Serra do Cercal/ Sao Luis

Une fleur de bord de mer que l’on trouvait dans les forêts de pins.

Une ficaire, sur le bord des rivières.


Un vent fort et froid s’est levé dans la nuit et ce matin nous nous couvrons bien pour nos premiers kilomètres, nous n’avons pas prévu de gants nous avons les mains gelées !
Un regard sur notre parcours d’hier qui nous amenait vers cette Serra. En la regardant et en la prenant en photo hier après-midi, je ne pensais pas que nous aurions encore l’énergie de grimper jusqu’à sa crête.


Sous le plan ci-dessous cela vous donne une idée de ce que nous parcourons. A gauche en bleu c’est le sentier des pêcheurs que nous avons quitté à Porto Covo. Nous avons emprunté une variante du GR pour rejoindre Cercal do Alentejo ( fleche orange )et maintenant nous descendons le chemin historique jusqu’à Aljezur ( flèche verte) d’où nous reprendrons la via Algarviana


Ce matin est un grand changement, nous marchons sur une large piste notre pas est régulier et nous avons un bon rythme.
De ce fait Laetitia ressent un peu plus ses chaussures qui sont usées jusqu’à la corde. Une fois que nous avons effectué d’innombrables randonnées avec une paire de chaussures, que nos pieds s’y complaisent comme dans une paire de pantoufles, nous avons du mal à nous en séparer. C’est comme si un attachement, un sentiment c’était créé entre notre pied et ces chaussures avec lesquelles nous avons effectué tant de pas, découvert de nombreux sentiers. Heureusement qu’elles étaient là pour nous protéger, nous maintenir la cheville et nous éviter l’entorse.
Cela peut paraître ridicule, enfantin, mais nous sommes comme cela.
Alors ce matin Laetitia ressent bien l’usure de la semelle au niveau du talon qui lui déforme le pied mais elle reste hésitante pour s’en débarrasser.
Nous voici à Cercal do Alentejo, ville assez importante avec du monde dans les rues et beaucoup de circulation qui nous donnent le tourni dans la tête.


Au niveau d’un rond point, des bus se garent, des livreurs décharges des caisses pour les différents commerces, des bars où les portugais très volubiles discutent avec passion et le verbe élevé, peut-être politique ?
Dans cette ambiance, autour d’un arbre un banc nous tend les bras, nous posons nos sac à dos et Laetitia part au ravitaillement pendant que je reste auprès des sacs et termine le blog.
Un monsieur vient m’accoster, car il a entendu que je parlais français. Il me raconte une partie de l’histoire de sa vie fort intéressante.
Il est arrivé en France avec rien en 1967 à l’âge de 20 ans. Et m’explique l’accueil chaleureux qu’il a reçu. Il a effectué toute sa carrière professionnelle en France, s’est marié avec une Française, ses enfants sont nés sur le sol français, mais ils ont voulu retourner dans le pays de leurs racines donc avec sa femme ils les ont rejoint une fois le retraite arrivée.
Il a vécu presque tout le temps à Paris et il me disait lorsque je regarde les informations de la france, je ne comprends pas ce qui se passe, cette haine, cette violence et je suis content d’être ici. Pourquoi les gens sont devenus comme cela?
Je vous parle de tout cela qui peut paraître anodin mais dans notre démarche ce sont des rencontres éphémères qui touchent le cœur et qui restent inoubliables.


Voilà que ma chère et tendre revient tout sourire elle a appercu une paire de chaussure dans une vitrine qui lui faisait des clins d’oeil; quand je vous dis que nos godillots de rando peuvent prendre vie !
Enfin elle m’invite à donner mon avis qui va être positif et la voilà repartant chaussée de neuf et tout sourire de la tête au pied !


Le soleil brille fort et nous retrouvons des températures du sud portugal avec toujours cette luminosité extraordinaire.
Le temps de midi sonne dans nos estomacs et nous trouvons un lieu paradisiaque, qu’aucun restaurant arrive à nous offrir pour notre casse-croûte.


D’ailleurs le troupeau qui est à nos côtés fait aussi sa pause et apprécie.


Qu’il fait bon évoluer dans cette campagne, nous traversons des forêts d’eucalyptus avec des reflets de soleil qui créent une ambiance originale.


Nous retrouvons ce monde de la petite montagne et nous gravissons avec une certaine joie une côte assez raide sur au moins deux kilomètres. Nous montons à  un rythme régulier et nous prenons du plaisir dans l’effort.


C’est avec un certain regret que notre sentier évite ce piton rocheux, nous aurions bien aimé jouer un peu aux chamois.

Enfin cela ne nous empêche pas d’avoir une vue grandiose sur la plaine et l’océan au loin.


Enfin au détour d’un virage apparait le village de Sao Luis, nous quittons les eucalyptus pour retrouver un vallon où le chêne-liège règne en maître et bientôt nous voici dans les rues de la bourgade. 

Une terrasse nous accueille pour une pause bien méritée et ce n’est pas le Sumol ( soda portugais) et la part de gateau qui va nous enlever notre fatigue même si cela nous a un peu soulagé.


Quelques mots sur notre état physique.
Depuis le départ, j’ai le tendon d’Achille de la jambe droite qui m’oblige à boitiller, cela m’a provoqué une douleur dans ma jambe gauche, mais les massages aux baumes du tigre font leurs effets.
Ce jour, nous avons tous les deux la plante du pied en feu. Je pourrais donner une image c’est un peu comme si à chaque fois que le pied touche le sol des aiguilles venait nous la caresser. Les quatres kilomètres restant à parcourir vont être un peu pénibles et si le corps souhaiterait que l’on folâtre dans la douce herbe verte du bas côté où s’épanouissent de belles fleurs jaunes notre mental nous permet de maintenir un pas régulier jusqu’au moment où des chênes-lièges nous disent qu’ils sont prêts à nous abriter pour la nuit.


Après 29 kilomètres, mes lunettes trouvent un point stratégique dans la tente pour rester en bon état et dès 20 heures nous partons dans de beaux rêves de randonneurs.

Voici 10 jours que nous marchons et nous avons effectué 270 kilomètres.


Il est intéressant d’observer une nuit. Nous nous endormons commes des masses. Je me réveil à 23h59 et je vois l’écran digitale de ma montre passé à 0h00 c’est amusant. Je m’étire, j’ai bien dormi je pourrais presque repartir. L’essentiel de la nuit est fait, ce fut un sommeil profond pendant 4 heures j’ai récupéré et le reste n’est plus que du bonus. Je vais encore me réveiller à 2h puis 4h et enfin 5 h 48 ( et oui j’ai été cheminot) là il est temps de se lever. Je suis en pleine forme pour une belle journée de marche. Laetitia se réveille à son tour elle aussi a bien dormi.

Mesdames les chaussures, messieurs les pieds ça va être la fête !

4 commentaires sur « Serra do Cercal/ Sao Luis »

  1. N’oubliez pas le rodage des nouvelles chaussures de Laëtitia, allez y doucement…le matin et pas trop vite l’après-midi, il ménager les pieds.
    Toujours de belles photos.
    Bonne nuit et bonne continuation.

    Aimé par 1 personne

  2. Autres paysages, c’est un joli coin que vous découvrez à l’intérieur des terres.
    Espérons que vos bobos vont s’atténuer, ce serait dommage de ne pas profiter à 100% de votre périple en Alentejo.
    Merci pour vos témoignages !

    Aimé par 1 personne

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