Le vent a rugi, mugit, vociféré toute la nuit, nous l’entendions dans les arbres et les câbles électriques qui n’étaient pas très loin, mais nous étions bien abrités. Nous sommes encore à 650 mètres d’altitude et ce matin il ne fait pas chaud.

Mais c’est un lever de soleil originale qui nous enthousiasme.

Nous amorçons une longue et agréable descente, traversons des hameaux aux maisons abandonnées, le toit éventré et juste à côté une case mignonnette.

Nous profitons aussi d’un paysage bucolique comme cette vue sur un vallon calme et paisible où l’on aurait envie de s’installer.

Et en nous retournant c’est un panorama exceptionnel sur les montagnes où nous usions les semelles de nos chaussures pas plus tard qu’hier et pourtant elles nous paraissent bien loin.

Chose intolérable pour nous qui aimons la randonnée et les GR sillonnant l’Europe et permettant à tout un chacun de découvrir de belles contrées, sauvages. Le chemin est fermé avec une porte cadenassée.

Des inscriptions en anglais précisent que la via algarviana ne passe plus ici et qu’il y a des chiens méchants. Cette information est mise en place par le propriétaire du lieu.
Nous rebroussons chemin sur environ 500 mètres jusqu’à une route goudronnée. Il n’y a aucun nouveau balisage. Nous utilisons la roue de secours le GPS Maps. Il faut continuer cette route goudronnée sur quelques kilomètres puis emprunter un chemin sur la gauche qui nous ramène au fond d’une vallée où nous devons retrouver le GR.
Nous sommes déçus car nous devions passer par une source chaude et de ce fait nous l’évitons.
Depuis la route nous voyons bien la propriété qui a du être rachetée et clôturée.
Tout cela ce n’est qu’un manque de discussion, de tolérance et du respect de l’autre. Et dire qu’en Suède une loi légifère que la nature appartient à tout le monde et aucun propriétaire ne peut empêcher le passage d’un sentier de randonnée.
Enfin nous retrouvons le GR qui longe une rivière, le soleil brille dans le firmament et ses rayons nous chauffe bien. Alors nous en profitons pour une baignade.

L’eau est moins chaude que lors de notre dernière douche chez Nico!
Nous passons au milieu de mimosas grandioses.

Une longue montée nous attend avec une inclinaison régulière. Ces efforts sont pour moi un plaisir personnel. Selon ma forme j’adopte un rythme, dans le cas présent assez élevé, et je maintien mon organisme à la limite de l’essoufflement. A ce stade l’effort apporte un grand plaisir, il faut juste arrivé à maintenir ce fil rouge sur le temps. Je sent les gouttes de sueur venir perler sur le frond puis abonder sur tout le visage. Je ressent la force de l’effort sur mes hanches mais le rythme est enthousiasmant, euphorisant et je le maintiendrai jusqu’au bout des trois kilomètres. Cette maîtrise du corps est agréable, il faut éviter la rupture qui me mettra dans le rouge, avec ce que cela sous-entend; essoufflement important, mauvaise ventilation des muscles donc douleurs etc.
Une fois que l’on connait son corps, l’effort est aussi une alchimie qui engendre un bien-être.
Après cela le casse-croûte est bien mérité. Une pause prolongée et quelques massages des pieds, c’est en pleine forme que l’on repart.
Nous passons un secteur humide et une grenouille se laisse photographier avant de disparaître en nous gratifiant d’un splendide saut.

Cette fois-ci ce ne sont plus des pentes avec une inclinaison normal que nous devons monter, mais le chemin se dresse devant nous, nous avons la sensation que nous avons un mur à gravir. Ce sont des distances de 200 à 300 mètres mais quand elles se succèdent elles usent l’organisme.

Nous voici à un observatoire et nous distinguons la ville de Silves, derrière nous la piste en montagne russe et au loin le massif de Monchique dans les nuages.

Les traversées des villes ne sont jamais une partie de plaisir car nous marchons de long moment sur la route avec souvent de la circulation.
Nous sommes bien content quand nous quittons ce monde du brouhaha, mais le passage dans les agglomérations à ces avantages cela nous permet de nous restaurer ou de nous ravitailler.
Alors pour ce soir repas particulier de bretzel et d’un fromage français

sous le regard de la lune.

Belle journée de 29 kilomètres pour 1140 mètres de descente et 595 mètres d’ascension.
Carême ? Non tout bon repas est accompagné de vin mais là le soir dans la tente nous évitons de porter trop lourd donc toutes bouteilles sont réservées pour le repas de midi.
Le bain suffit de se lancer et cela revigore. Sans soleil j’aurais sûrement hésité.
Pascal
J’aimeJ’aime
Concernant la porte fermée à clé, beaucoup de propriétaires ont profité des confinements Covid pour détourner des chemins pourtant bien balisés et cartographiés. Dommage mais négociable avec du temps et de la patience !
Brrr… le bain dans le torrent, heureusement qu’il y avait du soleil, car fallait y aller tout de même.
Merci pour ces belles pages de balade, photos de fleurs, paysages et bons petits plats. Plus du tout de vin pour le Carême 😃 ?
J’aimeAimé par 1 personne