Escapade dans la Sierra Nevada, un désert ?!

Livre « Tête à tête avec la Sierra Nevada andalouse » à petit prix sur kobo.

Depuis Ohanes, nous faisons un grand saut de puce, nous contournons la Sierra et arrivons sur sa face nord.

C’est avec amusement que depuis la route nous répérons les sommets que nous venons de parcourir et qui se découpent dans ce ciel bleu lumineux.

Nous arrivons à Guadix.

Ville très intéressante avec ses maisons troglodyte toujours habitées. Si cela vous intéresse retrouvez l’article lors de notre voyage à vélo en Andalousie  l’an dernier.

Nous ferons une courte halte à la ville pour nous ravitailler et prendre des infos à l’office du tourisme, afin d’obtenir plus de précisions sur le lieu que nous souhaitons découvrir.


Aux portes de la Sierra Nevada, se trouve le désert de Gorafe, notre prochaine découverte.


Pour l’instant nous profitons d’un coruscant coucher de soleil depuis un plateau dominant le village de Gorafe.

Ce matin, debout 5 heures afin de partir dès que se pointe les premières lueurs du jour…

Pour aller randonner au milieu de ces canyons qui semblent errer dans un monde primitif, arrêté il y a des millions d’années! Pour cela, on attend pas que le soleil soit au zénith.

Nous voici donc sur :

Il fait encore bien frais, nous sommes sur un plateau à 1100 mètres d’altitude et l’horizon s’illumine.

Pour l’instant nous effectuons une marche d’approche au milieu d’immenses vergers d’amandiers. Si la semi obscurité qui disparait doucement nous empêche de bien voir le paysage, ce n’est pas bien grave, car nous ne sommes pas encore dans le grand spectacle de la nature.

Ce que nous allons découvrir, c’est un paysage isolé dans le temps et torturé par l’érosion.

Avant d’aborder cette piste qui va s’insinuer de crêtes en canyons profonds en nous faisant passer par des sommets, il nous faut bien comprendre l’environnement :

  • En été, le thermomètre peut atteindre +50°.
  • Dès l’automne, ce terrain se met à geler pour de longs mois, avec des températures descendants à -30°.

✔️ Chose très difficile à s’imaginer en cette saison.

Les Badlands du désert de Gorafe sont un paysage caractéristique aride avec un sol riche en argile et en boue ; fortement érodé par l’eau et le vent en raison de la rareté de la végétation.

Nous allons être cernés par des canyons, des ravins, des canaux, des cheminées de fées et toutes sortes de formations géologiques.

Le soleil se lève sur ce lieu incroyable.

Voilà notre lieu de balade:

Désert lieu de mirage !  Nous y apercevons visage, iguane ou buste sculpté.

L’oeil est placé par le rédacteur.
Iguane allongé au sommet de la roche
Tout au bout à droite, nous nous voyons un buste sculpté.

Ces terres, suivants leur successions sédimentaires, présentent une game de couleurs spectaculaires. Avec des couches qui vont du noir bleuâtre caractéristiques du charbon,

Au dessus des touffes d’herbe dans le bas de la roche on distingue ces couleurs noirs bleuâtre.

aux couleurs de matériaux tendres comme le blanc du kaolin ou du gypse.

Nous y verrons aussi le rouge brillant de certains argiles ou encore les couleurs variées de la marne. A cela s’ajoute quelques couches fossiles.

On distingue dans la falaise les couches blanches du kaolin.

C’est un spectacle de millions d’années offert par notre extraordinaire planète.

Mais pour nous c’est très difficile, voire impossible de s’imaginer ce que peuvent représenter des millions d’années.

Il n’y a qu’une chose à faire s’extasier, s’émerveiller et respecter car encore une fois ; qu’est-ce que je représente moi humain avec mon espérance de vie de 80 ans ?

Je rêve, je communique avec cette lithologie et je lui dis avec fierté mon espérance de vie moyen et peut-être avec un entretien physique et de la prévention je vais atteindre 90 ou 100 ans! Je pense d’abord qu’elle écarquillerais les yeux pour finir dans un éclat de rire qui provoquerait un tremblement de terre.

Le couvert végétal de ces espaces semi-arides, s’est adapté à des conditions climatiques très dures.

Survivre l’hiver est difficile, résister aux gelées, au vent puissant et glacial. Pour les arbres ou plutôt arbrisseaux c’est encore plus pénible.

L’Alfa est une plante caractéristique des régions arides, elle se régénère sous terre. Elle aide à la lutte contre l’érosion et est broutée par des bovins.

Un personnage que vous connaissez bien se trouve dans la photo. Un indice? Vers les crêtes !

Le pin d’Alep c’est le seul arbre qui arrive à survivre dans cette zone, il a du mal à s’enraciner et grandit avec courage et force, très doucement.

