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Voici la situation :
L’orage gronde sur la plaine, nous sommes à 2900 mètres d’altitude, il n’y a pas de plus haut sommet proche de nous. Juste un désert de roches et de très belles pierres qui raviraient un géologue. Le vent souffle les nuages noirs et menaçant dans notre direction.
Nous nous disons qu’il est complètement imprudent de rester sur cette sommité. Nous finissons notre souper, car nous allons repartir et nous avons besoin de reprendre des forces.
Nous avons déjà 26 kilomètres derrière nous et plus de 1000 mètres de dénivelé positif.
Partir, mais pour où ?
Car une autre réalité nous fait face : il est pas loin de 21 heures, nous sommes à environ 20 kilomètres du fourgon et 17 du refuge le plus proche. Cela représente entre 5 et 6 heures de marche et dans 1 heure 30 il fait nuit. Cependant, dans tous les cas, il faut quitter ces hauteurs où la foudre doit souvent terminer sa course.
Le ciel est très beau mais menaçant et c’est d’un pas alerte que nous entamons la descente.

Nous arrivons à 2650 mètres au col de d’El Puerto.
Laetitia constate qu’il y a du réseau et se précipite sur les prévisions météo. Celles-ci annoncent de la pluie de 22 heures à minuit. Cela correspond au ciel qui se trouve au dessus de nos têtes. Une bonne nouvelle il n’y a plus d’orages annoncés.
Si nous avions notre tente nous pourrions nous arrêter ici. Mais avec un SI je met Paris dans une bouteille ou un éléphant dans un touk-touk !😂
Alors pas le choix on continue d’un pas ultra rapide à la limite de la petite foulée.

La pénombre arrive, cela ne nous empêche pas d’éviter les embûches du sentier qui pour l’instant est bien tracé, c’est une bonne chose.
On marche en sachant qu’il nous sera difficile de rejoindre le fourgon dans la nuit avec des sentiers non balisés. J’ai bien ma frontale, mais c’est un peu léger et en ce moment nous ne pouvons pas compter sur le croissant minuscule de la lune pour nous apporter un peu de luminosité.
Alors en moi-même existe une conviction que j’ai eu lors de tout nos voyages ; nous avons toujours trouvé un endroit pour la nuit.
Le long des sentiers, il y a de temps en temps de vieilles bergeries ou cabanes qui servent surtout aux troupeaux de moutons ou chèvres. Si il n’y a pas de bêtes cela suffira pour nous abriter.
Nous perdons rapidement de l’altitude. Le sentiers devient difficile à distinguer ; en plus il s’engage dans une descente raide et se mélange avec les traces des troupeaux.
Mais en contre-bas que vois-je ? Ou plutôt je discerne, une cabane !
Plus nous descendons, plus mes yeux s’habituent à l’obscurité et plus cette cabane apparaît avoir un toit en état. Pour l’instant je ne dis rien et je garde cet espoir en moi.
Il est 22h30, nous arrivons à hauteur de cette construction, dans le ciel reste un gros nuage menaçant que l’on reconnaît pas sa noirceur malgré l’obscurité qui est bien installé.
Je sort ma frontale et m’approche de cette cabane qui est en fait assez grande. Aucun bruit ce qui est bon signe, elle n’est pas occupée par un troupeau.
Je pousse une porte bringuebalante, je suis assailli par une chaleur étouffante. La maisonette est assez grande, il y a trois pièces. Elle a la configuration des refuges que nous avons déjà vu. Peut-être un refuge abandonné, utilisé par des bergers car vu les crottes de moutons à l’intérieur il est fréquemment occupé. Si nous avons la nécessité de nous installer, il y a même un vieux balais qui sera utile pour faire un peu de nettoyage.
Laetitia contourne le bâtiment en me disant c’est impossible de dormir là dedans, c’est un four.
Puis elle s’exclame :
« Pascal un espace plat juste ce qu’il faut pour notre couchage ! Génial ! »
On décide de s’installer dehors et si la pluie arrive nous avons la bergerie à deux pas pour nous réfugier.
Nous observons encore un peu ce gros nuage, le vent ( que l’on critique trop souvent surtout en tant que cycliste quand on l’a dans le nez ) le pousse loin de nous et petit à petit le ciel se dégage les étoiles apparaissent ainsi qu’une voie lactée splendide.
Nous l’avons notre nuit à la belle étoile 🌟
Après cette grosse journée de marche :
- 31 kilomètres
- 1443 de dénivelé positif
- 700 mètres de dénivelé négatif effectué au pas cadencé
Il ne nous faut pas longtemps pour partir dans les bras de Morphée.
Aucune goutte de pluie n’a eu le toupet de nous déranger et c’est l’aube qui nous réveille en pleine forme.

