Nous et la planète, est-ce trop tard ? Partie 3 et fin.

En règle générale, nous, les humains, avons tendance à plonger dans la facilité ;  de ce fait nous faisons le choix des extrêmes.

  • Le premier : je fais l’autruche, je dis après moi le déluge et pour l’instant je profite de tout ce qui se présente.
  • Le deuxième : je deviens minimaliste et je me referme, je ne me déplace plus, j’expérimente l’autarcie.

Lors d’un de nos voyage, nous avons rencontré un couple qui vivait de cette manière et au début nous trouvions cela intéressant. Nous fûmes désarçonnés quand nous avons constaté leur colère contre les autres qui n’agissaient pas comme eux. Ils éprouvaient une importante rancœur. Lui rêvait de retourner sur les terres de ses racines et voir sa famille, mais il ne s’en donnait pas le droit, car trop d’émission de carbone. Concernant leur dépense en carbone, ils écopaient peut-être bien d’une note de 20/20, par contre les vibrations négatives de leurs pensées étaient au paroxysme.

 Mais que faire ?

Pierre Rabhi nous guidait :

 » La nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guérit, émerveille l’âme, le cœur et l’esprit. »

Voilà une belle formule et comme toutes les formules de physique ou chimie, elle peut paraître compliquée. 

Comment s’y prendre ?

 Tout simplement en célébrant la vie ?

Et si nous quittions nos airs sérieux et angoissés pour regarder la vie comme un jeu. Enfant, on aime bien s’amuser au funambule sur une planche ou une poutre et même si l’on tombe inlassablement on remonte pour trouver l’équilibre.

La vie ne serait-ce pas le même jeu ?

Trouver le juste équilibre qui permet de nourrir non seulement mon corps, mon âme, mon cœur et mon esprit. 

Depuis que nous vivons dans une grande simplicité, nous n’avons jamais été aussi bien dans notre existence. Nous refusons l’idée de minimaliste, car c’est déjà s’enfermer dans une caste et nous tenons à notre liberté. Nous aimons expliquer que nous sommes « essentielistes “ sachant que l’essentiel varie d’une personne à l’autre et c’est cela qui nous intéresse, chacun garde sa liberté. Chacun doit trouver son juste milieu, ce qui lui permet d’être en harmonie avec lui tout en conservant comme fil rouge le respect de la vie.

L’évidence n’est-elle pas de se sentir responsable et amoureux.

Responsable du moineau qui court sur la place du village, de la pâquerette qui pousse dans mon gazon, du ruisseau qui dans un gazouillis traverse une prairie, etc…

Cette responsabilité commence par chacun de mes gestes et de mes actes.

Être amoureux de la nature… pour cela ne nous faudrait-il pas une rééducation ? Telle que réapprendre à observer, à écouter le silence, à humer la douceur des parfums de la terre, à apprécier la simplicité, à m’émerveiller pour aimer.

Avant toute chose ne doit-on pas s’aimer, s’apprécier, se respecter pour pouvoir aimer les autres, aimer la vie et aimer cette enchanteresse, cette paradisiaque, cette ensorceleuse nature dans laquelle nous vivons. Cet amour me guide vers l’émerveillement !

Tout le monde considère que le fonctionnement des cinq sens est primordial. Une question me taraude si l’on perd le sens de l’émerveillement, n’est-ce pas comme si l’on s’amputait de tous nos sens ?

 Ne serait-il pas l’axe principal qui permet au rouage des autres sens une ouverture de l’esprit ?

Si je suis responsable et amoureux, est-ce que je ne deviens pas tout naturellement respectueux ?

En tant qu’individu ma seule tâche n’est-elle pas de tout tenter pour faire de mon mieux ?

N’est-ce pas cela être responsable et amoureux ?

L’important c’est que chaque soir je sois satisfait, car je suis certain d’avoir agi en conscience. Je suis heureux, dans la mesure où mes petits gestes, mes douces pensées ont aidé, ont protégé la terre qui m’a vu naître, grandir et qui me verra disparaître.

