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Le premier éperon qui nous attend est déjà illuminé par le soleil, il est temps pour nous de nous engager pour cette randonnée des sommets à plus de 2000. Combien ? Normalement sept !
Avec l’imprécision de notre carte, c’est le GPS qui nous donnera cela au fur et à mesure de notre avancée. Pour finir les deux outils nous serons nécessaires.
Après cette nuit mirifique, le pas est léger et rapidement nous atteignons Le Polarda à 2223 mètres.

Nous regardons ce massif de la Sierra Nevada qui descend tranquillement avec des sommets boisés, déclinant de 1700 à 1200 mètres pour se terminer dans la plaine sur les bords du rio qui baigne les bourgs de Finana, Abla, Ocana…

A partir d’ici, effectivement, comme l’indiquait le plan et comme nous le craignons, il n’y a plus de sentiers.
Pour l’instant ce n’est pas bien compliqué notre objectif est de parcourir les sommets il suffit de suivre la crête.
Sans dévier sur la droite car l’a-pic est impressionnant!

Ces premières sommités ont pour chapeaux d’imposants blocs rocheux qu’il nous faut escalader. Puis trouver le passage qui nous permet de nous faufiler pour atteindre le point culminant.

Nous voici au 2 ème sommet le Cerro Moncaperos 2395 mètres.

Nous avons toujours une satisfaction de parvenir à un point culminant, nous ne sommes pas là pour un record et c’est primordial et fructueux, car cela nous autorise de prendre le temps d’observer.
Nous trouvons que c’est cela qui est intéressant dans les défis personnels. On marie le temps, l’effort et la joie de la réussite dans la détente.

Et même si nous pouvons donner la sensation de traîner, même si il faut observer notre parcours, nous avançons à un rythme qui nous satisfait.
Voici Las Torrecillas, 2399 mètres, le troisième sommet.

Le soleil commence déjà à bien chauffer et nous nous hydratons régulièrement, mais un break à l’ombre d’une roche va nous faire du bien. Quelle surprise en levant la tête de voir, au milieu de ce monde minéral, un bouquet de fleur trouvant la force et l’humidité pour pousser.

Je ne sais si c’est la vue de ces fleurs, mais nous retrouvons l’énergie et c’est en deux coups de cuillère à pot que nous parvenons au Cerro del Rayo 2405 mètres, en voici déjà 4.

Après une belle descente au milieu de ces buissons qui tentent de griffer nos mollets, il est évident que nous abordons une pente où nous traçons nous même notre sentier en lacets afin de ne pas nous épuiser à monter tout droit.
Nous nous demandons bien quelles sont ces constructions qui s’érigent au sommet de celui que nous grimpons.
Une piste arrive sûrement pour faciliter l’accès à la tour de garde pour observer des départs de feu.
Nous y sommes le Cerro del Buitre à 2464 mètres.

Pour l’instant nous savourons l’accession à ce 5 ème sommet. Le petit déjeuner étant loin , il faut redonner de l’énergie à notre organisme. Lors de ce genre de randonnée physique l’heure des repas n’a pas d’importance, nous nourrissons notre corps quand il le réclame.
Nous remarquons que nous buvons beaucoup, mais nous transpirons aussi beaucoup, il faut bien redonner à notre organisme ce qu’il élimine.
Nous voyons bien qu’au milieu de cette caillasse, nous ne trouverons aucun point d’eau. Nous avions un peu prévu le coup et nous avons emporté 3 litres et demi supplémentaires.
En passant devant ces bâtiments, nous constatons que tout est à l’abandon et cela fait belle lurette que la tour d’observation ne sert plus à rien. Les panneaux solaires partent en morceau. Ils nous arrivent souvent en Espagne de constater que des lieux qui furent bien aménagés sont laissé à l’abandon. C’est comme l’aire de pique-nique où nous sommes garé, elle devait être très agréable, mais elle n’est plus entretenue. Les nombreuses tables et bancs se démantibulent et un bâtiment est en partie démonté. Nous avons du mal à comprendre ou alors cela est du comme chez nous, aux restrictions budgétaires publiques ?
Nous repartons laissant nos réflexions et notre côté un peu triste au sommet.
Dans la descente une roche incroyable nous impose la pause. Elle est renommée dans la région pour sa beauté et la force qu’elle dégage en s’élançant dans les airs. C’est la Pena Horadada qui culmine à 2296 mètres, aucun sentier n’y mène.

