apporter une réponse claire. Ce que je peux dire, pousser sur sa musculature, élever sa fréquence cardiaque cela permet de sentir son corps en vie et déjà apporte un certain plaisir.
Mais la montagne apporte de la plénitude par sa hauteur, sa grandeur. Elle nourrit l’esprit par la puissance qu’elle dégage. C’est peut-être tout simplement cela qui nous donne force et joie.
Donc ce soir nous ne sommes pas dans une baisse de moral à nous dire cela va être très dur. Nous sommes dans un contentement, une réjouissance de ce qui nous attend.
Oui cela peut paraître bizarre, mais n’est-ce pas lorsque que l’on atteint cette ligne que commence la danse de la vie ?
Il fait très chaud, nous attendons 17 heures avant de nous aventurer sur ce chemin qui monte face ouest, donc en plein soleil.
Nous avons 14 kilomètres à parcourir et un bon dénivelé pour monter notre bivouac au plus prêt de cette fameuse ascension.

Nous transpirons sur cette piste de poussière, heureusement une petite forêt de pins va nous donner un peu de fraicheur et nous permettre de récupérer de souffler.

À la sortie de la forêt ce paysage grandiose nous redonne vigueur.
Voici un » acequias « , ce sont des canaux que l’on retrouve dans ce secteur de la sierra Nevada et qui servait à irriguer les cultures. Certain sont à sec et d’autres comme celui-ci sont bien entretenus. Il a surement encore une utilité. Ces canaux cherche l’eau dans les torrents et avec la gravité peuvent avoir de légère pente montante.

Il nous est bien utile pour nous rafraîchir.

Le sentier nous emmène au travers de ces herbes et fleurs de haute montagne.

Où les papillons sont à la fête et nous éblouissent de leur beauté.
C’est bien beau d’admirer la nature, mais l’heure tourne et nous ne sommes pas encore au refuge de la Poqueira qui marque le passage de nos 10 kilomètres. Pour accéder à ce dernier nous avons droit à un raidillon qui n’est pas piqué des hannetons.
Mais on ne s’élève pas tout seul de 1500 mètres à près de 3000 mètres !!!

De beaux cairns balisent le sentier.
Je disais que pour finir le système des sentiers espagnol est simple et nous rend responsable, mais… Et oui cela serait trop beau autrement.
Le problème ce sont les marcheurs qui coupent le sentier pour aller plus vite, car il est bien connu que lorsque l’on se rend en montagne on est pressé !😉
Et en plus ils créent des cairns, parce que c’est joli, ce qui fait qu’au bout d’un certain temps il peut y avoir un imbroglio de pistes qui perdent le randonneur en visite dans la région.
De plus cette manière de raccourcir ou de marcher n’importe où, accélère l’érosion des sols, voire participe à la disparition de plantes ou petites fleurs endémiques.

Cette fois-ci, le soleil part se coucher derrière les crêtes et nous offre de belles couleurs. Mais de suite l’air devient plus frais.

Après le passage devant le refuge, nous voulons rejoindre une lagune ; c’est à proximité d’elle, que nous trouverons du terrain plat.
Le sentier suit un torrent avec d’importantes cascades, cela signifie un fort dénivelé et il ralenti notre pas.
La fatigue se fait sentir, l’obscurité arrive doucement et tous les espaces que nous croisons et pourrait nous accueillir ne sont que cailloux.
Encore un effort, le sentier zigzag dans les rochers et l’espoir germe en nous, car après cette grimpette on voit bien que le terrain s’adoucit. Allons nous trouver une place ?
Effectivement une belle plate forme domine la vallée, encore quelques pas et nous dénichons le lieu où nous pourrons récupérer, afin d’être en forme au petit matin.
La nuit est presque là et grace à l’habitude et une bonne organisation, nous montons la tente dans le noir.
Nous pensons plus à dormir qu’à manger, la prise d’énergie sera pour demain matin.

Nous sommes au pied du Mulhacen.
Les suspens va bientôt arriver à sa fin! Merci à toi Thierry !
Bien amicalement.
Pacal
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Tout est à l’unisson, les considérations comme les photos. 100% d’accord, 100% admiratif. Vivement la suite et la victoire du Mulhacen par la face ouest ? Suspense insoutenable … merci les amis, Thierry
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Merci Aline!
Bises
Pascal
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Bravo à vous deux et forza 🤘🤘Basgiiii 😘
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