Hier soir pas de réseau pour vous envoyer mon texte et un peu de fatigue aussi, mais vous comprendrez pourquoi.
belle lecture😉.
Mon objectif est d’arriver mardi.
Les deux journées qui se présentent vont être intenses.
Comme l’avenir appartient à celui qui se lève tôt, me voici en chemin alors que le soleil se lève seulement et je participe à un beau spectacle.

Hier au soir avec Laetitia nous regardions le profil de l’étape, je sais qu’elle va être costaud. Rien que cette étape est un défi pour moi, après 6 jours sur les chemins et plus de 200 kilomètres.
Et il ne faut pas plus de cent mètres pour me trouver face à la première côte très sévère. Ne pas s’inquiéter et adopter la tactique de la tortue de la fable de Lafontaine.
Et puis Laetitia me retrouve déjà à Parises qui est à 11 kilomètres.

Après quelques côtes je traverse un vallon ou je peux courir. Je m’arrêterai pour écouter le chant magnifique d’un oiseau.
Physiquement tout va bien, Laetitia soigne mes ampoules à l’aloé vera et pour la journée elle les protège correctement, c’est efficace. Quand aux tendons je sens qu’ils existent, mais il n’y a plus cette douleur des premiers jours. Merci les cataplasmes d’argile.
Toutes ces côtes que se succèdent tout au long de la journée, je peux sans exagérer les nommer » des montées infernales « .
Avant Parises, c’est l’une de celle-ci qui m’attend sur deux kilomètres et demi.
Pas étonnant quand j’arrive au fourgon que je meurs de faim.

Cette fois-ci départ pour Cachopo, distant de 18 kilomètres.
Cette portion va m’user physiquement avec trois montées suivies de descentes identiques aux montées. Jai une portion de crête avec une piste agréable où je peux me détendre en courant.
J’ai une chance et une difficulté. Ceux qui participent à une course officielle, ont l’obligation du respect d’un règlement avec des barrières horaires.
Je n’ai aucune de ces contraintes, mais si je veux réussir de manière élégante, la tête haute je suis obliger de m’imposer mon propre règlement.
Inutile, vont s’exclamer certain ! Je ne vais pas me disqualifier moi même.
Certes ! Mais je suis seul avec moi même et ma probité envers moi veux rester dans l’idée fixée au départ.
Alterner marche et course, réaliser des étapes importantes pour boucler ces 300 kilomètres au mieux en 7 jours, mais avec l’arrêt mauvais temps cela sera en 8 et c’est mon règlement.
Alors j’ai un certain nombre de règles que je m’impose sur ma méthode de course, les pauses, mon alimentation etc… et la complexité, c’est Pascal qui doit faire respecter les choses à Pascal.
Pour cela il faut une grande dose de rigueur et une énorme motivation et un profond souhait de réussir qui facilite la chose.
Je trouve cela très interessant et c’est surement une manière de bien gérer sa liberté.
Car tout le monde parle de liberté, mais quand je vois les détritus tout au long de mon chemin je crois que ces individus, la liberté, ils la place pas au bon endroit.
Je gére cette liberté, car à chaque fois que je retrouve Laetitia je peux m’arrêter pour ma journée et monter dans le fourgon personne ne m’en voudras.
Je reviens à mon parcours, le paysage est magnifique et quand je me retrouve au sommet d’une côte ou sur le chemin de crête ce ne sont que des montagnes à perte de vue avec sur l’horizon une teinte bleutée.
Je me sens une grande forme ; est-ce le fait de savoir que nos amis Marianne et François seront avec Laetitia à Cachopo ?
J’ai l’agreable surprise de voir Laetita venir à ma rencontre avec Francois et nous parcourons les quatres derniers kilomètres de la matinée ensemble.


