Nous et la planète, est-ce trop tard ? Partie 1

Dans ce texte, si vous avez la sensation que je suis un donneur de leçon c’est que je l’ai mal écrit.

Je veux simplement partager l’interrogation que nous avons Laetitia et moi pour l’avenir.

Non pas de la planète Terre, elle s’en sortira sans nous. Mais plutôt quelle destinée réserve-t-on, à nous même et aux générations futures (nos enfants, petits enfants) ? Ceux que l’on adule et à qui impunément, on prépare des lendemains sombres pour ne pas dire morbides.

Laetitia et moi pensons que la succession d’avertissements lancés par la nature, certains parleront d’univers, peu importe, doivent impérativement nous amener à réfléchir. Ces évènements ne sont-ils pas là pour nous aider à prendre un virage où l’humanité se mettrait en harmonie avec son environnement et deviendrait plus altruiste ? 

Je pense que l’homme est égoïste et individualiste et quand on parle de vie, il ne pense qu’à sa propre vie. Alors que la vie est partout autour de nous et nous la bafouons tous les jours de part un comportement emporté dans un tsunami de déplacements et de consommation.

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’a rien de plus beau que la vie et pourtant qu’en faisons nous ? Pourtant de nombreuses personnes, pour tenir le coup, absorbent des antidépresseurs, aliment ou drogue dont ils deviennent addicts.

Est-ce si compliqué de trouver l’équilibre de la joie de vivre ?

Est-ce si compliqué d’accorder à chaque citoyen de la planète une vie décente ?

 Avec Laetitia, nous sommes certains que pour acquérir cet équilibre nous devons respecter celle qui nous permet de respirer, de boire, de nous nourrir, de nous soigner.

Je veux dans ces lignes avec grande humilité partager nos sensations, nos réflexions, nos idées.

Nous sommes des amoureux des forces de la nature et si nous vivions quelques siècles en arrière, nous ferions partie de ceux qui vénèrent ces esprits. Implicitement en s’extasiant, en s’émerveillant n’est-ce pas ce que nous faisons ? Habitant la montagne Vosgienne pendant des décennies, ne serions-nous pas les descendants de ces autochtones qui au moyen âge refusaient l’installation d’un  » vrai Dieu  » et poursuivaient leurs rites: vénérer les rochers, les sources et se travestir en cerf ou en biche ?

Il n’est pas nécessaire de tout comprendre dans les cycles de la nature, mais l’essentiel ne serait-il pas d’observer ? D’être admiratif et de tomber en ravissement devant son harmonie, sa puissance, sa patience et sa grâce ?

Lao Tseu disait cela très bien :

« La nature fait les choses sans se presser et pourtant tout est accompli ».

En ce qui me concerne, cette vénération pour la Terre qui nous accueille, cet univers qui chaque nuit nous émerveille, me vient de mon enfance.

Mon père m’accompagnait dans de longues promenades en forêt et me guidait pour épier la faune qui était riche dans les années 60 en plaine d’Alsace. Que ce soit la rapidité du lièvre, la beauté du coq faisan, le chant particulier du courlis ou la grâce du troupeau de daims. Il me montrait comment dénicher la morille, débusquer la chanterelle ou allumer un feu pour faire griller la châtaigne.

Ma mère complétait cela avec sa féminité et m’amenait à m’extasier devant les fleurs. Cet amour de la nature est-ce dans les gênes familiales ? Car bien des années plus tard j’héritais d’un cahier de mon grand-père où il dessinait les plantes, les détaillait et spécifiait leur bienfait sur la santé.

À sa retraite au début des années 80, mon père qui ne pouvait s’imaginer rester inactif ouvrit un magasin de produits biologiques dans le Jura.

Alors que nous confabulions à sa table, il aimait me partager son attachement à cette région qui remontait à l’époque de la guerre en me faisant découvrir la gastronomie locale. Nous dégustions, poulet de Bresse aux morilles, un Jésus de Morteau à la vigneronne, mont d’or ou conté mûri de longs mois dans les caves d’une fruitière. Ces mets que ma mère préparait avec passion étaient accompagnés de savagnin, vin jaune et un vin de paille au dessert. Autour de cette table d’épicuriens, il me parlait de l’importance de l’agriculture biologique qui n’était pas encore reconnue en ces temps. Avec ma mère qui était une spécialiste des plantes, ils m’expliquaient comment se soigner avec des produits naturels et les effets époustouflants que cela pouvait engendrer.

Au début, je l’écoutais, mon scepticisme devait se remarquer dans l’expression de mon visage dubitatif.

J’ai toujours été curieux et ouvert, dans mes moments de solitude où me revenaient ces explications, je m’interrogeais. Alors je me suis renseigné, je me suis informé et j’ai vite compris l’intérêt de l’attention à porter aux écosystèmes. Nous mesurions déjà les dégâts du remembrement et de l’arrivée des traitements chimiques en plaine d’Alsace. C’est tout naturellement que j’ai emprunté ce sentier alternatif. Le respect de notre environnement me sembla de suite du ressort du bon sens. En découle obligatoirement l’importance de la nourriture qui aboutit forcément au boulevard concernant la prévention de la santé.

