Comment se passe cette deuxième journée ?
Je termine vers 15 h 15 dans la localité de Marmelete après 30 kilomètres. Il me reste 15 kilomètres pour rejoindre Monchique en passant par le sommet de Foia avec des montées, sans exagérer, que je peux nommer de terribles.
C’est ridicule de m’aventurer dans cette aventure vue l’heure et mon état de fatigue. Mon étape s’arrête, mais sans amertume, car satisfait de ma journée.

Ce matin départ vers 7 h 15, je suis raide comme le col de la chemise amidonnée de mon grand-père !!
Sur les premiers hectomètres je fais bien plus que mon âge 😂.
Durant les premiers kilomètres je fait un bilan complet de ma carcasse :
- Ampoule pied gauche légèrement douloureuse.
- Ampoule pied droit, je ne la sens plus.
- Tendinite à droite ça passe bien.
- Tendinite à gauche, un peu plus raide.
Mais enfin après la journée d’hier ce n’est pas si mal.
Surtout qu’hier au soir je n’ai pas pu récupérer comme j’espérais.
Ce fut une sacrée histoire…
Laetitia avait trouvé une place qui nous semblait parfaite. La pluie s’intensifie et dans le fourgon on entend des plocs assourdissant tombant par intermittence. Cela arrive quand on stationne sous les arbres, mais aucun de ces spécimens n’est présent. Mais qu’est-ce bruit bon sang ?
Malgré mes cuisses raides, je sors, lève la tête et ce sont deux câbles électriques qui selon le vent lachent allègrement des goutes selon l’intensité du vent. Impossible de dormir dans ce tambour.
Nous nous déplaçons et nous trouvons une belle place proche de vergers où les grillons mènent une agréable sérénade. J’en suis ravi, mais…voila que s’élèvent des aboiements de différents lieux. Il fait nuit nous ne savons pas où se trouve ces chiens, mais il est évident que l’on ne peut pas dormir au milieu de ce concert plus abrutissant qu’une musique de hard rock.
Nous repartons et le seul lieu où nous trouvons un certain calme, c’est la place du village.
Tout cela pour vous expliquer que le temps pour récupérer fut bien réduit.
Donc revenons à mon étape, après cinq kilomètres, les bielles sont en actions et je me mets en petites foulées.
Sur les 13 premiers kilomètres, j’alterne marche, footing. Je sens qu’à chaque fois que je cours mes cuisses deviennent dures comme du béton et celle de droite me lance des coups d’électricité pas très agréables.
Le terrain est compliqué de nombreux gués à franchir où les facilités pour piéton sont presque inexistantes et fréquemment le chemin se transforme en une importante mare. Parfois de petites pierres facilitent le passage, pour d’autres il faut contourner en s’enfonçant dans les ciste presque aussi haut que moi, enfin malgré tout cela mes pieds iront à l’eau.



1 er ravitaillement, j’en suis fort aise.
Je change mon maillot trempé de transpiration et d’une légère bruine. Comme casse-croûte un petit pain au chorizo rien de tel pour se remettre en forme, suivi d’un massage et je reprends du service.
Je sais que Laetitia me retrouve aux alentours du vingtième.
Pour ces sept kilomètres je me freine pour ne pas courir. Mes cuisses sont dures et je sais que cet après-midi midi m’attendent du dénivelé pour atteindre Marmelete. Je veux m’économiser pour ne pas terminer en galère.
Je fais dans ma tête quelques calculs et je me rend compte qu’il sera difficile de monter le Foïa ce soir. Je décide que je m’arrêterai à Marmelete et cela me donne de l’enthousiasme.
2 ème point de ravitaillement.
Laetitia toujours aussi efficace est là avec un plat de pâtes bien chaudes.
Elle sera surprise de la fleur que je lui offre cueillie au hasard du chemin pour la journée de la femme!



Comme le soleil n’est guère présent tous ces vêtements ont du mal à sécher.
Je ne m’arrête un peu moins d’une heure, toujours le même rituel, repas, massage, changement de vêtements et chaussures et en avant la musique.
Il me reste dix kilomètres avec des côtes sérieuses. Comme je monte, j’abandonne les chemins boueux et inondés, pour avancer sur des chemins ravinés par les pluies. Cet après-midi je marcherais tout le temps, il n’est pas question de courir dans ces montées et encore moins dans les descentes qui font souffrir les cuisses.
Je me rends compte qu’hier pris dans mon enthousiasme, je ne me suis pas assez économisé ; il en résulte la sensation d’une fatigue. Je sens aussi que je manque de préparation dû à la contracture que je me suis faite en janvier et je voulais aussi absolument finir mon livre sur notre aventure en Sierra Nevada que vous trouverez sur le site de Kobo.
Marmelete approche et voici Laetitia qui vient à ma rencontre en vélo.
Quelques gorgées de Sumol et l’énergie revient pour terminer.