Chacun sur ce chemin est à son niveau, chacun avance comme en montagne à son rythme. Il n’y a pas de meilleur ou de moins bon.

Il y a ceux qui se moquent de tout et c’est leur problème. C’est à eux de regarder vers où les conduisent le chemin qu’ils ont décidé d’emprunter, vers l’ignorance, le mépris de la terre, le non respect de l’humain.

Et il y a ceux moins nombreux qui tentent par des gestes, par la pensée, d’agir.

Nous concernant, nous avons adopté un système de vie où nous consommons le moins possible. Seize mois de vélos nous ont appris à nous passer de multiples choses et pris conscience que le matériel n’apporte pas la joie de vivre.

Vivre au quotidien dans et avec la nature, nous fûmes séduits, voire ensorcelés face à son incroyable rythme de lenteur et de puissance.

Nous avons été éblouis par l’immensité des paysages nordiques, mais aussi par la sérénité d’une campagne simple et bucolique. Les deux ont été capables de faire vibrer nos cordes musicales intérieures telle celle de la harpe qui donne une onde sonore sans fin. 

Nous nous appliquons une base facile lorsque l’on est tenté d’effectuer un achat ; nous nous posons les questions :

Est-ce judicieux ?

En ai-je vraiment besoin ?

Qu’est-ce que cela va m’apporter ?

Vais-je être plus heureux ?

D’où vient ce produit ?

Ai-je conscience des matières premières utilisées pour fabriquer ce bien ?

Quelle conséquence destructrice, polluante provoque cette activitée ?

Laetitia et moi sommes convaincus qu’en réfléchissant de cette manière une grande partie des bibelots ou ustensiles que nous renouvelons, sans coup férir, par routine ou machinalement ne serait plus acheté.

Cela entraîne automatiquement une économie des matières premières et élimine des conteneurs promenés à travers les océans.

J’entends déjà une clameur s’élever :

 » Oui, mais les emplois que cela va supprimer. »

Modifiez notre système de consommation, va transformer la manière de vivre et de nouveaux métiers verront le jour, rappelez-vous l’exemple de Cuba.

Le deuxième élément c’est de résider dans un petit espace, cela évite de remplir le vide.

Xavier Thévenard l’un des meilleurs trailers français dit : “aujourd’hui, mon souci est de savoir où je vais courir, demain si l’on ne fait rien mon souci sera de savoir si je vais trouver de quoi me nourrir”.

En réfléchissant de cette manière, est-ce vraiment si pénible de faire quelques efforts ? Est-ce réellement des efforts ou peut-être avoir une intelligence ?

Cela nous a amené à ces questions : 

Quel sens je donne à ma vie ? 

Pourquoi suis-je sur cette terre ?

Vaut-il mieux combler mes problèmes par la consommation ou alors les résoudre dans la méditation qui me conduit vers l’émerveillement de la nature.

Pour m’expliquer sur ce point, je vais m’appuyer sur deux aphorismes. 

Tout d’abord Socrate : “ La sagesse commence dans l’émerveillement “.

Puis Albert Schweitzer : “ Occupés par leur désir d’atteindre la lune, les Hommes ont échoué à voir les fleurs qui s’épanouissent à leur pied “.

S’émerveiller ne permettrait-il pas de développer un état intérieur favorable pour découvrir la beauté du monde, privilégiant l’éveil de pensées positives ?

Nous avons remarqué dans notre vie qu’une fois que nous avons acquis ce regard de compassion, d’empathie envers nous même, nous avons trouvé un équilibre de bien-être et de joie de vivre.