Petit déjeuner avec le lever du soleil

Et il ne reste plus qu’à remballer tout notre bazar.

Nous sommes prêts pour poursuivre et nous commençons par une descente. Les muscles à ce moment nous rappellent ce que nous leur avons déjà demandé en effort hier. Nous les écoutons et ralentissont le rythme pour leur donner le temps de s’échauffer.
Nous ferons même une pause, car la marche ce n’est pas seulement avancer comme une brute ; c’est aussi savoir s’arrêter pour admirer.

Pour compléter la détente rien de tel qu’un bain de pied dans l’eau glacée.

Enfin nous pouvons observer le sommet où nous souhaitions passer notre nuit.

Il est agréable de marcher avec le concert des sonnailles des vaches, un paysage grandiose et des fleurs illuminent notre parcours. Dans notre discussion Laetitia en riant me dit :
» Quand je pense que des gens payent pour des stages de survie, nous on se les organisent gratuitement ! » 😂

Il est toujours amusant, agréable et intéressant de pouvoir observer le parcours effectué.

Le soleil s’élève et une fois passer 10 h, il chauffe durement. Les écart de températures sont importants entre la nuit où il doit faire environ 15° et le jour où le thermomètre dépasse les 30 °, à l’altitude où nous sommes, environ 2200 mètres. A 3000, il fait plus frais environ 20 ou 25°.
Voilà une belle roche qui va nous abriter pour le repas, il est 11 heures, mais le petit déjeuner est bien loin.

Nous poursuivons et souvent devant nos pas, s’enfuient des lézard 🦎 à une vitesse extraordinaire. Mais Laetitia est arrivée à en saisir deux.


Avant d’arriver au fourgon, nous portons un dernier regard sur ces lieux majestueux, ce temple de la nature.

Début d’après-midi retour à notre maison sur roues. Douche, sieste, repas et oui la montagne et l’air pur ça creuse.
Et comme la météo l’avait annoncée, un petit orage.

Dès le soir, le soleil est de retour et les nuages ont disparus. La montagne nous appel et plus on l’a regarde et plus on a envie de la rejoindre.
Allons-nous dormir dans notre maisonnette alors qu’elle est là si proche? Et que nous pouvons bénéficier d’un lever de soleil avec petit déjeuner?
Elle nous fait de l’oeil, elle nous dit allez les amis revenez, repassons une nuit ensemble !
On ne résiste pas. Sac au dos, chaussures au pied, nous repartons pour 2 kilomètres nous installer à 2160 mètres d’altitude soit 280 mètres au dessus du lieu où se trouve le fourgon.
Les nuits à la belle étoile une fois que l’on n’y a pris goût…on en devient addict.

Celle-ci fut un peu difficile, car un vent froid s’est levé dans la nuit et il soufflait juste sur nos têtes. Mais tout cela fut vite oublier avec un petit déjeuner…

Et bientôt la suite de nos aventures dans ce massif qui nous apporte régulièrement d’incroyable surprise !
Avec un peu de retard, je lis les messages. Et oui nous étions encore dans ces montagnes. Une drogue ! Quand tu parle d’expert j’ai bien déjà une idée derrière la tête !🤔
Amitiés
Pascal
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Quand il n’y en a plus, il y en a encore !… Insatiables marcheurs que vous êtes, vous allez finir par devenir les experts français de ce massif à force de le parcourir de long en large et de bas en haut. Belle page de blog en tout cas, merci beaucoup pour ce partage d’émotions et de souvenirs. Amitiés, Thierry
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hallo ihr beide. danke für deine nette Nachricht. Wir sind jeden Tag in Ehrfurcht vor der Natur und nehmen uns die Zeit, Danke zu sagen für das, was sie uns bietet. wir finden bald den Ökopark für RUHE! 😅 bis bald, Küsse an dich 😉
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Hallo Ihr Lieben,
wir folgen Euch weiter und sind immer wieder begeistert, wie viel Liebe und Respekt Ihr unserer Erde zukommen lasst und Sie es Euch immer wieder dankt, indem Sie Euch mit dem versorgt was auch immer Ihr benötigt.Weiter so , in Gedanken bei Euch Scarlett und Peter
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