Je quitte Silves avec le lever du soleil, mes nuits sont un peu difficiles, car dès que je pose les talons sur le drap les ampoules me réveillent.
Mais je me sent en forme, surtout quand je vois ce moulin qui me souhaite bon vent !

Après trois kilomètres, je me retrouve dans un vallon, à monter une pente douce durant une bonne heure. Ce n’est pas un lieu exceptionnel de beauté,

mais ce qui est incroyable, c’est le silence qui s’y est installé.
Pas de vent, pas d’oiseaux, il y a moi et la végétation. C’est extraordinaire et avant toute chose je me bat intérieurement pour que mon mental arrête son brouhaha inutile et si je ne le contrôle pas, il divague très vite sur du négatif.
Après quelque temps, la tête est vide et je respire le silence, je suis ce silence ; ces moments sont transcendant et bien plus intenses que l’effort !
Ce défi, avec le dépassement de soi, la solitude, l’effort, accompagné par le silence ou de temps à autres par de magnifiques chants d’oiseaux, est une retraite de bien-être.
Je ne fais plus qu’un avec l’environnement qui m’enveloppe.
Et quand j’arrive au sommet d’une crête et que je fais un tour d’horizon à 360° ; à perte de vue ce ne sont que vallons et montagnes avec au sud l’océan qui se dévoile ; que dire ?

Je vis un état de sérénité complet où je n’ai besoin de rien d’autre que de faire ce que je fais et d’être où je suis.
Je croise une multitude de fleurs plus belles les unes que les autres dont je vous ai présenté quelques spécimens lors de notre dernier trek. J’entends mésange, pic-vert, huppe ou geai, quand je passe près d’un point humide c’est le coassement de la grenouille qui résonne.
Je suis en harmonie avec cette nature et je ne vois pas les kilomètres défiler.
J’approche du barrage de Funcho.

Mais au fait, comment vont mes pieds ce matin ?
Les cataplasmes d’argile la nuit font leurs effets sur les tendons, car ce matin aucune douleur.
Les ampoules, que je vous présente.


Les concernant nous avons adopté un nouveau système. Laetitia a acheté du gel à l’aloé vera avec lequel elle les badigeonnent et les recouvrent d’un pansement.

Pour ce matin, j’ai décidé de marcher et de reprendre un peu la petite foulée avec mes sandales Keen.

Elles ont l’avantage de ne pas avoir de talon et d’éviter les frottements.
Je parcours les quinze kilomètres de la matinée chaussé ainsi et aucune douleur aux ampoules, la vie est belle.
Laetitia vient à ma rencontre au niveau du barrage Funcho. Elle m’a ramené une paire de basket, car elle a acheté des semelles plus ergonomiques pour la plante du pied. Je veux faire l’essai en sa compagnie en cas de douleurs je peux de suite changer de chaussures.
Mais l’essai est satisfaisant, je repartirais ainsi chaussé pour l’après- midi.
Il est seulement 11 heures et j’en suis à 15 kilomètres. J’ai une faim de loup, donc pause d’une heure et repas pour moi.
Je repars alors qu’il n’est pas tout à fait midi pour une longue après midi d’effort.
Tout d’abord une descente, puis je longe le barrage Funcho pendant 10 kilomètres. Sentant mon corps près pour courir après une marche rapide d’une demi heure, je pars en footing et tout se passe bien. C’est jour de fête dans mon cœur car je vais courir 6 kilomètres.
Mon dernier footing remonte à début janvier pour 8 kilomètres.
Et déjà Laetitia me retrouve cette fois-ci à vélo, elle va m’accompagner pendant quelques temps.

Je me sent en pleine forme, alterne petite foulée et marche.
Le soleil darde ses rayons et il fait très chaud, je vais arrêter de courir, car je sens que cela me pompe beaucoup d’énergie. Je veux me ménager car la journée est loin d’être terminée. Et je pense aussi aux jours à venir.
On arrive au fourgon, une courte pause et je repars.
J’aperçois la ville de Sao Bartolomeu et il est à peine 14 heures. Cela présage une belle étape.

En ville Laetitia me cherche une glace que je déguste en ralentissant le pas mais je ne veux pas m’arrêter, j’en suis à 29 kilomètres depuis ce matin et je sens mes cuisses qui deviennent dures.
C’est vraiment dommage que je n’ai pas pu m’entrainer comme je le souhaitais suite à différentes blessures et je sens bien que je manque de préparation.
La glace dégusté, je reprend un rythme élevé de marche.
L’itinéraire de contournement de cette bourgade n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant. Je suis souvent sur route, parfois je longe des routes à forte circulation pour tout à coup descendre dans un vallon et me retrouver dans un lieu sauvage en bord d’une rivière ou j’effrayerai des canards et un héron dont j’apprécie l’envol.
Après cela je suis sur une piste qui traverse des vergers, mais je longe une voie rapide puis un peu plus tard je passe sous le pont de l’autoroute.
Après-midi bruyante, Laetitia viendra me rejoindre à vélo au moment où les cuisses deviennent très dures. Un petit coup de bombe froid à l’arnica, c’est bon pour détendre les belles et les soulager pour terminer l’étape sans trop de raideur
Sa présence et la canette de Sumol me font du bien.
Je termine seul les quatres derniers kilomètres sans puiser dans les réserves, je suis satisfait il est un peu plus de 17 heures et je boucle l’étape :
41 kilomètres, 565 de D+ et 530 de D-.
Sur la fin, alors que mes ampoules restaient éteintes, les tendons commencaient à clignoter.
A demain !
Réaliser ce défi est un plaisir pour moi mais encore plus grand en y mettant un peu de piquant.
Merci pour ton suivi.
Bien amicalement
Pascal
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Merci les amis !
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Qu’ajouter de plus ? Chapeau Pascal pour cette bien longue étape, il n’y a que toi qui puisse juger si ça passe ou pas. Ne te mets pas la pression inutilement, tout cela doit rester un plaisir, tu as déjà recueilli tout notre respect pour les conditions de marche si difficiles que tu rencontrais les 1ers jours.
Bon courage !
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Tu enchaînes les étapes comme si de rien n’était…ou presque. Respect.
Bonne nuit.
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