Notre sentiment d’insatisfaction de bien matériel était comblé. Souvent, nous entendons autour de nous, je souhaiterais plus grand, j’aimerais plus élégant, plus charmant ou plus confortable, j’ai besoin de plus pratique… Nous avons la sensation que ces envies sont sans fin. Et c’est bien pour cela que nous sommes les seuls êtres vivant de la planète à détruire notre environnement et à consommer plus que ce qu’elle peut nous donner. N’oublions pas que le 28 juillet 2022 l’humanité avait consommé l’ensemble des ressources que la planète peut générer en un an. Quelle va être la date en 2023 ? Il faut 1,75 Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale en un an. Combien de temps pouvons-nous tenir à ce rythme ?

N’est-ce pas de l’auto-suicide ?

A la vue de ces chiffres et en regardant mon avenir, mes enfants ou petits enfants puis-je rester insouciant ? M’enfoutiste ?

Nous ne vivons pas dans le dénuement, mais dans une grande simplicité et parfois nous trouvons que nous avons encore de trop. Et nous n’avons jamais été aussi bien !

Aujourd’hui ce qui nous comble et nous garantit notre équilibre de vie c’est l’émerveillement de l’anodin, une fleur, une herbe, un insecte, un paysage, un soleil levant, un ciel étoilé, une lune rougeoyante, le chant d’un oiseau et la liste est sans fin.

Et si l’effet papillon existait vraiment et que mes pensées positives de paix, d’humanité s’envolaient dans une danse qui imperceptiblement va tourner autour de la planète et s’amplifier afin que d’autres de mes semblables soient atteints de cette maladie. Le changement ne serait-il pas là ?

Alors ma démarche invisible ou insignifiante et ma pensée positive vont agir et permettre une réaction en chaîne. 

Quel risque d’essayer ? Que ça marche ?

Et dans l’instant présent, cela nous porte vers les sommets d’une possible transformation. 

Je ne sais pas si il y a une méthode idéale, au travers de ces lignes c’est un exercice complexe que j’ai effectué et j’y réfléchis depuis longtemps. Je ne veux convaincre personne j’aimerais juste que les citoyens de la planète honorent ce que nous donne la Terre.

La nourriture, les matières premières, la beauté, la force, la grâce et l’harmonie.

Qu’ils comprennent que sans un geste, l’abondance de la planète est en récession alors que logiquement il y a assez de tout pour tout le monde.

Il n’y a pas lieu de se culpabiliser, il faut se sentir en harmonie avec soi, avec ses actes et ses pensées.

Julio Cartazan exprimait : La lâcheté tend à projeter sur les autres la responsabilité que l’on refuse. 

Et un proverbe chinois nous conseille ceci : “Mieux vaut une conscience tranquille, qu’une destinée prospère. J’aime mieux un bon sommeil qu’un bon lit”.

Je rêverais que la communauté que nous pourrions nommer « rêve de bohème », échange sur le thème. Que nous réfléchissions à ce que nous pouvons faire ensemble. 

Partage d’expériences et de réflexions.

C’est aussi cela qui permet d’avancer dans l’harmonie.

Lien vers une interview de Xavier Thévenard

2 commentaires sur « Nous et la planète, est-ce trop tard ? Partie 3 et fin. »

  1. Salut Thierry,

    Tu sais je pense que nous avons tous à balayer devant notre porte. Car être cohérent cela me semble très compliqué. L’essentiel est de faire du mieux que l’on peut.
    Et n’est ce pas toutes ces petites actions infimes qui vont permettre un grand changement.
    Gardons confiance.
    Bien amicalement
    Pascal

    J’aime

  2. Cher Pascal, j’approuve tout ce que tu écris si bien, en reconnaissant que je devrais bien balayer devant ma porte.
    La question principale est à présent de déterminer comment l’humanité va s’en sortir. Car l’optimiste que je demeure croit encore qu’elle s’en sortira comme à chaque fois qu’une grosse crise l’a frappée. C’est à l’échelle internationale que les choses doivent bouger. Vaste programme !
    Vers un nouveau Contrat Social préventif ?
    Ou attendre un nouvel ordre mondial après un paroxystique décompte ?
    A méditer …

    Aimé par 1 personne

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