Ils papotent pendant que je reste concentré sur mon effort, mais cela fait du bien de les sentir à côté de moi.
Ils ont tout prévu pour le casse croute de midi.
Mais qu’elle n’est pas ma grande surprise de voir mes amis Scarlett et Peter qui sont aussi de la partie. Les deux lascars qui m’accompagnait on bien gardé le secret pour que le plaisir soit parfait.

Nous allons tous manger ensemble, c’est un beau moment de partage
Je termine cette matinée avec 26 kilomètres 490, dont 813 mètres de D+ et 937 mètres de D-.
Francois tire un seau d’eau bien foide du puits tout proche pour que j’y trempe mes pieds. Ils subissent un électrochoc au contact de l’eau froide qui leur faire du bien.

Francois m’accompagnera sur le premier kilomètre de l’après midi.
Ce n’est pas la présence des copains qui changent nos rituels, massage, courte sieste pour moi et soin des bobos. Et bien sur mon règlement le stipule une heure d’arrêt. D’ailleurs si je veux tenir mon objectif du jour je n’ai pas le choix.


Merci à vous tous vous n’imaginez pas la force que vous m’avez donné pour l’après-midi.
Cela fait du bien de se sentir soutenue.
Durant l’après-midi les pentes seront moins longues que le matin mais tout aussi sévère.
Le paysage change, je longerais et traverserais des rivières où j’admire des grenouille se taquiner ou alors se faire des avances ?

Laetitia me retrouve plusieurs fois et cela aussi permet de couper les sections de chemin où je suis seul, j’ai l’impression d’aller plus vite.
36 kilomètres, la fatigue commence à se faire sentir et Laetitia me prodigue un massage des cuisses au gel froid qui me fait un bien fou. Je repars comme si de rien n’était et je retrouve une cadence de footing que je contrôle tout le temps sur ma montre. Je m’impose une allure de course à 8′ du kilomètre, interdit d’aller plus vite.
Je me répète :
souple, facile, léger
Et je me détends, jamais je ne suis essoufflé.
Pour ceux qui ont envie de courir je vous renvoie à ma bible, le livre » Né pour courir ».
43 kilomètres, cette fois le corps à mis tous les voyants au rouge, surtout que le terrain n’est que montagnes russes. Il me demande si je suis tombé sur la tête et combien de temps je veux continuer.
Je lui fais comprendre que ce n’est pas lui qui commande, il doit juste obéir et continuer à fonctionner, qu’il ne s’inquiète pas le compte à rebours des kilomètres est enclenché.
Le soleil se couche, je l’ai apprécié à son lever, je l’admire à son coucher et je vagabonde toujours sur les pistes Algarviennes.

Dans ces moments, c’est le moral et le mental qui dirige le navire. Je sais ce que je dois réaliser comme kilomètre et rien ne pourra m’arrêter. J’évite de courir car avec une fatigue bien présente c’est un coup à se faire une entorse. A peine eu cette idée que mon pied roule sur un cailloux, plus de peur que de mal.
Encore une montée suivie d’une descente, j’y suis.. et bien non, dans cette forêt de pins voici encore une montée. Pourtant j’entends les véhicules passant sur la route où Laetitia m’attend, mais cette piste à décidé de me faire languir et me propose une nouvelle côte. Laetitia est présente au sommet cela signifie que la fin d’étape est proche.

Une dernière descente et voici le fourgon de l’autre côté de la route.

Pour l’après-midi j’aurais fait 22 kilomètres pour 441 de D+ et 543 de D-.
Au total cela me fait une journée de :
48 kilomètres avec un dénivelé positif de 1254 mètres et négatif de 1480 mètres.
Je comprends mieux pourquoi ce soir mes belles cuisses sont douloureuses.
Demain mardi 14 mars la reine des étapes, à ne pas rater.
L’effort des montagnes russes, le réconfort d’une belle tablée amicale.
Sympathique journée, particulièrement intense, les chiffres parlent d’eux-mêmes: tu accomplis en 1 jour ce que je pourrais (peut-être) accomplir en 2 journées.
Bravo !
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Comme tu t’aimes !
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