Via Algarviana. Rando 3 ème jour.

Ce matin départ sous une petite pluie, au moins aujourd’hui nous n’aurons pas trop chaud.

Marcher, marcher, marcher, 23996 pas, cela en fait du temps ! Certain doivent se dire : « Mais vous devez vous ennuyer, ça doit-être long. En plus vous n’êtes pas dans une région aux paysages grandioses comme les Alpes ou les Pyrénées là lassitude doit vous gagner ? »

La marche c’est un tout, et avant tout une alliance avec la nature ; il n’est pas possible de découper ou désosser cette unité.

Marcher, c’est une osmose entre le ressenti de sa musculature, son souffle et les battements de son coeur.

Dans le même instant, ce sont tous les sens qui fonctionnent et épient ce qui se passe dans l’environnement présent, sachant que chaque pas ( et cela va vite) nous permet de changer de cadre.

  • L’odorat, vigilant à tout ce que la nature émane comme odeur,
  • L’ouïe, attentive aux nombreux chants des oiseaux et poussant la vue à les démasquer.
  • Le regard, dans sa chasse va croiser au sol une multitude de belles choses passant souvent inaperçue car quand on marche en bande, ça babille, ça jacasse et l’on oublie l’essentiel : l’attention pour s’émerveiller.

Je vais vous faire profiter de ce qui m’arrête et nous amène à nous enchanter, nous fasciner.

Une vulgaire plante poussant au milieu du chemin, surement une invasive et pourtant de tout tout près…

L’émerveillement, un sentiment que l’on accorde facilement aux enfants. Dans le monde adulte, c’est pas aussi simple et celui qui s’émerveille, le système de société le classera vite comme personnage manquant de maturité ou voir un peu simplet. Je fus victime de tel propos et je n’ai rien changé, peut-être suis je un grand enfant encore un peu naïf ; si cela me complexais dans le passé aujourd’hui je suis heureux tel que je suis et j’aime à m’émerveillé d’un rien. Comme ce chemin parsemé de petit caillou blanc, je m’extasie ! Ho que c’est beau ! Que c’est drôle, me voici déjà dans le monde du petit Poucet…

Marcher, c’est avoir sa tête qui tourne et les yeux qui scrutent pour apercevoir la dalle où dans le temps s’opérait le battage manuel.

Porter aussi son regard à l’horizon et même si avec le temps couvert une rapide pensée m’envahit : dommage qu’il ne fasse pas beau ; une autre la bouscule : profite de ce qui est là! ce paysage possède son charme, te lamenter t’empêche de l’entrevoir !

Les pas, petits ou grands se multiplient et les yeux se portent au sol, encore des cailloux…

Puis une fleur…

J’aimerai connaitre le nom des ces pierres, fleurs, oiseaux… mon manque de connaissance me perturbe. Mais pourquoi ais-je besoin de vouloir tout connaitre, satisfaire mon égo, en mettre plein la vue à tout le monde ? Dans le partage on échange et on continue à apprendre n’est-ce pas cela la vie !

Le lupin l’une des fleurs préférées de Laetitia.

Et l’essentiel n’est-ce pas de voir la beauté dans la simplicite ? De savoir s’étonner et se fasciner devant une fleur, une pierre ou le chant d’un oiseau. A quoi bon connaitre le nom l’essentiel n’est-il pas dans l’extase ? Comme face à cette pâquerette au milieu de la piste que trop ignore voir le malveillant posera son gros soulier dessus sans émotion.

L’émotion face à la beauté, la grâce n’est ce pas cela que nous avons oublié ?

Nous voici devant un puit, ils sont nombreux ici et pour la plupart abandonné dû a la désertification agricole. Mais celui-ci m’attire,

L’eau n’est pas loin et à mon approche j’entends un plouf ! Curieux tous les deux nous scrutons et qui sort sa tête juste de l’eau ?

Madame la 🐸

S’ébaubir devant toutes ces surprises donne la joie dans le coeur, qui permet de surprendre le serpent au détour du chemin.

La nature n’est ce pas aussi laisser son imaginaire vivre ? Combien de roches, d’arbres deviennent un animal ou un personnage. Regarder de cette manière permet de danser avec la vie et de rire.

Il est l’heure de se plonger encore plus dans cette vie épicurienne. Il est 13 heures, 21 kilomètres dans les mollets et un creux dans l’estomac. Le village de Vaqueiros, normalement il y a deux restaurants 😋, voici le premier il a l’air bien triste. On nous propose des sandwichs ; bof !

Nous rêvons depuis plusieurs kilomètres à un plat typique portugais. Des sandwichs, pourquoi pas un jambon beurre comme à Paris…Nous tentons notre chance au second, autour de l’église paraît-il ? Tout est bien calme !On tourne en rond, on revient sur nos pas. Chacun s’engage dans une ruelle espérant sentir quelques émanations d’une cuisine. La perspective de voir un restaurant dans ces mini ruelles s’évapore il va falloir nous contenter de notre semoule. Mais… du bruit, des voix et une enseigne Sagres ! Il est là, perdu dans un recoin et il y a du monde à table qui rit ! Ouf !

Nous nous installons, la serveuse arrive et Laetitia lui exprime dans un Portugais quasi parfait que nous désirons manger.

Les choses se compliquent et le suspens monte d’un cran, elle nous dit qu’il faut qu’elle aille voir en cuisine si c’est possible. L’attente, nous sommes aux aguets, attentifs si à la sortie de la cuisine nous pouvons lire sur son visage la réponse. Elle sort, mon coeur tremble et mon estomac s’emballe. D’après moi c’est bon. Il faut attendre qu’elle vienne jusqu’ à nous et bien sur un autre client l’interpelle. Allons nous pouvoir manger ??

OUI ! Il en reste. On ne sait pas ce que nous allons manger mais il en reste n’est-ce pas l’essentiel ? De toute façon vu le lieu il n’y a qu’un plat.

En attendant pour se requinquer je prend la boisson national Portugaise: un Sumol .

Le plat arrive c’est merveilleux, plus que merveilleux.. formi, formidable ! Un plat typique du  » porc à la portugaise ». Délicieux et il y en a pour quatre, enfin nous ne laisserons rien et ne partagerons pas.

Un accueil chaleureux, un plat délicieux a un prix qui nous rend heureux, n’est ce pas un beau pays ?


Le redémarrage est un peu difficile surtout que nous avons de suite une belle côte. Au sommet de celle-ci Laetitia devient rouge de colère et c’est tellement violent que cela d’éteind sur son sac. Mais pourquoi ?

Notre piste descend mais elle aperçoit ce qui nous attend en face….

Il lui en faux plus pour se révolter, plus c’est dur et plus elle aime ça.

On la retrouve de l’autre côté

Au sommet, les traceurs de la Via Algarviana nous remettent le couvert.

Ce que nous ne savons pas à ce moment là c’est que notre bivouac sera installé sous la flèche rouge tout la haut.

Mais avant cela, les randonneurs que nous sommes devons penser à la lessive. Si déjà nous ne nous lavons pas au moins que nos affaires ne sentent pas trop mauvais. Surtout que demain comme nous passons sur les hauteurs de l’Ecopark les copains viennent manger avec nous.

Maintenant nous sommes prêt pour l’installation du bivouac, bien mérité après une étape de 29,150 km.

Bonne nuit !

2 commentaires sur « Via Algarviana. Rando 3 ème jour. »

  1. Votre chemin semble assez sauvage en regardant de près les photos. Cela ressemble à une zone de maquis. En tout cas, c’est beau et incite en effet à la contemplation. Bonne route !
    Thierry

    Aimé par 1 personne

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