Costa Vicentina : Arrifana / Rogil

Dans le cadre de ce trek je vous invite dans notre vie privée.

Ce matin, comme très souvent nous sommes en admiration face aux capacités de notre corps physique. Après une journée comme hier de près de 30 kilomètres, le soir les dernières foulées sont parfois bien longues.  La plante du pied nous brûle, des tendons couinent, des muscles grincent, les épaules s’affaissent, dans nos artères se déroule des manifestations avec en tête le drapeau rouge et des pancartes aux slogans on veut les 30 heures semaines, des congés payés et la retraite à 50 ans.

Alors nous sommes à l’écoute et attentifs, nous négocions et pour calmer toute vélocité, il reçoit des massages de la plante des pieds avec une crème régénérante, les tendons où tout lieu douloureux avec du baume du tigre. Nous prenons le temps et lui offrir tout une série d’étirement qui va permettre une détente générale. Et enfin nous lui donnons beaucoup de repos, à 20h30 le rideaux tombent et le public est invité à quitter le théâtre du spectacle de la nature, les paupières sont verrouillées. Pour un réveil à 6hOO, ce qui fait presque 10 heures de sommeil !

Le corps est satisfait, dans la nuit il a pris le temps de tout graisser, huiler et tout fonctionne comme si rien ne s’était passé la veille. Nous n’avons qu’une chose à faire, remercier cette merveille qui va encore une fois nous emmener où nous souhaitons.

Ce matin notre attention est retenue par la Crucianelle maritime.

Une silène isolée quelle force et persévérance.

Ainsi qu’une scille à deux feuilles, vu le vent violent pas évident de faire des photos de fleurs très nettes.

Voici le panorama où nous évoluons, c’est extraordinaire l’océan, sa puissance et une végétation aux fleurs gracieuses mais qui déploie une grande force pour vivre dans ce milieu.

Alors que nous avons des amis au Maroc qui se promènent dans le désert et nous envoient des photos de chameau, nous aussi nous avons notre désert.

Avec un océan aux vagues qui doivent exciter plus d’un surfeur.


Nous évoluons dans le grand théâtre de la nature.


Mais ce matin le vent est encore plus fort qu’hier. Comme nous allons vers le nord, il arrive de l’est et tente de nous déstabiliser régulièrement. Le baton de notre main gauche ne va plus se planter en avant mais sur le côté gauche pour nous éviter de nous déporter.
Nous passons le charmant village Monte Clerigo et arrivons à l’estuaire de la rivière d’Aljezur.


Nous remontons la rivière jusqu’à la ville d’Aljezur.


Et là je ne peux retenir mon couroux, nous marchons pendant deux kilomètres sur une route qui traverse une zone viabilisée, où est contruite cinq maisons. Le reste des terrains sont en friches, le trottoir s’abime, le macadam de la route commence à partir par plaque.


Nous sommes dans un parc naturel protégé où les interdiction en tout genre sont nombreuses.
L’ambition d’un maire ? Les promesses d’agents immobiliers ?
Mais le pouvoir de l’argent outrepasse tous les droits.  Pour l’instant ce sont les deniers des portugais qui sont dilapider et a qui l’on dit  » nous n’avons pas les moyens pour les retraites, pour l’enseignement ou la santé. Je crois que c’est un refrain que tous les Européens connaissent.
Pour réconforter mes amis portugais des zones comme cela nous en avons vu dans tous les pays.
Ce projet immobilier surplombent ce paysage enchanteur.

Je donne un carton jaune aux organisateur de ce sentier des pêcheurs !

Pourquoi?


Hier déjà nous avons marché pendant quelques kilomètres sur une route circulante. Aujourd’hui nous avons parcouru environ 10 kilomètres sur routes et heureusement nous sommes en fevrier  donc pas trop de voitures.


Enfin voici Aljezur, super! il est midi nous avons avalé seize kilomètres dans la matinée maintenant nous avons envie d’avaler une spécialité portugaise. Mais nous avons oublié que nous sommes pas loin de la mer et ici c’est le temple du tourisme alors nous avons de la cuisine Européenne et nous finirons dans une pizzeria aux tarifs français. Pour nous consoler nous avons commandé une pizza de Monchique garni de chorizo et morcella de ce massif.


La vie n’est-elle pas belle ? Pendant que nous mangeons il tombe une belle averse.
Nous avons repris de la vigueur, nos portables aussi et nous voici repartis.

Nous nous retrouvons sur une piste où deux voitures peuvent se croiser aisément, c’est une ligne droite interminable qui se termine au bout de trois kilomètres au village de Rogil dont nous apercevons la blancheur des maisons.

Ce chemin nous fait traverser une monoculture de pins, puis des prairies. Certes c’est monotone et celui qui est en recherche de sensationnel et qui n’est pas un passionné de la marche va être déçu ou va souffrir.
Mais alors nous, qu’est ce qui peut bien nous faire tenir ?
Tout d’abord nous aimons marcher, l’effort que cela provoque, le rythme qu’elle donne au corps. Nous savons aussi que ce mouvement nous apporte forme et santé, de quoi se réjouir.

Nous considérons cela comme un entrainement pour les jours a venir ou d’autres objectifs.
C’est aussi un moment pour être attentifs à son corps, déceler ou cela fait mal, découvrir un petit coin qui rouspète et auquel nous ne prenions pas attention, pour le bichonner ce soir.
Voilà déjà bien des mobiles pour être motivés.

Mais comme nous ne mettons pas de musique et restons à l’écoute de la nature rien de plus agréable que d’entendre le cri d’un oiseau que nous ne connaissons pas et essayons de le découvrir. D’apprécier le chant d’un coq ou l’aboyement d’un chien au loin. D’être attentif afin de détecter le moindre son anodin.

Une photo du matin la force de vie de cette arbuste.


Enfin il y a le silence qui permet une introspection de soi. Savoir se regarder sans fausse pudeur, sans culpabilité et profiter de se moment pour se libérer peut-être de vieux dossiers qui nous gâchent la vie ou même nous conduisent à ressasser et à nous rendre malade.


La route est finie, nous sommes au village, il ne reste plus qu’à aller boire un café pour offrir une pause aux épaules.
Le soir arrive, ainsi que la fin d’étape pour aujourd’hui à nouveau 29 kilomètres et quelques centaines de mètres.

4 commentaires sur « Costa Vicentina : Arrifana / Rogil »

  1. A chaque fois que tu cites le nom d’un patelin, je regarde où il se trouve sur Google Maps. Vous avancez bien malgré le sable et le vent violent !
    Vos images et observations sont intéressantes à découvrir aussi, notamment celles sur les zones résidentielles inoccupées ou presque. Que d’espace perdu pour la biodiversité ou les cultures utiles.
    Bon chemin !

    Aimé par 1 personne

  2. Avoir autant d’inspiration après l’effort de la journée est incroyable.
    Tu vas te faire repérer et recruter par le célèbre journal « GÉO » pour tes beaux reportages.
    Bonne continuation à vous deux.

    Aimé par 1 personne

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