Défi 70 ans ! 1er jour

Avant de vous parler de ma journée, je crois que je me suis mal exprimé au sujet de mon anniversaire.

Actuellement ce n’est pas mon anniversaire, c’est au mois de mai que je vais atteindre mes septante ans.
Alors je remercie tous ceux qui m’ont souhaité mon anniversaire, même si ce n’est pas la bonne date cela fait toujours plaisir. 😉

Atteindre 70 ans, je le disais il y a quelque temps, c’est un évènement ; sans parler de la valeur du chiffre 7.

Donc pour cette année 2023, j’ai décidé de relever un certain nombre de défis.
Le premier fut ce trek avec Laetitia dont le départ était le 7 février.

Je voulais marquer le 7 mars par le lancement du défi dans lequel nous  sommes engagés. Nous avons choisi cette date, car après, même si en France le dicton dit  » en avril on ne se découvre pas d’un fil « , ici au Portugal les journées commencent à être chaudes.
De plus nous avons envie de nous amuser avec le chiffre 7.

Après ces précisions qu’en est-il de cette journée ?

J’étais déjà bien content quand Laetitia ce matin m’annonce qu’elle va courir 7 kilomètres avec moi.

Mais d’entrée de jeu, mes deux tendinites du tendon d’Achille se sont rappelées moi.
J’ai parcouru 5 kilomètres d’un bon pas et les deux suivants en petites foulée et je me sentais bien.
Nous voici au 7 ème kilomètre et je continue ma route seul.

Cela me fait bizarre, car depuis que nous sommes ensembles c’est la première fois que je me retrouve à effectuer un effort en solitaire.
Pour l’instant je profite d’une campagne bucolique et c’est très agréable, le soleil perce les nuages et il se met même à faire chaud.

1er ravitaillement :

Vila do Bispo, 17 km de parcouru, Laetitia m’attend. Un peu de sucre dont des dattes que l’on nous a ramené du Maroc et du Sumol, le soda national portugais.

Je ne traine pas trop et me voici reparti tout va bien et je suis guilleret. J’écoute mon corps et alterne course à environ 7’30 du kilo avec des temps de marche surtout dès que cela monte.

2 ème ravitaillement :

Après 7 kilomètres Laetitia me retrouve en bord d’une route, il est 11 heures 30, j’ai 24 kilomètres dans les pattes et je sens que j’ai faim et besoin de repos.

Pause d’une heure, voire un peu plus. Repas, un bon plat de pâtes. Massage, un peu de détente.

Je repars, mais cette fois il pleut. Après une belle montée je me retrouve sur un large piste sur un plateau, si le temps n’était pas brumeux j’aurais une très belle vue mais même le sommet des éoliennes est dans le brouillard.

Dans cette solitude, il faut que je controle mon mental et surtout que je positive ce que je vis.
Me revienne des mots ou des phrases qui peuvent semer le doute en moi. Je me dis aussi que je dois être un peu fou pour me lancer un pareil défi et pourtant je palpite même si les jambes commencent à devenir lourdes.
Je prends conscience de la différence entre l’époque où je courais en compétition et je me lançais des defis de classement ou de temps, pour les réaliser cela demandait un entrainement rigoureux où l’on ne se fait pas toujours plaisir.
Dans ce que je fais, je n’ai aucun délai de chronomètre j’ai juste envie d’essayer, de pousser mon corps.

Je me fais l’aventurier de moi même, de quoi suis-je capable? Jusqu’où j’arrive avec détermination?
J’adopte le rythme à mes envies et je prends beaucoup de plaisir.
C’est comme cela que je vois la différence importante entre la jeunesse et l’âge mûr. Mais dans les deux cas, ne soyons jamais raisonnable, c’est là le piment de la vie!

Je reviens à ma course, même s’il pleut, j’étouffe sous mon coupe vent, je suis autant mouillé sur le côté pile que le côté face. Je l’enlève et poursuit sous la pluie mon périple en tee-shirt.

Enfin j’aperçois ma Juliette qui est venue à ma rencontre avec son vélo, Cela décuple mes forces et je suis bien content car j’ai 38 kilomètres dans les jambes et elles commencent à être lourdes. Il me faudra encore en parcourir deux pour retrouver le fourgon.

Mais la journée n’est pas finie, j’ai encore 6 kilomètres à couvrir pour arriver à la fin d’étape.

3 ème ravitaillement :

Un café, un peu de chocolat, rapide massage rapide et je repars, les muscles des cuisses sont durs comme du bois. Mais au fil des pas, je sens les effets de la crème d’arnica, ils se détendent. Cela me permet de reprendre une petite foulée moins souple que celle du matin.

Enfin au bout de la piste, j’aperçois Laetitia et notre maison sur roues, c’est fini pour aujourd’hui.

46 kilomètres et 435 mètres de D+

Dire que je suis frais comme un gardon serait mentir. Mais cela ne va pas si mal que cela.

Douche, massage, repas et j’espère une bonne nuit, car il est difficile de trouver un endroit où les chiens n’aboient pas.

Le dilemme maintenant est comment je vais arriver à récupérer pour repartir. Nous le saurons demain matin.
Mais oui j’ai souffert à partir du 35 kilomètres et c’est le mental qui pousse la mécanique , mais en toute honnêteté j’ai passé une belle journée.

Mes yeux ont été ravis d’observer des fleurs, mon énergie s’est enrichie en apercevant des prairies de fleurs jaunes ou blanches. Mes oreilles ont apprécié le chant d’innombrables oiseaux. Et mon sens olfactif s’est gargarisé des parfums du ciste, de l’eucalyptus ou du pin.

Ce soir je suis fier de mon effort, car ce matin il n’était pas évident que je termine l’étape.

Je ne surprendrais personnes si j’annonce un immense merci à Laetitia pour son efficacité dans les ravitaillement et ses paroles bénéfiques !