Ce matin je vous invite à notre petit déjeuner que nous prenons dans la tente.
C’est un temps privilégié identique à notre souper, la nuit enveloppe encore notre maisonnette et doucement va s’évaporer pendant que des oiseaux lancent leurs premiers gazouillis.
Nous nous souhaitons une belle journée et absorbons les calories nécessaires pour tenir le coup la matinée :
Chorizo, fromage, pâte de fruit, petits gâteaux, banane bien mûrs, nous adorons cela et du café.

Ce jour, ce réveil a un parfum particulier, et oui voici déjà notre dernier jour de marche de ce trekk.
Dire que la température extérieure est douce serait mentir ; le vent frais est toujours présent, mais le soleil nous souhaite la bienvenue.

Au-dessus de notre bivouac se trouve une ferme abandonnée, certainement depuis bien longtemps. Notre curiosité nous pousse à une visite, car le soleil l’illumine déjà et à ses côtés trône un magnifique mimosa.
La pièce de vie, malgré les ravages du temps, a gardé un charme certain avec sa cheminée et sa petite alcove.

Le four à pain, le poulailler, même si les toits sont éventrés, on peut s’imaginer la vie qui était menée ici surtout après la visite du musée hier au soir.

Je ne reviendrai pas sur l’hécatombe de cette déprise agricole, qui à chaque fois me fend le cœur d’une manière aussi forte que César l’exprime dans le mythique film « Marius ».
Avant d’entamer les premiers pas de cette dernière journée, je tiens à vous faire profiter des fleurs que nous avons encore admiré hier.



Et nous partons, le soleil réchauffant notre dos au gré du doux murmure de la rivière qui s’écoule doucement.


Nous sommes toujours ébaubis de trouver au milieu de nulle part, alors que nous avançons sur des pistes caillouteuses et parfois un peu défoncées, des panneaux d’indications routiers.

Nous évoluons dans un vallon, pas un bruit ne parvient jusqu’ici, de temps en temps un merle s’envole dans son chant caractéristique. Des chênes lièges un peu fatigués élancent leurs branches, telle une pieuvre balançant leurs tentacules.

Un papillon volette autour de nous et se pose pour repartir et mieux se poser et à nouveau s’envoler jusqu’au moment où il trouve le lieu qui lui convient afin que nous l’admirions.

Nous sommes dans un monde fascinant, enchanteur, magique ! A ce moment c’est une dévotion que nous avons pour cette nature, pour notre terre mère.

La vallée devient plus profonde, de petites falaises nous démontrent qu’il y a des millions d’années, l’eau a dû creuser cette gorge qui reste très humide et nous pénétrons dans un monde fantasmagorique où lichen et mousse s’agrippent aux arbres.


C’est l’harmonie du silence qui nous lie et ne serait-ce pas cela l’amour ?
Une alchimie qui se passe entre deux être sans que l’on se parle, c’est un vortex d’énergie qui nous ensorcelle pour partager la vie ensemble. On ne vit pas grace à l’autre, on ne vit pas à la condition que l’autre fasse…, on ne vit pas car c’est l’autre qui nous donne force ou équilibre, on est dans une union cosmique. L’amour pour nous, c’est le partage de ces défis où nous sommes dans une synergie sans faille qui donne du piquant, de la vivacité, de la fougue à nos dix ans de vie commune.
La vie de couple ne serait ce pas une danse fervente où la passion et l’imprévu l’emporte dans un sentiment d’amour inconditionnel ?
Nous voici de retour sur nos terres, nous approchons de nos pénates, ici nous connaissons chaque colline, ces pistes nous les avons parcouru en trail, en marchant et certaines à vélo.

Nous ne sommes jamais loin de l’océan. Avec Laetitia même si nous aimons beaucoup la côte découpée, les falaises, les plantes du sable, nous préférons voir la démesure de cette masse presque infini d’eau de loin et de haut. Nous trouvons qu’il présente encore plus son immensité et sa toute puissance.

Depuis ce matin nous sommes ravis, car nous avons passé de nombreux ruisseaux ou rivières avec des quantités d’eau que nous n’avions jamais vu depuis les deux ans que nous sommes dans la région. Cela nous fait plaisir, car l’eau est primordiale et ces dernières années de canicule, sa rareté devient inquiétante et doit provoquer une réflexion d’économie et de respect de la part de chaque citoyen.

Mais c’est juste local, car le grand barrage que nous avons suivi sur plusieurs kilomètres était lui en déficit d’eau et déjà en France quatre départements se retrouvent avec des restrictions d’eau, du jamais vu en février.
L’eau claire, transparente qui nous renvoie milles reflets, agit comme un tour de passe passe. Là où elle est présente la vie prospère, les fleurs, les insectes, les oiseaux. Il suffit de s’asseoir d’observer et d’écouter, l’émerveillement nous saisi avec la même force que la foudre touche l’arbre isolé.
L’eau est envoûtante nous l’avons un jour suivi à vélo d’un départ dans la montagne jusqu’à la mer, c’est une histoire que vous pourrez découvrir dans mon livre » Lever de soleil sur la vie « .
Nous traversons un secteur avec des chêne-liège majestueux que nous apprécions et l’on ressent comment ceux-ci partagent avec nous leur énergie.


Certains sont même capable de s’arc-bouter pour nous laisser le passage ou alors est-ce pour éviter de se faire amputer ?

Enfin voici les derniers arpents, nous prenons les ruelles d’Alportel, un virage à droite, une dernière montée, un sentier où nous longeons un vignoble, puis de belles maisons qui sont des résidences de vacances. Nous traversons la nationale 2, toujours le même chien qui nous aboie, un dernier virage à gauche et nous appercevons l’Ecopark.

Voici l’entrée, nous sommes arrivés, c’est réussi, c’est gagné et là grande surprise Scarlet et Peter soutenu par Françoise et Frantz nous font un formidable accueil, accompagné par Paula.
Applaudissement et c’est un magnifique frühstück qui nous attend, préparé de main de maître par nos amis Allemands.
Un Sumol pour nous désaltérer et un bon verre de vin rouge de l’Alentejo pour nous revigorer. Noberto ayant terminé une mission spéciale pour le parc nous rejoindra.




Danke, vielen vielen dank!
Merci, merci, beaucoup!
Pour cette matinée nous avons marché 13 kilomètres.
Nous sommes partis le 7 février et nous voici de retour le 27 fevrier. Je vous avais prévenu ce sera l’année des 7.
Demain un bilan de ce trek et bientôt je vous annonce un nouveau défi.

Je compte sur vous pour rester fidèle, je vous en remercie et n’hésitez pas à partager ce blog!
Merci beaucoup Thierry pour tout tes commentaires, l’interaction avec les lecteurs est intéressante pour nous.
Bien amicalement
Pascal
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Nous aussi, encore de beaux moments nous attendent en ce mois de mars.
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Chouette final ! Merci pour toutes ces réflexions pleines de bon sens et de nous permettre – à distance – d’admirer et apprécier votre petit coin de paradis et vos amis si accueillants.
Bravo encore, c’était un beau périple intéressant à suivre au quotidien.
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J’ai la sensation que votre sentier va bientôt croiser notre route et je me réjouis déjà.
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