Un kilomètre, il reste un kilomètre et voilà que sur le dessus de mon pied gauche une douleur me lance et me cloue presque sur place. J’éclate de rire cela me fait penser à un gars qui sait fait crucifié il y a deux milles ans, ma douleur se trouve au même endroit que le clou lui fut planté…
Je m’excuse pour les personnes croyantes mais c’est vraiment ce qui m’est venu.
Enfin, je termine mes 30 kilomètres de l’étape, pour les dix derniers j’ai un dénivelé de 538 mètres.

Je sens que pour les prochains jours avec Laetitia nous allons plus adapter l’avancée des étapes aux sensations de mon corps.
Cela fait partie du respect de soi, de l’intelligence et de notre liberté.
Après le côté sportif, voici le côté nature.
J’ai passé une magnifique journée, jusqu’au vingtième kilomètres peu de dénivelé, j’évoluais dans des vallons avec des cultures et de l’élevage. J’ai croisé quelques troupeaux, vaches, brebis ou chèvres. De temps à autres une ferme isolée ou un chien informait les habitants de mon passage.

Les fleurs, le silence, le chant d’un oiseau c’était paradisiaque.
J’ai vu quelques maisons bien réaménagées et dans des lieux de rêves. L’une d’entre elle, façade au sud dominant un vallon d’où ne s’élève que le murmure de la rivière ou le chant des oiseaux.
Je n’ai pas croisé grand monde, si ce n’est un monsieur dont le visage est marqué par la vie, impossible de lui donner un âge. Le nombre de dents lui restant quand il me salut démontre sa richesse. À ce moment je me suis dit que j’avais une chance extraordinaire de pouvoir effectuer ce défi fou, de pouvoir m’amuser et réaliser des choses qui me passionnent. Donc même si par moment c’est difficile, interdit de se plaindre Pascal !
Ce soir pour notre nuit nous sommes isolés sur un chemin en hauteur. Au loin nous voyons l’océan, mais surtout l’essentiel pour mon repos il n’y a pas un bruit et pour l’instant c’est le merle qui nous souhaite bonne nuit.
La météo annonce une très mauvaise journée pour demain, pluie et orages. Nous verrons demain matin mais je ne vais pas m’aventurer sur les flancs du sommet de l’Algarve avec une météo désastreuse, cela va peut-être vous surprendre mais ma folie à des limites.
Pour le défi ça va, sommes à Baranco de Velho. Beau temps et grosse chaleur.
A une prochaine.
Pascal
J’aimeJ’aime
Bonsoir,
Alors comment ca se passe aujourd’hui ?
Il faisait bien froid dans le massif de Monchique mais pas de neige lors de notre passage !
Avec grand plaisir pour votre revoir à Strasbourg !!! 🙂
Bon week end ! et bonne suite du défi !
Sophie
J’aimeAimé par 1 personne
Oui peut-être la barre est un peu haute mais il faut essayer. Pour l’instant la météo déjoue nos plans. Nous allons organiser cela au jour le jour.
Et oui sans Laetitia rien ne va plus et le Sumol bien sûr. Enfin moi qui suis plutôt opposé à ce genre de boisson quand on fournit de gros efforts ça fait du bien surtout l’apport de sucre !
J’aimeJ’aime
Super d’avoir de vos nouvelles, cela fait bien plaisir.
Vous avez dû avoir encore quelques réveils très frais. Avez-vous par hasard eu de la neige dans le massif de Monchique ?
Ce soir nous sommes avec notre fourgon au sommet du Foïa, brouillard, vent violent et pas très chaud.
Merci de nous avoir rejoint et à l’occasion pourquoi pas à Strasbourg.
Bien amicalement
Pascal
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup à vous deux. J’ai bien dormi et bien récupéré. Cela fait du bien.
J’aimeJ’aime
Chapeau Pascal !
Evidemment, ton défi se passe dans des conditions météo pas super-favorables. Ton témoignage est très intéressant à lire, et montre à quel point le moral et la raison décident de tout.
Averses, flaques, clébards ou pas, tu as placé la barre bien haut et nous sommes de tout cœur avec toi.
Heureusement que Laetitia t’assiste en tous points.
Vive les femmes 👩🏻 ! vive le Sumol aussi 🙂 !
J’aimeJ’aime
Bonsoir !
Bon courage dans ce nouveau défi Pascal ! Un plaisir de lire votre blog!!!
Les randonneurs alsaciens que vous avez croisés au un petit matin de la nuit où ça a gelé en février juste avant votre déjeuner à Alte !
PS : nous sommes bien arrivés au bout de la via algarviana et avons poursuivi sur le chemin des pêcheurs jusqu’à Lagos ! Nous sommes de retour sur Strasbourg depuis lundi !
Bon défi !!!
J’aimeAimé par 1 personne
Maintenant que vous avez trouvé un bon spot pour la nuit, profite de la douceur de la couette pour faire une grasse matinée tes muscles et tes tendons te remercierons.
Nous sommes admiratifs devant ton courage et ta détermination.
Bonne nuit.
J’aimeAimé par 1 personne