Tour de France à vélo des massifs: Les Pyrénées !

Pluie dans les Pyrénées et visite de l’Espagne !

Nous quittons le camping de bonne heure sous une petite bruine. La route que nous empruntons est bien fréquenté jusqu’à Argelès Gazost. On s’y Ravitaille au marché, mais c’est aussi le début de l’ascension du col de Soulor. Nous attendent, 19 kilomètres très irréguliers et une fin difficile avec  les huits derniers kilomètres variant entre 7 et 10% ;

Nous amorçons le col, au village de Arras en Lavedan, nous prenons une collation. Pour la fin de la montée le froid va rajouter de la difficulté à l’inclinaison de la pente. Au sommet à 1474 mètres d’altitude le ciel est bien couvert et c’est un vent glacial qui nous accueille.

Nous allons au bar du col pour nous réchauffer un tant soit peu avec un café. Nous demandons au gérant ce qu’il pense de la météo, parfois l’avis d’un autochtone est plus fiable que monsieur météo. D’après lui, pas de pluie en vue et il se pourrait même que le plafond se lève pour s’ouvrir au rayonnement de l’astre du jour.

La route qui mène du col de Soulor au col d’Aubisque est exceptionnelle

À plusieurs titres : tout d’abord un dénivelé qui nous amuse avec même un kilomètre de descente à 6% et le plus raide le kilomètre de fin à 7%. Pour le reste nous papillonons sur du 2 ou 3 % de pente. Nous passons de nombreux tunnels très humides.

C’est une route qui domine une verte vallée qui descend sur Peau avec des panoramas qui nous coupe le souffle ; pour rajouter une touche de fantastique des gypaètes nous survolent pendant quelques temps. Et enfin le moment exceptionnel où les nuages se déchirent laissant paraître des rayons du soleil provoquant des jeux d’ombre avec les nuages. Nous sommes transporté je ne sais où… Peut-être le pays d’Alice ou encore une apparition divine ?

Ce fut ni l’un ni l’autre, simplement un moment merveilleux comme nous en offre souvent la nature et auquel il faut être attentifs, afin de les savourer comme une cuvée millésimée.

Sommet de l’Aubisque 1709 mètres

Pour un passionné de vélo comme moi ce n’est pas rien de franchir ce col vu et revu lors des tours de France où temps de batailles, d’effort se déroulent sur ses flancs. D’ailleurs trois vélos géants sont implantés pour rappeler les trois maillots des différents classements et c’est avec émotion et fierté que nous nous sommes amusés à la photo sur ces derniers.

Col international un peu comme le Tourmalet, mais avec plus d’intimité puisque nous discutons avec un vélo voyageur canadien puis nous serons rejoints par un couple de hollandais. Je reste en admiration devant la silhouette de l’homme ventripotent et court sur pattes qui avait dû fournir un gros effort car la montée depuis Laruns est très exigeante.

Salutation d’adieu et nous amorçons la descente, avec la vitesse le fond de l’air frais m’ankylose un peu. Quelle stupeur de constater que je rattrape un camping car et quel ébahissement  quand je le double. Arrivé au pied du col c’est dans un grand éclat de rire que Laetitia qui me rejoint me dit c’est complètement dingue de doubler un camping car ! 

Nous ne l’attendons point et filons, nous sommes à Laruns et ne sommes plus motivé pour continuer à rouler et trouver un petit coin pour nous installer, vue la température une douche chaude nous attire, nous nous arrêtons au camping.

Bien nous en a pris car en face de celui-ci il y a la salle des fêtes où nous allons écouter un concert polyphonique de chant Béarnais, c’est magnifique et envoûtant.

Après une bonne nuit nous sommes prêts et en forme pour continuer la suite de la route des cols, celui dont nous allons grimper les quinze kilomètres n’a  pas la connotation de ces frères et sœurs qui sont derrière nous et pourtant…

Les trois premiers kilomètres sont un long faux plat, puis il se redresse à plus de 8% sur cinq kilomètres, nous passons le plateau de Biron et l’inclinaison de la route est paisible pour nos poumons et notre cœur. Nous évoluons dans un écrin de verdure sauvage de toute beauté, qui nous fait oublier que le ciel est bientôt noir comme du charbon. La température ne prend pas le chemin de ce que procure ce dernier quand il brûle.

Le sommet se profile, le vent tourne et retourne comme devant une cathédrale où dans les légendes il est dit que c’est le diable qui attend la belle demoiselle pour saisir son âme après le mariage. Bientôt c’est une pluie froide et forte qui s’abat sur nos carcasses mais ce n’est pas cette vilaine intempérie qui nous privera de la traditionnelle photo du col !

La descente est délicate voir redoutable sur cette route mouillée. Si dans la descente de l’Aubisque le froid m’engourdissait ici il me paralyse.

