Via Algarviana : Marmelete/ picota

À quelques pas de Marmelete nous passons une nuit portugaise. Mais qu’est-ce ? Une nuit où les chiens s’entendent pour organiser la répétition de leur chorale ! Ils ne cesseront qu’à l’arrivée de l’aube.
De toute façon, j’ai mal dormi cela est dû au fait qu’hier dans notre élan j’ai oublié de m’hydrater. Rien de tel pour provoquer douleur et crampe dans la musculature. Un corps physique s’écoute et s’entretient, la moindre inattention se paye cache surtout quand on fait du sport.


Lever à l’aube, le ciel n’est pas beau sur le Foia le sommet de l’Algarve à 902 mètres d’altitude.


Rapidement nous arrivons au bourg, une fontaine tombe à pic pour un brossage des dents. Nous passons devant la maison du médronho ou arbousier en français.
Le fruit de l’arbuste représenté sur la photo est distillé en Algarve et une visite de ce musée délivre tous les secrets de la  récolte au produit fini et il est possible d’effectuer une dégustation.


À l’heure où nous passons, c’est fermé et je vous répète ce que dit la publicité. N’empêche cela nous tente bien de revenir en véhicule pour une découverte instructive et gustative.
Quelques kilomètres plus loin après une montée importante nous faisons un petit détour pour parvenir au mirador Picos.
La vue est bouchée par la brume sur la mer et les sommets.


Ses roches nous inspirent pour un moment méditatif.


Un chêne liège s’impose dans ce monde minéral et il n’est pas le seul.


Il n’y a qu’à voir cette petite plante qui utilise un interstice entre deux rochers pour pousser et grandir.

Orpin à feuilles courtes

Après cette belle pause nous voici face à la fête des montées infernales. Il est certain que l’on ne passe pas de 400 mètres à 900 mètres en restant sur du plat. Et pour nous taquiner chaque montée sera suivie d’une petite descente.



Mais rien n’a redire nous sommes dans les montagnes, nous aimons cela et de nombreux chants d’oiseaux nous accompagnent. Le geai lance son cri bien particulier pour avertir les hôtes des bois , il est surnommé le gendarme de la forêt. Et n’hésitez pas à l’observer avec ces belles plumes bleues. Nous avons remarqué qu’ici il aime bien les eucalyptus, si vous êtes à l’Ecopark vous pourrez voir un couple dans les eucalyptus du fond du parc.
Après cette série de grimpettes il faut nous requinquer un peu car nous ne somme pas encore au sommet.


Les éoliennes nous offrent un son délicat en fendant l’air et j’ai toujours trouvé que leur rythme a quelque chose de gracieux.


Enfin nous arrivons à Foia alors que midi est légèrement dépassé. Nous avons besoin d’énergie car cette après-midi descente sur la ville de Monchique puis ascension du Picota.
Je prendrais un plat de montagne, pomme de terre, lard avec du fromage fondu. Pour une auberge d’un sommet les prix sont très abordables.
Nous avons droit à quelques rayons de soleil qui réchauffent bien mais aucune vue sur la mer.


Nous abordons la descente par un sentier qui traverse une guarigue égayer par des massifs de bruyères.


Puis c’est une large piste à la déclivité sévère qui va nous amener à Monchique.
Je me demandais si je voulais vous  parler de ce qui suit, depuis le départ de ce trek je vous raconte pas mal de choses personnelles alors tous les deux nous nous sommes dit que ce que nous vivons physiquement fait partie de la vie de notre rando, il est normal d’en parler.

Je n’en parle pas pour me faire plaindre ou me faire passer pour un surhomme. C’est juste un partage de ce que je vis et peut-être, donner envie au gens de prendre conscience que face à une douleur il ne faut pas tout de suite s’apitoyer mais savoir se dépasser avec intelligence.


Je m’inquiète un peu pour la périostite de mon tibia qui n’aime pas les descentes. Pour ne pas trop la solliciter je descends sur la piste comme si j’avais abusé du médronio. Je préfère perdre un peu de temps mais ne pas aggraver la blessure. En définitive cette dernière va bien et c’est la tendinite de mon tendon d’Achille droit ( que j’avais avant mon départ ) qui se réinvite à la fête, accompagné d’une douleur à celui de gauche.
Arrivée dans la ville voici une fontaine, rien de tel qu’un choc thermique pour aider tout se petit monde à retrouver un fonctionnement normal.



