Lors de mon dernier article « Troisième livre ! Mais pourquoi écrire ? » Thierry me posait une question et plutôt que de lui répondre individuellement je pense que celle-ci peut intéresser un grand nombre d’entre vous.
Il me demandait :
- Est-ce que mon livre « Tête à tête avec la Sierra Nevada Andalouse » paraîtrait en version papier ?
Au jour d’aujourd’hui, la réponse est non, mais… sait-on jamais ?
Je vais vous préciser comment se passe la vente de mes livres. Vous comprendrez mieux mon explication et surtout mon « sait-on jamais ? ».
Remontons à l’été 2021, je viens de terminer mon livre « Cheminer du rêve à la vie à vélo ». Laetitia, mon épouse et impresario, découvre le milieu de l’édition me dit : cela va être compliqué d’être édité. Beaucoup de gens ont écrit pendant la pandémie et les éditeurs sont fortement sollicités, ils n’acceptent plus de manuscrits.
Nous choisissons d’auto-éditer « Cheminer du rêve à la vie à vélo « et nous décidons de mettre en place un système de vente participatif avec Ulule. Le financement fonctionne très bien et j’en profite pour vous remercier une nouvelle fois.
Lors de notre périple à vélo en Europe, nous cherchions notre route à l’entrée de Lyon. Nous croisons alors Thierry qui nous ramène sur le bon chemin. Des liens se tissent, il participe à la correction de mon premier livre. Nous faisons appel à lui pour avoir des renseignements sur des imprimeurs. Il nous en trouve un spécialisé pour les auto éditeurs, implanté à Lyon. Nous faisons donc imprimer 150 livres, le chef de cette entreprise nous confirme que c’est le nombre de ventes que l’on réalise en moyenne en auto-édition.
Quelque temps plus tard, Laetitia estime dommage que mon ouvrage ne soit pas mieux diffusé, elle envoie à tout hasard le manuscrit à un éditeur. Après quelques semaines alors que nous n’y pensions plus, car l’on n’y croyait pas vraiment, voilà que nous avons une réponse des éditions Maïa. Ils nous informent que leur comité de lecture a retenu mon écrit pour le publier.
- Je ne vous explique pas comme nous sautons de joie ce jour-là.
Voilà la signature d’un contrat avec de nombreux articles, mais l’un fixe mon attention dans lequel il est précisé « l’éditeur se charge de la promotion du livre. »
Je rêve ! Et comme dirait un certain Charles Aznavour « Je m’voyais déjà en haut de l’affiche ».
Décembre, premier problème, l’éditeur demande à ce que l’on s’inscrive à un financement participatif organisé par ses soins. Mais comme nous avions effectué le nôtre, impossible d’en effectuer un deuxième.
La condition qui m’est imposée si je veux être édité, je dois acheter 50 livres avec 50 % de remise sur le prix indiqué. Tellement heureux d’être édités, nous n’hésitons pas une minute.
Pour nous l’importance de cette diffusion par un éditeur c’est améliorer la visibilité du livre et le nombre de lecteurs pour un grand partage et loin de nous toutes idées lucratives.
Janvier 2022, le livre est édité et parvient chez ma fille Pauline, alors que nous sommes au Portugal et que je suis dans l’écriture de mon deuxième ouvrage.
Je me rends vite compte que la promotion de l’éditeur se résume à expédier des mails à quelques libraires et à une certaine presse.
Le marché de l’édition est monstrueux et les libraires, tous les jours, reçoivent un volume de mails important annonçant la sortie de livres. Je ne remets pas en doute son travail, mais nous n’avons aucune retombée.
Depuis le Portugal, nous contactons des journaux et revues et certains acceptent d’éditer des articles sur mon livre, cela me fait une petite publicité.
Ces coupures de presse ont un impact auprès de certains libraires. C’est comme cela que je suis invité au Salon du livre du festival international de géographie de St Dié des Vosges le premier week-end d’octobre.
À partir de là, nous savons que nous remontons en France à l’automne. Laetitia commence à démarcher des librairies et des salons du livre. Nombreuses librairies me refusent, car je n’ai pas assez de renom, ils seront assez courtois pour ne pas l’exprimer aussi crûment, mais les détours et enjolivures ne me rendent pas aveugle sur le sujet de leur blocage. Ou alors les conditions avec mon éditeur ne leur conviennent pas.
Toujours au Portugal, je termine mon livre « Lever de soleil sur la vie ». Cette fois-ci, nous ne partons pas sur l’idée d’une auto-édition et Laetitia envoie le manuscrit à plusieurs maisons d’édition. Maïa nous répond assez rapidement en nous disant qu’ils sont prêts à l’éditer.
Manquant de confiance en moi et peut-être un peu trop pressé, je donne mon accord à Maïa. Quelques semaines plus tard, un autre éditeur me communiquera son avis favorable. Mais, j’ai déjà signé avec Maïa qui m’impose une vente participative avec l’objectif de parvenir à la somme de 990 € pour voir l’édition du livre.
Ce financement est beaucoup plus difficile que pour le premier ouvrage, je pense qu’un certain nombre de personnes avaient effectué un achat par solidarité.
Nous n’atteignons que 60 % de l’objectif, nous devons mettre la main à la poche. Afin d’avoir une remise de 50 % sur le prix de vente, je dois commander 50 livres, ce que nous faisons.
Nous sommes en septembre de retour en France, certaines librairies qui ont accepté ma présence pour une séance de dédicace nous accueillent avec cordialité. Mais nous prenons vite conscience que c’est beaucoup d’énergie pour vendre trois ou quatre livres, je sais que les petits ruisseaux font les grandes rivières, mais l’intelligence est de ne point s’épuiser. Ce qui fonctionne bien, ce sont les conférences organisées par les copains qui ont apprécié mon ouvrage. C’est ainsi que je me retrouve à la bibliothèque de Nieul sur Mer. Avec une anecdote désagréable, mon éditeur a été incapable de me faire livrer dans les délais les cent livres que j’avais commandé pour mes différentes actions. J’avais cinq livres à vendre.
Dans les mêmes conditions, j’effectue une deuxième très belle conférence avec une audience importante à Sélestat. Cette dernière action et le festival de Saint-Dié seront très satisfaisants pour moi.
Nous voici au mois d’octobre avec mes deux bouquins, environ 70 exemplaires de Cheminer du rêve à la vie à vélo et 50 de Lever de soleil sur la vie. Que faisons-nous ? Allons-nous tenter de décrocher des dédicaces dans des librairies où trouver des salons du livre qui veulent bien notre inscription pour les mois de novembre et décembre ? Cela nous semble tellement aléatoire que nous ne ressentons aucune motivation et nous sommes bien plus attirés par notre lieu de sérénité à l’Ecopark au Portugal.
En plus, j’ai entamé l’écriture de mon troisième livre et j’ai très envie de la poursuivre dans mon endroit préféré où j’ai la tranquillité pour une bonne inspiration.
A suivre …