Via Algarviana : Baranco de Velho/Parises

Quelle stupéfaction et tristesse quand pendant ce souper intime, je constate que mon matelas n’a pas décidé de garder son air de fête. Trop enthousiaste d’avoir trouvé l’orifice ? trop pressé ? Trop sûr de nous, on ne pensait pas qu’il pouvait y avoir plusieurs trous.
Le résultat est là et je vais encore passer une nuit bizarre.
Enfin comme chaque soir, on s’endort rapidement. Mon matelas me réveille environ toutes les deux heures tout pantelant, je le regonfle mais à l’inverse de la nuit précédente je me rendors bien à chaque fois. Ce qui fait qu’au réveil j’ai la sensation d’avoir bien dormi et d’être en forme.


Ce matin nous ne sommes pas nerveux, ce ne sont pas les 4 petits degrés qui nous paralysent, mais nous sommes proches de notre objectif pour midi. Donc nous avons du temps alors nous profitons de l’aube qui arrive et des brumes qui traînent dans les vallées.


Le lieu où nous avons monté notre tente n’est pas anodin. Nous y venions de temps en temps quand j’écrivais mon deuxième livre Lever de soleil sur la vie.


C’est un endroit paisible où la vue est imprenable avec un grand calme.

Durant les mois de mars et avril, il y a une profusion de fleurs qui attirent de nombreux papillons. Les oiseaux y chantent à tue-tête, c’est un emplacement idéal pour l’inspiration.
Cela ne nous est jamais arrivé et ce n’est pas notre style dans les trek, mais nous effectuons nos premiers pas vers 10h30.

Tout d’abord, je vous présente le maître des lieux un médronho ou arbousier avec des fleurs et des fruits.


Ensuite, c’est un cortège de chenilles processionnaire qui nous arrête, au premier coup d’oeil, j’ai cru que c’était un serpent.



Les chenilles processionnaires s’attaquent aux aiguilles des pins et les affaiblissent. C’est la monoculture du pins qui les attirent. Attention à vous car elles sont urticantes ou provoquent des allergies. Lors d’un de nos voyages, l’une de ces chenilles s’était laissée tomber sur Laetitia, je crois qu’elle se souvient encore des démangeaisons que cela lui a procuré.


Une fleur époustouflante, une bugrane à crête.


Et enfin nous arrivons où nous espérons effectué un repas gastronomique portugais. Raison qui nous a poussé à flâner. Même s’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, je suis certain que nous terminerons ce trekk, donc cela se fête.


Nous voici à Barranco de Velho, petit hameau qui se trouve à 12 kilomètres par la route de chez nous. Et ici, il y a un restaurant réputé au nom de Tia Bia. Mais voilà dans notre esprit libre et folatre nous avons oublié que nous sommes dimanche et le restaurant est complet.
Gentiment, il nous propose un encas et d’un repas portugais nous passons au sandwich parisien pain, jambon, beurre.


Nous nous rattraperons avec une part de gâteau à l’alfaroba.



Le long de cette nationale 2, route emblématique au Portugal, le calme et le silence ne sont pas les invités et bien au contraire la place est faite à de nombreux motards aux moteurs hurlants se croyant sur des circuits de courses. Cela est complété par une mode,  louer d’anciennes mobylettes et faire une balade sur la partie de route traversant la serra, c’est bien plus amusant avec les virages. Ces dernières pétarades à en rendre jaloux les nouvelles cylindrées aux échappements trafiqués. Ce brouhaha incessant nous fait dire que c’est très bien que le restaurant soit complet car après avoir bu un jus d’orange et un café nous sommes ivres de tout ce bruit.

Nous marcherons pendant quelques kilomètres pour ne plus entendre ces fous de la route et retrouver l’ambiance paisible de la serra de Caldeirao.
Encore une désolation de ce monde où prime l’individualisme et pour ce faire plaisir, je provoque un bruit assourdissant, méprisant le désagrément et stress que j’induits chez d’innombrables personnes.


Et nous voici repartis, sur le bord de la route une ancienne maison de cantonnier, comme cela est indiqué sur le fronton.


Ces maisons ont un charme et nombreuses d’entre elles sont en réfection.

Nous n’avons pas très envie d’arriver à notre caravane ce soir, alors tout est bon pour traîner. Laetitia grimpe sur une cabane de chasseur, la force des rafales de vent crée un balancement qui lui fait regretter de s’être aventurée là-haut.


Quand à moi, j’aurais plaisir à prendre des fleurs en photos telle cette bruyère qui égaye la montagne en attendant que le ciste blanc prenne le relais.


Ou cette romulée de provence.


Mais la topographie du terrain va nous faciliter la vie pour ne pas aller trop vite, nous allons avaler une succession de montées, suivie de descente de plus en plus sévère.



Une rivière à traverser, mais c’est le moment de rechercher cet orifice qui libère l’air de mon matelas.


Il n’est pas très gros et au milieu de la partie qui repose au sol. Surement dû à un caillou pointu que nous avons dû oublier d’ôter au moment où l’on installe la tente. Le précédent je pense en être le responsable, comme nous mangeons dans la tente par inadvertance j’ai dû le provoquer avec la pointe de mon couteau.
Le soleil qui brille par intermittence va sécher mon matelas posé sur mon sac a dos, la réparation sera pour ce soir.


Nous descendons dans un vallon où un parfum connu occupe tout l’espace. En relevant la tête pour voir d’où cela provient nous sommes illuminés par une myriade de petit soleil.

Une haie sauvage de mimosa en fleurs.


Dans ce fond de vallée devant nous se dresse une montagne, nous distinguons le chemin que nous devons emprunter et qui va nous mener au village de Parises.


Flèches rouges notre chemin, jaune le village de Parises


Deux kilomètres de montées avec des passages où nous pourrions presque être à quatre pattes. Arrivés en haut le maillot est trempé et nous buvons le soda national portugais un Sumol. Nous ne buvons de tel produit qu’au moment où nous fournissons de gros efforts, vu la quantité de sucre cela nous donne un sacré coup de fouet, nous n’irons pas fouetter les chats pour autant. ( Pour comprendre voir mon texte d’hier).


Au passage une dame nous invite à visiter le musée casa da serra, pourquoi pas ? Décidément cette journée prend des airs de vacances.


Ce tout petit musée retrace grâce à des scènettrd de figurines la vie du siècle dernier dans cette montagne.


Quand Laetitia demande combien l’on doit, elle l nous est dit :  c’est gratuit et nous propose du café accompagné de petits gâteaux.


Nous repartons pour quelques descentes et montées et nous nous trouvons un lieu de bivouac formidable sous des chênes lieges. Et cela sera une des rares fois où nous soupons dehors.


Une paisible journée avec 18 kilomètres et surtout l’adage  » jamais deux sans trois » ne se produit pas, mon matelas tient son air et c’est un air de fête pour moi.

Demain déjà la dernière !

2 commentaires sur « Via Algarviana : Baranco de Velho/Parises »

  1. Je crois que c’est l’âge mental d’une grande partie de la société qui est désolante.
    Certes musée naïf mais quand même instructif. Comme quoi avec de petits moyens il est possible d’effectuer des choses intéressantes.

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  2. Je comprends votre dépit quand des motards soi-disant civilisés font un bruit d’enfer avec leurs pétoires plus ou moins trafiquées: 13-14 ans d’âge mental…
    Merci pour cette belle page de blog un peu plus « pépère » que les précédentes. Jolies photos, émouvant petit musée naïf et magnifique dîner chorizo-coquillettes miam 😛!

    Aimé par 1 personne

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