Défi 70 ans 4 ème jour

Le vent a soufflé avec force toute la nuit sur le mont Foia où nous dormons, mais il a nettoyé le ciel.

Au matin, un regard de la lune qui nous envoie ses rayons et dès l’aube apparait dans toute sa splendeur un spectacle remarquable.

La journée va être belle et agréable.

Au départ c’est 4 kilomètres de descente sur la ville de Monchique que j’aborde, j’aperçois, dominant une mer de brouillard, le Picota où je me rends.

Voici déjà mon premier rendez-vous avec Laetitia j’aurai droit à un petit pain cannelle et gila ( confiture de cheveux d’ange)

Avec ce beau soleil je me change et enfile un maillot sans manches.

M’attends la montée vers le sommet du Picota, trois kilomètres sans répit mais dans un parcours grandiose. Traversée d’une forêt de chênes lièges. Le soleil glisse ses rayons entre les branches majestueuses qui s’élèvent vers les cieux c’est féerique. Puis traversée d’une forêt un peu sauvage avec de l’eucalyptus mais le chemin est bordé d’importants massifs de bruyère en fleur et tout à coup le Picota se dresse devant moi au milieu d’un monde minéral. C’est un lieu que j’aime beaucoup et ce matin je me sens en pleine forme.

Je gravi les trois kilomètres en moins d’une heure.

Mes différentes blessures me laissent tranquille ce ne sont que les ampoules qui me gène encore un peu.

Maintenant je sais que j’ai 11 kilomètres de descente, je veux me ménager je ne vais surtout pas courir. En adoptant un pas rapide je suis très efficace. Je viens de passer les 100 kilomètres depuis mon départ, j’en suis bien satisfait mais je ne tombe pas dans l’euphorie au point d’oublier qu’il m’en reste 200 à parcourir. 

Laetitia ayant laissé le fourgon un peu plus bas, vient à ma rencontre à pied, nous allons parcourir un peu plus de trois kilomètres ensemble. Cela fait du bien de pouvoir papoter. Nous voici au fourgon, je ne fais pas un long arrêt car je me sens bien chaud et je veux profiter de la mécanique qui tourne bien.

Laetitia repart en fourgon et va m’attendre le long d’une route au bas de cette descente, il me reste 5 kilomètres soit une heure de marche. Quand j’arrive le repas de midi est prêt, je me donne une heure de repos avec un massage.

Pour l’après-midi le terrain va être bien vallonné. Au départ je remonte une vallée pour redescendre dans un lieu où se trouve des fermes abandonnées au milieu de prairies. Sans les ruines ce lieu est idyllique, il y a moi et les oiseaux avec un parterre de fleurs.

Je me sens une pêche d’enfer,  mon corps est explosif et je me rappelle à l’ordre pour ne pas partir en petites foulées. Alors que j’approche du dixième kilomètres depuis mon départ de la pause de midi et que je n’ai pas encore effectué la moindre arrêt. Je décide de me lancer un défi pour l’après midi, jusqu’à l’arrivée la ville de Silves je ne ferais pas de pauses. Il doit me rester une dizaine de kilomètres.

Cela me motive et je me retrouve face à cette piste de crête qui n’est qu’une succession de montées et descentes plus raide les une que les autres.

 J’aime ce terrain accidenté même si il fait un peu souffrir ma douleur au coup de pied, mais j’exulte d’énergie et celle-ci décuple quand j’entend le cri de ralliement de   » Jeanne la Tarzane « .

Je vous avoue que nous adorons les films de Tarzan avec Johnny Weissmuller. Quand on souhaite savoir où se trouve l’autre alors que l’on ne se voit pas c’est notre cri de reconnaissance.

J’entends donc ce cri et dans le haut d’une côte se détache la silhouette de ma bien aimée qui est venue à ma rencontre.

Je la préviens de mon défi et elle y adhère de suite. Nous voici donc parti pour terminer les cinq derniers kilomètres ensemble. Je bois un soda tonique aux agrumes en marchant et il n’y a qu’un besoin de pipi qui m’arrêtera une fois quelques secondes vers le quinzième kilomètres.

Nous dominons la ville de Silves et son château de l’époque des Maures s’érige devant nous.

Laetitia provoque ma motivation quand en arrivant dans les contreforts de la ville elle me dit :

Si on prend à gauche le fourgon est à 500 mètres..

Alors que le GR nous fait passer devant le château et l’église avec en prime une belle montée suivi d’une descente soit près de deux kilomètres en plus.

C’est tentant car mes tendinites me taquine mais hors de question de déroger au contrat moral passé avec moi-même.

Je traverse la ville et parcoure donc 19 kilomètres sans aucune pause, satisfait de moi je propose de l’invité au restaurant. 

Après notre douche, nous n’avons point envie de nous précipiter dans le bruit de la ville, même si Silves est une petite ville c’est toujours trop bruyant pour nous.

Laetitia se propose de partir en vélo pour chercher un poulet rôti à la churrasqueira.

L’idée est bonne et il ne faut pas longtemps à ma belle pour partir et revenir avec un souper de fête, j’aurais juste le temps d’ouvrir une bouteille de vin.

J’aime trop la gastronomie, le plaisir du ventre pour devenir un champion, d’ailleurs ce n’est pas réellement mon objectif. Et je dis bien avant tout du plaisir !

Je termine cette journée avec 37 kilomètres

dont 608 mètres de dénivelé positif et 1608 mètres de négatif