Pour mes amis Marianne et François qui tiennent avec assiduité le cv de Laetitia, je les informe qu’ils vont pouvoir rajouter une profession  » conseillère médicale « !
Elle m’a trouvé un produit miracle en pharmacie une bombe de gaz glacée avec de l’arnica.
En plus à son initiative je prends un certains nombre de granules homéopathiques.


Nous avons toute la ville à traverser, nous connaissons un peu le chemin puisque l’année dernière nous avions parcourue la Via-Algarviana de Alcoutim à Lagos. Si vous êtes intéressé vous pouvez retrouver chacune de nos étapes sur ce blog.
Au détour d’une rue un petit coin de maison que j’ai bien aimé.


Sur la place centrale du village pendant que je fais sécher la tente, Laetitia vérifie wordpress. Puis nous repartons, effectuons quelques achats alimentaires et un conseil de connaisseur gourmand si vous passez par Monchique arrêtez-vous à cette adresse.


Il est 16h15 quand nous quittons la ville et ses bruits qui nous ont assurément saoulés plus vite que du medronho.
Devant nous trois kilomètres de montée pour atteindre le Picota et avaler un peu plus de 200 mètres de dénivelé.
Nous passons par une forêt de chênes liège extraordinaires.

Puis un peu d’eucalyptus et nous voici à 500 mètres du sommet dans le monde de la roche.


Le Foïa est enveloppé dans les nuages et ici souffle un vent qui nous glace.

Nous ne resterons pas longtemps de toute façon il y a de la brume partout mais je prendrais quand même le temps de grimper sur le point géodésique.



Nous redescendons rapidement espérant vite rentrer dans une forêt pour ne plus sentir le vent, il nous frigorifie.

Après quelques kilomètres il est bientôt 18 heures, le vent à ramener des nuages et nous ne trouvons rien pour poser notre tente. Nos pieds deviennent lourds et trébuchent fréquemment sur les cailloux.
Dans ce cas nous ne nous affolons jamais, nous observons, persévérons et trouvons toujours. Parfois des coins originaux comme ce soir. Lieu que nous tentons d’éviter d’habitude mais un proverbe dit en guise de grive on mange des merles.


Ce soir bivouac à l’entrée d’un chemin abandonné et nous sommes à cinq mètres d’une route goudronnée de campagne. En deux heures il est passé trois véhicules.
Nous sommes un peu abrités du vent mais il arrive à se glisser jusqu’à notre tente et même à l’intérieur nous ressentons sa fraîcheur.


Enfin nous fermons les portes, mangeons une bonne soupe qui réchauffe, de la charcuterie, du fromage et deux carrés de chocolat. Tout est délicieux et nous sommes prêts pour dormir.
Laetitia s’amuse à faire une mini bd racontant la journée et moi je vous écris.


Mais j’oubliais quelque chose d’important pour nous. Nous venons d’effectuer une vraie étape de montagne et sportive 26 kilomètres, pour 1142 mètres de dénivelé positif et 930 mètres de dénivelé négatif en 6 heures 25 de marche.


Et nous passons les 400 kilomètres depuis le départ, 402 exactement !
Ce soir nous sommes fiers de nous.

2 commentaires sur « Via Algarviana : Marmelete/ picota »

  1. Effectivement Thierry tu as raison. Dès le départ tu dois t’en souvenirs j’ai eu des problèmes avec ma poche à eau qui est inutilisable.
    Du coup pour boire c’est jn peu plus compliqué ou je dois aller à la pipette de Laetitia ou ke dois descendre mon sac pour boire à la bouteille. Du coup je bois beaucoup moins et je le paye cache. Mais c’est pour voir jusqu’où je peux aller.
    Ce secteur est magnifique, on est en montagne et nous aimons beaucoup le massif du Picota qui est très sauvage.
    Amicalement
    Pascal

    J’aime

  2. Fiers, vous pouvez l’être, c’est une belle course de montagne que vous avez accomplie ce jour-là. Impressionnant dénivelé !
    Les tendinites surviennent souvent (pas toujours) par déshydratation mon Cher Pascal. Il faut boire un peu plus, surtout avec des étapes pareilles.

    Aimé par 1 personne

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