Escapade dans la Sierra Nevada, après l’effort, le réconfort.

Livre « Tête à tête avec la Sierra Nevada andalouse » à petit prix sur kobo.

Après une bonne nuit où le vent n’est pas venu nous perturber, nous déjeunons devant ce panorama et nous sommes comblés de sérénité.

Nous discutons et constatons que lorsque nous faisons un voyage à vélo, il est rare d’avoir un lieu comme celui-là. Loin de tout et donc du bruit, ici les oiseaux nous approche sans crainte et nous ressentons une solitude qui nous ravit.


Petite précision :

Nous aimons toujours le voyage à vélo et nous avons des projets de périgrinations sur plusieurs mois.

Le vélo reste un mode de déplacement très agréable et comme je le dis souvent :

 » il permet de ce hâter lentement « .

Mais nous faisons aisément la différence entre nos deux séjours ; lorsque nous étions ici à vélo l’automne dernier et cet été où nous effectuons de la randonnée.

En vélo, souvent on visite un village, mais l’on ne fait que passer.

C’est pour cette raison que nous avons toujours un petit sac à dos avec nous pour pouvoir prendre un peu plus de temps et répondre à l’appel des sommets.

Nous avions fait une halte à Trevelez, justement, car les montagnes nous attiraient. Dans ces conditions ce ne sont que des randos courtes et légères qui nous sont accessibles.

A vélo nous restons des « voyageurs de passage« .

Voici trois semaines que nous randonnons dans le massif du Mulhacen, que nous flanons dans les villages et notre sensation est bien différente.

L’idée n’est pas de dire que l’un est mieux que l’autre, chacun apporte sa richesse. Et nous aimons les deux.

Je pense qu’il faut voir ces types de voyages comme complémentaires.

Avec le vélo, nous sommes fréquemment dans un environnement de véhicules. Nous avions besoin de nous éloigner du monde bruyant, trouver plus de sérénité, la randonnée avec bivouacs en haute montagne nous apporte cela.

Et c’est pour cette raison que cette année nous laissons les pneus et l’asphalte de côté pour les semelles vibram et les sentiers de rochers et cailloux.

La marche à pied nous permet de mieux connaitre la région, car l’on prend plus de temps. On va, on vient. On apprend à connaitre les sommets, les villages.

Par exemple cela nous permet de retourner trois fois dans un restaurant à l’écart des lieux touristiques et un lien se créé, les gérants nous parle de leur région, nous informe et je vous relaterai cela plus tard.

Même si l’on gravit des sommet à plus de 3000 et que l’on avale du dénivelé, nous constatons que pour les gens que nous rencontrons, c’est toujours moins impressionnant que d’aller aux deux extrêmes de l’Europe et de parcourir 21 000 kilomètres.

Et pourtant je peux l’affirmer, nous fournissons plus d’effort dans ces montagnes que lors de nos 21 000 kilomètres.

Nous sommes dans une société où il faut impressionner. On est dans un monde du volume, du sensationnel, de l’énormité, même si ce n’est que de l’apparence.

On le voit dans nos visites, de plus en plus de communes annoncent avoir telle chose la plus grande du monde ou au moins d’Europe. Ou alors le plus petit, comme Soportujar qui s’approprie la rue la plus étroite d’Espagne alors que nous en avions visité une à Valencia. Ici dans l’Alpujarra on va trouver le village le plus haut d’Espagne, le village le beau d’Espagne, le village le plus magique d’Espagne, etc.

Faut-il avoir un effet d’importance pour être visité ? Si non peu de monde est intéressé ? Nous avons visiter des sources d’eau tiède, très simple sans record et pourtant très belles.

Je constate la même chose pour mes livres, la prévente du premier est parti comme une traînée de poudre, car il y avait cet effet  » Les deux extrêmes de l’Europe, 21000 kilomètres« .

Mon deuxième livre au titre  » lever de soleil sur la vie  »  n’a pas d’annonce extravagante.

C’est le partage d’un chemin de vie, d’une vie d’éleveur/paysan à celle de voyageur à vélo.

J’ai écrit dans une idée de partager 10 ans de vie et comment j’ai transformé les embûches en viaduc, comment j’ai osé.

Ce partage peut aider d’autres personnes, éclairer, donner envie. J’ai eu ce besoin de partager en toute humilité.


Après cette réflexion, il est tant que le sac enfourche notre dos et que nous nous mettons en route pour rejoindre Capileira par le GR 240.

Ce GR fait le tour de la sierra Nevada sans jamais passer par les hauts sommets. Nous souhaitons en découvrir des petits morceaux car il se déroule en moyenne montagne qui possède aussi son charme

Ce matin notre souci,  trouver de l’eau, car hier après avoir quitté Trevelez il faisait très chaud et nous avons beaucoup bu. C’est dans ces moments, où l’on aborde la limite du manque que l’on se rend compte de l’importance de la nécessité des bases de la vie : l’eau.

Nous ne tardons pas à croiser un torrent avec une belle cascade.

Laetitia va même trouver des feuilles de menthe pour aromatiser l’eau de la gourde.

