Rota Vicentina/ Via Algarviana. Rogil/Marmelete

Ce matin au réveil, il tombe quelques gouttes mais cela s’arrête rapidement.
Nous connaissons la première partie de notre itinéraire du bourg de Rogil jusqu’à Aljezur puisqu’il est identique avec le sentier des pêcheurs que nous avons effectué à l’aller.
C’est tout plat avec de grandes lignes droites.


Nous aurons le temps d’observer un héron garde boeuf peut être fait il des remontrances ou des compliments à cette belle vache limousine.


Je vous ai déjà parlé de notre manière d’aborder ces interminables sections. Mais il y a encore une chose dont je ne vous ai pas parlé ; il m’arrive aussi de chanter pour moi. Ce n’est pas par égoïsme, mais souvent je ne connais que quelques paroles et je fredonne l’air ce que Laetitia ne trouve pas toujours très agréable.
Dans ma jeunesse, j’ai fait partie de mouvements catholiques dont la chorale et je me souviens de quelques strophes des nombreuses chansons apprises.
Comme celle-ci qui rappellera peut être des souvenirs a certain.
« Va d’un bon pas
Ne faiblis pas
La route est ta meilleure amie mon gars
(oui mon gars)
Va d’un bon pas,
Ne faiblis pas
C’est une amie comme il n’y en a pas
(oui mon gars) ».
Il est vrai que nous chantions beaucoup autour de feux de camp, mais aussi tout simplement quand je partais avec des copains en montagne.
C’est entrainant et on ne voit pas passer le temps.
Sur cette piste j’ai le temps d’observer les petites fleurs du bas côté qui ne sont pas à mettre de côté !

Avec tous ces palabres, nous avons parcouru 12 kilomètres et sommes arrivés à Aljezur.
Ravitaillement en eau, traversée de la ville quelques courses alimentaires et nous disons adieu à la Rota Vicentina


Bonjour la Via Algarviana, vous voyez sur le plan ci-dessous notre point de depart. Aljezur et les principales bourgades que nous traverserons. Nous irons jusqu’à Parise et de là nous descendrons par la variante pour rejoindre Sao bras de Alportel et retrouver notre petit coin de villégiature.


Nous voulons gagner en efficacité, alors nous décidons de marcher pendant une heure puis de nous octroyer une pause d’un quart d’heure. Nous trouvons cela intéressant et malgré les côtes sévères, nous avançons a une moyenne de 4 kilomètres heures. Notre objectif est d’atteindre l’entrée du village de Marmelette, soit marcher pour l’après midi 19 kilomètres.


D’entrée de jeu le ton est donné nous sommes encore en ville que déjà une belle côte se présente à nous.
Nous partons d’une altitude de 60 mètres pour atteindre 453 mètres. Sachant que l’amusement serait trop facile si il n’y avait qu’une montée. Bien évidemment nous montons pour redescendre et encore mieux monter.
Mais apres quelques kilomètres le paysage est là pour nous dire que nous sommes en montagne.


Nous traversons une vallée luxuriante avec de nombreuses fermes abandonnées, quelques unes d’entre elles sont remises en état et se sont de véritables lieux paradisiaques où parfois des chaises longues nous provoque. Mais nous sommes persévérants et même si la douleur de la périostite de ma jambe gauche pourrait me donner envie de m’arrêter, rien peut nous faire plier de notre objectif.


En ce mois de février les rivières sont encore bien large et il nous faut nous déchausser. L’eau est froide, très froide mais qu’est-ce que cela nous fait comme bien ! Nous avons depuis ce matin 21 kilomètres dans les pieds.


Les cailloux du lit de la rivière offre un massage à la plante du pied alors que l’eau revivifie toute la jambe. Nous ferons plusieurs aller retour pour soulager la fatigue accumulée.
Un deuxième gué se presente mais celui-ci nous le passerons en équilibriste.


Après ce passage c’est une montée à fort pourcentage qui nous attend sur plusieurs kilomètres. Arrivés au sommet malgré la fraicheur du soir nous sommes trempés.


Nous avons parcouru 30 kilomètres sur la journée et pour l’après-midi 19 kilomètres avec 901 mètres de dénivelé positif.
Les derniers kilomètres d’une journée comme celle-là sont toujours un peu difficiles.

La plante des pieds brûle et l’on ressent des douleurs qui arrivent un peu partout. Le sac qui est léger le matin à multiplié son poids par dix et les épaules ne souhaitent qu’une chose être libérées.
Il faut vivre ces instant pour comprendre la joie de se retrouver dans notre petite tente. Nous sommes comme dans un cocon douillet. Nous prenons notre casse-croûte et c’est un moment exceptionnel de détente mais aussi de délice et de complicité où nous partageons nos sensations. Les pieds respirent, les épaules s’envolent, nous sommes harassés mais heureux. On se dit que l’on doit être un peu fou pour se faire souffrir comme cela et pourtant nous sommes si bien, là dans ce petit coin de la planète tous les deux dans notre cabane.


J’entend des voix qui me cri et le confort !
Le quoi ? Mais nous avons tout le confort puisque nous sommes heureux. C’est l’instant créé qui est puissant et non le confort.


La nuit arrive, les chouettes commencent à hululer, le clocher du village sonne d’un beau carillon les heures et les demi heures. Personnes ne sait où nous sommes et c’est notre vie depuis 14 jours.
La plus belle des vies, aujourd’hui ici, demain là-bas. C’est la vie de bohème !

On ne sait jamais où l’on va s’arrêter, mais le lieu que l’on trouve est toujours très bien. Notre maison sur le dos, c’est la liberté, le confort et la joie de vivre.


Alors en riant l’on se dit que l’on doit être un peu cinglé, mais que c’est agréable une douce folie, car demain matin c’est le cœur joyeux que nos pieds chausserons les godillots, le sac léger se perchera sur notre dos et nous n’aurons qu’une idée en tête atteindre le sommet de Foia et ses 902 mètres. Et après on suivra notre chemin toujours content de ce qui se présente à nous.


La vie est simple et c’est dans cette simplicité que l’on est joyeux.

2 commentaires sur « Rota Vicentina/ Via Algarviana. Rogil/Marmelete »

  1. … et vous savez en profiter à chaque instant de cette vie-là ! Bravo pour votre journée, vous avez poussé vos organismes un peu au-delà des limites, mais quelles incroyables satisfactions ressent-on dans ces moments d’après, quand le repos est complet. Je sais ce que c’est et j’aime bien lire ce que vous écrivez si bien. Merci !

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s