Le vent dans sa danse entraîne des nuages, ils nous apportent un peu d’ombre et la chaleur diminue un peu. Leurs présences nous soulage, car en ce début d’après midi dans cette garrigue rocailleuse, nous nous retrouvons dans une fournaise.
Enfin voici le Tajo de la Cruz 2467 mètres.

Depuis ce matin, nous voyons de nombreux Cabras Montes, mais à la différence de la haute montagne où ils ne craignent pas l’homme, ici dès qu’ils nous aperçoivent, ils détalent comme le chevreuil dans nos régions. Nous en déduisons qu’ils doivent être chassés, car nous avons une conviction, les randonneurs sont rares sur ces sommets.
La Cumbre est une succession de sommets dont le plus élevé est à 2492 mètres au dessus des falaises.
Nous venons de passer notre 7 ème sommets de la journée.

Les choses se complique un peu, nous avons devant nous les sommets des frères Almirez.
Mais par où devons escalader ce massif ? Aucune trace, aucun cairn.
En observant nous décidons de notre parcours en mémorisant le terrain par ce qui nous semble le plus facile ou le moins risqué.

Nous n’avons pas le choix, cette fois-ci il faut monter droit dans le pentu au milieu de magnifiques roches et des cabras montes qui se demandent bien ce que nous venons faire sur leur territoire.


Enfin voici les sommets, l’un à 2517 mètres

Son frère à 2515 mètres.

En regardant devant nous, nous constatons que nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. Il reste un peu plus de trois kilomètres et encore deux sommets.

C’est épuisant de marcher sur ce terrain, nous sommes toujours à la recherche de passage sans végétation quand c’est possible. Nos chevilles se tordent dans tous les sens quand ce n’est pas le pied qui glisse sur ces plaques de schistes.
En cet fin de journée, la fatigue se fait sentir surtout que la descente des frères Almirez a été exigeante.

À cette difficulté de marche qui nous demande un regard juste où l’on pose les pieds, se rajoute le problème d’orientation. Nous fonctionnons par objectif, une fois celui-ci atteint, nous observons pour vérifier notre direction et nous nous refixons de nouveaux repères.

Nous y arrivons, mais nous mettons beaucoup plus de temps, car cela ralenti notre cadence qui est sans cesse interrompu et donc plus fatiguante.
Voici le Pescadero à 2455 mètres.

Nous ferons une nouvelle pause casse-croûte, mais ce qui nous inquiète c’est que nos réserves d’eau diminuent sévèrement.
Nous espérons en trouver là où nous nous rendons, mais vu la sécheresse du secteur l’espoir s’amenuise. Donc nous économisons en espérant que malgré l’effort nous ne soyons pas atteint de crampes. Cela veut aussi dire que nous commençons à ressentir fortement la soif et nous tirons sur la canulle du camelback uniquement quand la bouche commence à être bien sèche.
Enfin cela ne nous empêche pas d’apprécier l’équilibre de cette roche.

Et voici donc le dernier sommet et onzième de la journée
Los Penones des Mediodia 2341 mètres.

Encore quelques centaines de pas où les pieds tournent dans tous les sens, la fatigue commence à sévir et nous arrivons à notre objectif du jour :
la Laguna Seca.
Comme son nom l’indique, elle est bien sèche et nos réserves du précieux liquide prennent le même chemin.

Nous devions bivouaquer en ce lieu, mais vu notre soif et notre réserve d’eau, cela nous semble compromis.
Afin de réfléchir tranquillement, nous effectuons une pause à l’ombre accompagnée d’une bonne tisane qui nous désaltère.
Après observation et recherche il n’y a aucun point d’eau dans le secteur.

Quelle va être notre décision ? Comment allons nous nous y prendre ? Voire nous en sortir ?
A suivre …
Nous avions quand même un peu anticipé puisque nous avions pris 3 litre en plus. Par contre sur la carte au niveau de la lagune il y avait des torrents et jusqu’à présent il y avait toujours de l’eau. Mais là ce n’était pas le cas.
En tout cas merci pour tous tes messages.
Amitiés
Pascal
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Dites-donc les amis… vous ne jouez pas un peu avec le feu sur ce coup ?
C’est superbe comme endroit, apparemment vous n’êtes pas ennuyés par les touristes, mais tout de même.
Enquiller les sommets ainsi, à la queue leu leu, sans espoir de trouver une source et sous le cagnard, vous êtes gonflés !
On a beau se dire que la journée épique est passée et que vous vous en êtes sortis puisque votre blog est alimenté, mais notez bien que – parfois -, on retrouve des randonneurs bien secs ! Bravo en tout cas, c’est chouette ce que vous faîtes. Thierry
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