Concernant la faune elle est riche en oiseaux, on y trouve plus de cent espèces dont les vautours, l’aigle royal, le crave à bec rouge… voilà ce que nous verrons.

Nous arrivons dans le Los Coloraos qui est considéré comme l’un des plus beaux endroits du désert.

Son nom est du aux couleurs rouges qui se révèlent plus ou moins intensément selon la période de l’année et l’inclinaison du soleil. C’est ici que les falaises sont les plus élevées environ 150 mètres de haut. Nous y observons des strates accumulés pendant des millions d’années dans le grand lac intérieure qui aurait existé.

Il est déjà 10 heures, nous n’avons pas vu le temps passé dans ce cadre exceptionnel. Pause casse-croûte avec une place de rêve !

Et comme souvent dans cette immensité, il faut savoir détailler les recoins de la terre pour y apercevoir ce qui est petit, mais presque hors normes. Quelle force pour grandir en ce milieu hostile, mais quelle grâce.

Nous avons marché plusieurs heures dans cet environnement seuls dans un silence total ; à hésité de marcher, car déjà nos pas faisait trop de bruit, quand aux bâtons ils sont restés accroché au sac. Nous n’osions même pas parler et si nous le faisions c’était à voix basse pour ne rien perturber. Nos sensations ? Nous étions émus !

Lentement nous sortons de ce lieu incroyable, il est 11 heures et maintenant le soleil chauffe à blanc la roche, la terre. Il nous reste encore cinq bon kilomètres que nous parcourons presque en état méditatif.

On distingue bien la piste qui remonte et ceci sous un soleil brûlant. Mais peu importe la récompense était…

Dans ce genre de lieu, la marche permet à tous les sens de se mettre en exergue. La beauté, le silence, la puissance, c’est la terre qui nous livre presque confidentiellement une partie de son histoire. Nous n’avons rien à nous dire, perpétuer le silence pour garder ces images au plus profond de nous.

Recueillent et méditation, voilà l’invitation de la terre .

Pendant tout notre circuit qui se passe sur piste nous avons la chance de ne pas être dérangés par les 4×4 des tours opérateurs qui roulent à fond la caisse afin d’amuser les passagers en créant un atroce nuage de poussière. Ils s’arrêtent dans des lieux précis où les touristes vont s’extraire des véhicules pour mitrailler avec leur appareil photo et vite retrouver l’intérieur climatisé. Qu’ont-ils vécu ? Ah oui, ils auront de belles photos.

Nous préférons encore ne pas avoir de photos, mais avoir la richesse du lieu qui ne peut s’acquérir que par plusieurs heures de marche, de l’observation, de l’émerveillement. Par ressentir la fraicheur du matin, puis le soleil qui mord la peau et la douceur du vent qui dans un virage nous rafraîchi.

Pour nous c’est une véritable tristesse que cette consommation de la nature. Ces déplacements en 4×4 pour moi ne devraient exister que pour les personnes handicapées, car elles aussi ont le droit de profiter de lieux exceptionnels comme ce désert.

Allé, soyons tolérant et que cela ne nous prive pas du dernier lieu exceptionnel, la Discordance de Gorafe. Il s’agit d’une formation particulière, pendant des millions d’années une couche inférieure va être poussée et devenir verticale alors que les couches supérieures sont horizontales.

Voilà ce que nous voulions découvrir et que nous vous partageons avec beaucoup de plaisir.

Car l’une des richesses de la vie c’est le partage. Raison qui m’a amené à écrire mes deux livres.


Randonnée bien balisée depuis Gorafe:

Boucle de 27 km avec 620 mètres de D+

Température : matin 18° ; après midi 40 °


Maintenant nous allons repartir dans les hauteurs !

2 commentaires sur « Escapade dans la Sierra Nevada, un désert ?! »

  1. Ce désert se trouve à vingt kilomètres de Guadix. Celui dont tu parle c’est le désert de Tabernas qui est un peu plus loin. Ce fut un grand moment pour nous, la beauté, les grands espaces, la magnificence et le silence.
    Très dépaysant
    Bien amicalement
    Pascal

    J’aime

  2. j’avais déjà vu des photos de ce désert superbe, mais j’ignorais qu’il se trouvait au nord de la Sierra Nevada. N’est-ce pas dans ce coin reculé que ce tournaient les western spaghetti des Sergio Leone ? J’aime bien vos réflexions sur les 4×4, et je partage votre dépit. Rien de plus râlant que de faire des efforts en silence et de se faire doubler par un engin à 2, 3 ou 4 roues puant et poussiéreux.
    Là, dans la solitude du matin, vous êtes certains d’avoir eu votre part de désert !!!
    Merci et bravo pour ces si belles images dépaysantes.
    Thierry

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s