Mon comportement alimentaire se modifia et indubitablement ma manière de consommer en général.

Je me mis à vivre sans télé pour ne pas me polluer de nouvelles anxiogènes et de publicité qui à mon avis conduit à la dégénérescence du cerveau et de toutes réflexions. 

  • J’aurais pu dire que mon existence était compliquée. Certains me disaient, tu t’embêtes bien pour pas grand-chose alors que d’autres promulguaient cette réflexion : il faut vivre avec son temps.

Mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

  • Mais je pouvais aussi démontrer que ma vie prenait un autre sens, je retrouvais un dynamisme, le désir d’effectuer du sport, je devenais moins énervé, plus joyeux et le sourire envahissait plus souvent mon visage que l’anxiété.

 Ma vie globale recouvrait un équilibre.

Quand j’ai décidé de m’installer comme agriculteur, spontanément j’adhérais à la charte bio. Dans ma démarche personnelle, j’allais même beaucoup plus loin que leurs cahiers des charges.

Sur les terres dont j’avais la responsabilité, je créais de mon mieux l’harmonie, entre prairie, haies et présence des arbres.

Je m’informais et me formais, mais j’agissais principalement sur ce que je ressentais et mon bon sens. Je ne pense pas avoir commis beaucoup d’erreurs.

Le dérèglement climatique évoluait doucement, mais surement, nous avons connu les deux tempêtes de 1999. Puis les canicules 2003 et 2006 passèrent par là et par la suite dans mon métier de paysan dès les foins terminés au mois de juin les parcelles grillaient et ce fut impossible d’effectuer deux coupes. Avec les anciens, j’observais des sources se tarir chaque année. Le comble, des villages des Vosges commençaient à manquer d’eau en été.

Cette nature que nous aimions passionnément n’arrivait plus à garder son équilibre.

Cela nous amenait à nous poser une multitude de questions. Après avoir participé à de nombreuses manifestations contre les OGM, le nucléaire, etc… les décisions politiques continuaient à aller à contre sens. 

Nous restions dans l’agacement, cela ne nous convenait pas.

Pierre Rabhi parlait de sobriété heureuse.

Au lieu de vouloir convaincre à coup de pléthore de phrases, de rassemblements ou pétitions, qui souvent débouche sur des désaccords, des frictions ou chacun maintien sa position n’y aurait-il pas une autre voie ? Nous comprenions qu’il était important de modifier nos pensées..

L’on-dit populairement le « hasard « fait bien les choses, sur les entre-faits je lis une citation de Rumy :

« Hier j’étais intelligent et je voulais changer le monde. Aujourd’hui, je suis sage et je me change moi-même.« 

 Nous décidons d’être nous-mêmes, de vivre nos rêves en harmonie avec cette terre mère qui nous nourrit depuis des siècles.

Nous avons surtout résolu de nous occuper de nous, de nous apprécier. Cela nous conduit à éliminer les contraintes sociétales qui ne nous correspondaient pas, pour nous amuser et vivre libres et légers.

Albert Einstein disait :

« Nous passons des années dans les écoles et pas une fois on nous apprend la confiance en soi, la passion et l’amour qui sont les fondements de la vie. »

Nous sommes partis découvrir des horizons lointains avec nos vélos et nous trouvons au fond de nous ce dont Einstein parle, l’amour pour soi, sentiment réprimé et interdit pendant notre enfance. Nous avons décidé de ne plus palabrer, mais d’agir en accord avec nous même. Vivre dans la simplicité et petit à petit avancer sur ce chemin.


Nos voyages se sont allongés et nous nous sommes aperçus que l’on peut vivre dans un bien-être incroyable avec quatre sacoches, dormir sous la tente, économiser l’eau, etc… 

A suivre

2 commentaires sur « Nous et la planète, est-ce trop tard ? Partie 1 »

  1. Et oui comme tu dis il n’y a pas de plan B.
    J’espère faire réfléchir et surtout garder de l’espoir car dans le grand marasme il y a énormément de belles choses.
    Bien Amicalement
    Pascal

    J’aime

  2. Non, ne te fais pas de soucis Pascal, tout ce que tu écris est bien observé et hélas, véridique.
    Beaucoup de gens – comme vous deux – se font du mauvais sang pour le genre humain qui tentera de survivre sur une planète en surchauffe, au climat déréglé et avec une biodiversité en chute libre.
    Surpopulation ? Surconsommation ? Effet pervers de la mondialisation ? Narcissisme, individualisme et égoïsme universels ? Faillite de l’éducation ? Archaïsmes machistes ? etc.
    Espérons que les hommes et les femmes de notre petite planète sauront enfin reconnaître leurs responsabilités et surtout, s’organiser collectivement pour arrêter les bêtises et réguler en douceur les mesures urgentes … car il n’y a pas de plan B cette fois-ci !
    Merci de nous rappeler notre statut de citoyens du monde.
    Amitiés

    Aimé par 1 personne

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