Livre « Tête à tête avec la Sierra Nevada » à petit prix sur kobo.
Ce matin réveil avec le lever de soleil sur la crête du Pico Veleta.

Mais pourquoi sommes nous ici ?
Laetitia avait très envie de découvrir cette vallée du Rio Genil riche en histoire et moi je souhaitais une dernière nuit en haute altitude.
Lorsque nous étions passés la première fois à la lagune de la Mosca, nous avions trouvé l’endroit très mignon et nous nous étions dit qu’il serait bon d’y effectuer un bivouac.
Comme le rio Genil y prend sa source, l’idée est rapidement venue de prolonger le parcours jusqu’à ce lieu.
Enfin, pour une dernière n’est-ce pas une belle manière de dire au revoir à cette montagne !?
Elle qui nous a tant donné en un mois et demi, alors dormir au pied du maître, c’est notre apothéose !
Nous reprenons le sentier qui se poursuit dans cette forêt de pins et chênes et nous profitons de l’illumination des montagnes.

Nous arrivons au refugio Foresta del Aceral qui est accueillant tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.


Rapidement nous nous élevons encore et le refuge Aceral semble construit pour des liliputiens.

En faisant le point sur notre parcours, nous constatons que nous allons redescendre au niveau du pont.

Et après sa traversée, nous ne tarderons pas à remonter. La photo ci-dessous va vous donner une idée de notre itinéraire. En chiffre cela s’exprime de cette manière :
il nous reste 9 kilomètres 500 jusqu’à notre objectif et 1463 de D+.
Quand nous serons à la flèche bleue notre but sera proche, 3 kilomètres 200 pour 846 mètres de montée. Nous savons que cela va être du costaud, mais pour la dernière il faut bien cela !

Il pourrait être décourageant d’apercevoir aussi clairement son itinéraire ; mais nous savons que la montagne c’est :
Monter pour redescendre, afin de mieux remonter et de s’émerveiller dans une immense satisfaction.
N’est-ce pas un peu comme la vie ?
Alors nous poursuivons gaiement.

Comment peut-il en être autrement dans un tel cadre. Nous franchissons le pont que nous dominions tout à l’heure.

Et les lacets du sentier nous font parvenir au réfugio Natural Cueva Secreta.

Je ne peux laisser les saletés que je vois, papier aluminium, emballage de gâteaux, mégots. Je ne me chargerais pas de la bouteille de bière en verre vide. Au fil du chemin nous complétons fréquemment notre poubelle.
Nous nous lançons dans l’ascension de la crête du Casillas, ici le sentier a été ravagé par les troupeaux de bovins nombreux dans le secteur ; avec leurs 4 pattes descendre ou monter tout schuss ne les effraient pas. Par contre dans ce terrain sableux cela devient vite une souffrance pour le randonneur.
Ça grimpe tout droit et les chaussures dérapent. Ouf ! La crête, la vision du Mulhacen imposant nous éblouit par sa majestuosité et nous ne tiendrons aucune rigueur aux vaches.

A nouveau nous rejoignons le niveau du torrent, ravitaillement en eau bien fraiche, casse-croute pour nous donner des forces , car c’est a partir d’ici qu’il nous reste 850 mètres de dénivelé positif à avaler en 3 km.

Un petit oiseau vient nous rendre visite sûrement pour picorer quelques miettes. Nous avons l’occasion d’observer un papillon incroyable, de tout notre séjour nous n’en avions encore jamais vu.

Et nous le reverrons le lendemain nous sommes aux anges… En serait-ce un ?? Allez! assez flemmardé ne reportons pas le moment d’affronter la difficulté.

Mais par où allons nous passer ?
C’est la question que nous nous posons souvent quand de loin nous observons ces pentes vertigineuses.

Cette fois-ci nous sommes au coeur de la montée et parfois il vaut mieux utiliser les mains.

Dans cette montée raide où notre coeur s’emballe rapidement, les arrêts pour rechercher les cairns, afin de trouver la sente, nous permettent de récupérer un peu.

Le rio Genil nous offre une belle cascade

Enfin la pente s’adoucit. Un regard en arrière nous permet d’admirer la vallée qui s’étend à nos pieds et d’apprécier notre grimpette…

et nous y voici ! Encore une belle victoire sur nous même et surtout une prodigieuse récompense.


Nous arrivons en ce lieu idyllique, situé à 2950 mètres d’altitude, en début d’après midi. Nous mangeons, effectuons une sieste et profitons pleinement d’une magie orchestrée par le lac, les falaises, les cabras, les fleurs et le silence.
Instant méditatif où la montagne et sa force, nous procure de la sérénité.

La joie s’imprègne au plus profond de notre être.




En flânant dans le lieu, nous découvrons même des roches se faisant des bisous.

Nous installons la tente dans l’un de ces abris en pierre que l’on retrouve un peu partout dans le massif.

Cela va permettre aux Cabras Montes de pâturer sans être gênés.
J’ai encore ramassé quelques saleté qui trainait, paquet de cigarettes, une chausette, différents papiers d’emballage. Comment peut-on salir ?

Le soleil se couche, nous ne le verrons pas, mais apprécions ses jeux de lumières.

Nous aussi nous partons nous coucher dans notre nid douillet…
Ne voilà t-il pas que le vent se lève et souffle de plus en plus fort!
Une sardine tenant l’une des cordelettes qui aubane la tente est arrachée du sol. Nous nous relevons, mais le sol est trop caillouteux pour que les piquets tiennent correctement. Nous trouvons une solution en les bloquants avec de grosses pierres plates. Le vent va prendre de la force tout au long de la nuit et c’est une véritable tourmente que nous allons connaitre avec des bourrasques qui bousculent et ballotent la tente tel une coquille de noix dans l’océan en tempête.
La nuit va être tourmentée, la montagne nous fait la fête !
Entre le sifflement, que dis-je le ronflement ou grognement du vent, nos toiles qui claquent nous entendons un bruit inattendu. Laetitia qui ne dort pas ouvre prestement la porte de la tente et appercoit un renard s’enfuir avec notre poubelle qui était coincée sous une grosse dalle. J’en pleurerais en imaginant tout ce que j’avais ramasser précautionneusement à nouveau éparpillé dans ce site splendide.
Nous entendons aussi des éboulis de pierres tombant de la muraille du Mulhacen.
Nuit mouvementée, nuit en lien avec les éléments et dans ces moments, sous la tente, on se sent comme dans un cocon.
A suivre…

Et oui Thierry je crois effectivement que nous en sommes tombé amoureux tant des paysages, de l’accueil de la population et de la gastronomie.
Le Sierre Nevada nous reverra très certainement.
Amitiés
Pascal
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La 1ère photo donne le « la » ! Magique site, lieu sauvage, efforts méritoires, abnégation, merci de nous donner toutes les explications pour comprendre et suivre votre course en forme de « bouquet », un condensé de tout ce que vous avez rapporté à nos yeux ébahis et à notre intérêt pour votre périple. Je ne lirai plus jamais une ligne sur la Sierra Nevada sans penser à vous deux, qui nous informez si bien sur ce massif isolé et méconnu. Et si en plus vous commencez à faire le ménage en ramassant les détritus des autres !… C’est que vous devez drôlement l’aimer ce coin, et je crois que vous avez bien raison car c’est un beau massif et comme tout ce qui est beau, il faut le mériter en efforts et le remercier en retour. Bravo à tous les deux !
Amitiés, Thierry
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