Arrivés dans l’agglomération de Sarrance, transit et trempés nous ne nous posons guère de questions et nous nous introduisons dans le premier restaurant pour nous requinquer.

Réchauffer, rasasié et amusé par la panique de la serveuse devant une hirondelle. Le volatile est entré dans la salle de restaurant, peut-être pour se réchauffer ; il fallu l’intervention du cuisinier pour rétablir la situation mais il laissa l’oiseau repartir et ne s’en servit pas pour proposer une caille farcie dans son menu.

La météo reste déplorable et nous repartons jusqu’à la commune de Bedous où nous rejoignons le camping municipal souhaitant un éloignement rapide de cette dégradation. Le nom du col que nous venons de franchir m’interpelle je pousse ma curiosité  » La Marie Blanque  » cela doit avoir un rapport avec un personnage, je recherche et je trouve plusieurs hypothèses :

En occitan Béarnais Maria Blanca se traduit par Marie Blanque et désigne le vautour percnoptère qui purifie les vallées, mais…

ce nom pourait venir d’une femme  Marie Asserquet née en 1765 et décédée en 1849. une aurostère, la dernière a effectuer ce métier et surnommée Marie Blanca pour la blancheur de sa peau mais…

un gros doute reste sur la couleur de sa peau car cela peut aussi venir de la couleur du voile blanc qui était à l’époque la couleur du deuil porté dans les montagnes.

 Les aurostères étaient des femmes chargées d’improviser un chant funèbre à la gloire d’un défunt pour exprimer ce que la communauté villageoise ou la famille pensaient de lui en bien ou parfois en mal. C’était des chants en vers de huit pieds appelés “ aurost “; tout cela ayant des racines païennes fut interdit par la religion.

Il y a une ambiance particulière dans ce village de Bedous, nous y trouvons un magasin de produits biologiques, un café original où l’on peut s’installer pour choisir un livre dans la bibliothèque ou jouer à de nombreux jeux de société mis à la disposition des consommateurs. Le marché est très sympathique en face de celui-ci, un marchand de vélo chez qui nous nous rendons pour acheter des patins de frein. N’ayant pas ce modèle en stock, il cherche dans son atelier et trouve des patins de frein adaptés à nos vélos, il ne veut pas de règlement par le fait qu’ils les avaient récupéré sur un autre vélo. Il y a aussi une excellente boucherie avec un boudin Béarnais à faire tomber le plus convaincu des végétariens. Le camping est installé à côté du stade et tous les matins un monsieur vient lancer des déchets de viande qui régalent de nombreux milans royaux et vautours.

Laetitia se régale, non pas en se bataillant avec les rapaces pour avoir son morceau de viande, mais du vol de ces derniers et de leur adresse. Les milans savent attraper un morceau de viande sans se poser au sol, par contre le poids du vautour lui impose pied à terre.

Un jour que nous étions au bar pour faire passer le temps ainsi que le mauvais temps nous sommes interpellés par des jeunes du cru qui sont moniteur de deltaplane. Nous leur expliquons notre parcours et surtout nous attendons une amélioration de la météo pour repartir. A ce moment ils nous disent qu’il n’y aucune amélioration prévue avant huit jours mais nous conseille de prendre le bus,( la route étant très fréquentée) qui passe sous le tunnel du Somport et d’arriver en Espagne ou nous trouverons un beau soleil.

C’est ce que nous ferons, vélos accrochés à l’arrière du bus,

nous voici parti pour l’Espagne et nous arrivons à Canfranc sous un soleil merveilleux. Nous filons sur Jaca, mais n’oublions pas de jeter un œil voir les deux sur ces sommets sans nuages se découpant dans un magnifique ciel bleu.

Nous avons un objectif, en plus de nous envoyer en Espagne, on nous à conseillé d’aller visiter un lieu absolument exceptionnel. Pour cela il faut franchir le col d’Oroel

où nous bivouaquons face à la roche du même nom dont la forme nous plonge dans un environnement de western.

Le paysage est complètement différent, les coteaux sont recouverts par de la garrigue, nous parcourons trente kilomètres sans voir un véhicule. On constate qu’ici le soleil brille plus souvent que dans les vallées pyrénéennes françaises très vertes.

Voici une petite ville Espagnole, le parler, les voix fortes, cela créer une ambiance de fête que nous apprécions, nous nous ravitaillons et rejoignons un lieu de bivouac face à des formations époustouflantes dont je vous parlerais au prochain épisode.

À suivre

2 commentaires sur « Tour de France à vélo des massifs: Les Pyrénées ! »

  1. Encore une belle page de souvenirs somptueux, illustrée de photos tout à fait appropriées au propos. Merci les amis ! Connaissant un peu cette région transfrontalière, je m’amuse de lire que vous avez trouvé le soleil côté espagnol, cela arrive souvent au pied du Somport.
    J’attends la suite avec une petite idée en tête…
    Amitiés, Thierry

    Aimé par 1 personne

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