Nous sommes en 2018, nous venons de boucler un voyage à vélo de cinq mois.
Au retour nous nous rendons compte que nous vivons avec trop de choses matérielles.
Et surtout, un désir profond nous anime : partir voyager à vélo pendant plus d’une année.
Pour réaliser cette aventure nous faisons un choix un peu fou, celui de nous libérer de toute attache mobilière et immobilière.
Les Hommes, depuis leur sédentarisation il y a 10 000 ans, ont organisé leur vie autour de leur maison. Plus celle-ci est grande, plus ils ont de biens, d’objets etc…plus cela démontre la réussite et la richesse.
Pour beaucoup les biens matériels sont aussi important que les pupilles de leurs yeux.
Avec Laetitia nous avons aussi été dans cette démarche jusqu’au jour où la vie nous a rappelé à l’ordre. Elle nous a poussé vers le voyage à vélo et montré que l’on peut passer plusieurs mois avec le contenu de quatre sacoches et ressentir une profonde harmonie intérieur.*
Pendant ces quelques mois tout ce que nous possédions ne nous a pas manqué, nous avons même oublié toutes ces affaires.
Nous avons pris conscience que la joie de vivre nous parvient grâce à l’émerveillement; un sentiment de liberté que la possession ne nous avait jamais apporté.
Alors nous décidons de tenter cette expérience, nous vendons TOUT et ce qui ne se vend pas, est donné.
Pour poursuivre notre vie, nous décidons de devenir des voyageurs, nous decidons de vivre nos rêves de bohème.
Nous achetons un fourgon aménagé et nous accrochons nos deux vélos derrière.
– Août 2018, la porte de notre demeure et petit paradis comme disaient nos amis se ferme définitivement. Notre fourgon nous amènera en Bretagne pour en faire le tour à velo, puis l’Ardèche, parcourir l’itineraire le plus long de l’Ardèchoise.
– Puis avec notre fourgon, nous voici à l’étranger, l’Italie, la Croatie, l’Albanie et la Grèce où nous passons un hiver en Péloponnèse.
– Au printemps de l’année 2019, nous enfourchons nos vélos pour rejoindre les deux extrêmes de l’Europe. J’en ai déjà beaucoup parlé et pour les plus curieux procurez vous mon livre Cheminer du rêve à la vie à vélo aux éditions Maïa ou chez votre libraire.

– De retour en automne 2020, nous retrouvons notre fourgon et partons au Portugal pour passer un hiver sous des latitudes agréables.
Les confinements successifs nous ont amené à retrouver un peu de sédentarisation en nous achetant une caravane qui nous attend dans notre lieu de sérénité et d’inspiration au Portugal.
Le reste du temps, nous vadrouillons à pied ou à vélo.
Nous sommes un peu comme les escargots nous avons toujours notre maison avec nous, soit une tente, soit notre fourgon.
Régulièrement quand nous arrivons chez des amis avec notre véhicule aménagé, ils veulent avec la plus grande gentillesse que nous dormions dans le confort d’une chambre. Ici se pose toute la question du confort. La planète nous offre de splendides salles à manger, cuisines ou chambres à coucher, avec l’immensité de l’univers.

Si nous habitions à un ou dix kilomètres nous irions dormir chez nous; là, nous habitons à deux pas donc nous dormons chez nous dans notre fourgon et nous y dormons très bien.
Se déplacer avec sa maison donne une liberté incroyable et les portes de l’infini s’ouvrent à nous.

Nous nous sommes déjà arrêtés en pleine forêt où le cerf bramé tout près de nous.
En bordure de lacs ou de rivières.
Dans les montagnes à plus de 2000 mètres.
Nous nous faufilons dans les chemins de terre pour nous faire réveiller par le chant des oiseaux.
Mais nous avons aussi déjà fait halte sur le parking d’une gare en région parisienne ou au pied d’une barre d’immeuble pour rendre visite à la famille de Laetitia.
Il n’y a pas de problèmes et pour nous il existe toujours un petit coin sympathyque quelque part.
Quand vous avez votre maison, aller à tel endroit paraît loin, compliqué, car il faut revenir ou organiser un couchage. Pour nous, il n’est pas question de revenir mais toujours de partir. Partir visiter telle chose, partir voir la famille ou les amis, partir en montagne, partir en ville, partir au delà de l’horizon.
On s’arrête pour visiter un musée et on va faire quelques centaines de kilomètres pour retrouver des montagnes.
Dans notre maison tout est à portée de main et parfois des personnes passant proche ne s’imagine que nous prenons notre petit déjeuner ou que nous sommes aux toilettes.
Dans la nuit nous recherchons au maximum les lieux loin des routes pour nous endormir dans le calme et le silence. Blotti l’un contre l’autre, la nuit s’annonce douce.
Quand le vent se met à siffler et que les gouttes d’eau résonnent sur la carrosserie nous nous blotissons encore un peu plus et nous ne nous sentons jamais aussi bien dans notre petit cocon de vie qui est cosy.
Plus rien n’est loin et tout est possible.
La seule chose qui nous ralenti, c’est l’état de notre planète.
Avons-nous encore le droit de rouler et nous déplacer comme si rien ne se passait ??
Trop nombreux sont ceux qui ferment les yeux sur les glaciers qui fondent à une vitesse incroyable, sur les canicules successives, les incendies tous azimut sur la planète, les pollutions, la raréfaction des matières premières et les nouvelles maladies qui attaques nos organismes.
En conclusion cette vie est sans limite, là seule limite c’est notre éthique face à l’amour de la terre mère et d’assumer parfois nos incohérences.
Mais la base de la liberté n’est-ce pas tout simplement être soi ? Un être enfermé dans aucune norme, aucun principe, aucun dogme ? Comme la mauvaise herbe ! Une plante qui maîtrise toutes les compétences de survie sauf celle d’apprendre à grandir dans le rang. Soyons une mauvaise herbe !
Nous continuons notre vie de bohème, de découvertes et de créativité.
Albert Camus disait :
Il n’y a ni justice, ni liberté possible lorsque l’argent est toujours roi.
Alors vivons juste avec l’essentiel, admirons les merveilles de la terre !

* Dans mon second livre Lever de soleil sur la vie, je vous invite à découvrir toute l’histoire de ces situations qui nous ont poussé à tout vendre, nos premiers tour de roues à vélo et nos hésitations.


A demander à votre libraire ou à commander sur le site des éditions Maïa.
Considérations originales voire un brin iconoclastes, mais donnant à réfléchir dans les temps actuels de doutes et questionnements planétaires.
Vous avez fait un choix que vous ne regrettez pas du tout tant vous y trouvez des avantages et plaisirs. Oui, c’est vraiment à méditer !
Amitiés
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