Techniquement, nous avons chacun notre camelbak de deux litres et je prend en plus une gourde d’un demi litre. Si on trouve juste un filet d’eau, ou un ruisseau tortueux, il est plus facile de remplir le camelbak avec la gourde. Et cela fait toujours un demi litre d’eau en plus, dans ces montagnes arides, c’est nécessaire.

La lune n’est pas encore parti se coucher et me donne l’occasion d’un beau cliché.

Ce chemin de moyenne montagne nous change des sommets et du monde minéral. Ils traverse une forêt de chênes verts qui apporte de la fraicheur que nous apprécions.

A la sortie de cette forêt, c’est un noyer à la stature imposante qui nous invite à une pause.

Les arbres sont des éléments essentiels pour l’équilibre de la vie sur notre planète.

Bien sur, ils nous apportent dans cet instant de l’ombre et de la fraîcheur pour un arrêt et nous profitons de ses énormes racines pour nous asseoir et souffler un peu.

Un arbre c’est un peu comme un livre, en l’observant on peut deviner son ancienneté. Il nous raconte aussi s’il a poussé facilement ou au contraire s’il a rencontré des problèmes.

Celui-ci son tronc est au sol sur plusieurs mètres pour enfin de se redresser.

Aujourd’hui, on sait que les arbres ont une vie sociale. Sur youtube, il y a des vidéos ou des conférences d’Ernst Zürcher, très intéressantes.

Les arbres, nous les admirons, nous apprécions leur houppier et après c’est selon les croyances de chacun, mais pour nous, un arbre nous transmet de son énergie. Alors parfois nous passons du temps en leur compagnie, et en profitons pour méditer, comme avec ce noyer.

Entre ces branches une fenêtre sur les montagnes.

Le sentier continu, traverse des herbes d’alpages et nous hissent à 2275 mètres d’altitude. La moyenne montagne ne signifie pas qu’il n’y a pas de dénivelé.

Pendant toute la montée, notre pas sera rythmé par la sonnaille des cloches des vaches. Mais elles restent invisibles à notre vue.

Nous n’avons aucune lassitude de ces panoramas, c’est grandiose, inoubliable.

Ces montagnes, ces vallées, cette luminosité, la mer à l’horizon, c’est une œuvre d’art de la terre qui nous apaise.

Le sentier qui suit la crête nous rapproche des vaches et comme ancien éleveur, ( je raconte cette vie d’éleveur et les métiers différents qui en découlent ainsi que nos débuts à vélo dans mon livre  » Lever de soleil sur la vie « ) il nous est impossible de passer indifféremment à proximité d’un troupeau. Elles doivent le sentir, car elles se retournent ou cessent de paitre pour nous regarder.

Nous admirons la souplesse de ces bêtes de plus de 500 kilos qui se hissent entre les roches dans des pentes que nous ne franchirions pas toujours.

Et toujours ces paysages grandioses

Nous arrivons à l’aera récréativa de Hoya del Portillo.

Pour ce midi c’est le confort, une table, des bancs et une crème de jambon de Trevelez. Lors de la découpe, les petit déchets de jambon qui ne sont pas vendables sont mixés et mélangés à de l’huile d’olive, le parfum du jambon reste bien présent, c’est un régal !

Nous observons un gros lézard 🦎 de plus de 50 centimètres de long, mais quelle rapidité ! Il ne souhaite pas être photographier.

Après ce repas, il nous reste à descendre environ 700 mètres en altitude. Le sentier passe fréquemment dans des forêts ce qui nous apporte de la fraicheur, car les rayons du soleil sont puissants en cette après midi.

En fin de journée un point de vue se présente à nous, la chaîne des sommets où nous avons effectué tant de pas, en observant nous en concluons :

La montagne est hypnotique

Et nous ne rêvons que d’une chose remonter et bivouaquer seuls dans ces immensités. Randonner, mesurer notre effort, tester notre souplesse, vérifier notre maitrise du vide, atteindre un sommet et rêver.

Après cette belle sortie nous saluons l’effort que nous avons fourni et remercions à notre façon, notre corps pour son fonctionnement parfait.

Notre soirée se terminera au restaurant Gato, autour d’une Salmorejo et d’un plat de jambon et pour patienter, on nous offre un tapas de tortillas. Nous remercions le patron de nous avoir indiqué un lieu où laisser notre fourgon en toute sécurité. Et nous apprendrons encore des choses sur la région dont je vous parlerais dans le prochain post.

Nous avons parcouru ce jour :

16 km pour 609 mètres de D+ et 926 mètres de D-.

Et sur l’ensemble des trois jours :

49 km 500 pour 2978 m de D+ et 3062 m de D-.

Belle rando inoubliable pour nous !

Je vous invite à découvrir l’histoire de mon nouveau livre et me soutenir :

Et à persévérer avec nous dans la découverte de la Sierra Nevada !

2 commentaires sur « Escapade dans la Sierra Nevada, après l’effort, le réconfort. »

  1. Les photos des plats andalous sont aussi réussies que celles des arbres, cascades et paysages. On voyage en couleurs avec vous durant cette belle étapes, cela nous change de la caillasse brunâtre des hauts sommets sur fond de ciel bleu électrique. C’est bien beau également la moyenne montagne, celles des vaches espagnoles… Merci ! Thierry

    Aimé par 1 personne

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